Son service n’était pas le seul sur l’affaire et l’autre organisation recherchant le professeur s’intéresse maintenant à ses notes, et Kurt mort, ils vont s’occuper de tous ses proches. Toutefois, quand Kurt prend contact avec son frère, il n’imagine pas qu’en cas de danger, il peut devenir un costume ectoplasmique octroyant à Daniel une force surhumaine et des pouvoirs défiant l’imagination. Pensant d’abord au bien des siens, il va entraîner le prêtre dans son univers de sang. Après la tentative de meurtre sur sa femme et le massacre du curé travaillant avec Daniel, il faut mettre son frangin sous la protection de ses supérieurs... Même si c’est la mauvaise idée du siècle.

Todd McFarlane est ce qu’on appelle un auteur de comics « bankable ». Le créateur de « Spawn » est une valeur sûre et rien que son nom sur une couverture assure succès et prospérité. En tout cas, la couverture de ce premier tome de « Haunt » ne laissait aucun doute sur la paternité de l’idée. Alors associez-lui le scénariste tout autant bankable du moment, Robert « Walking Dead » Kirkman et vous êtes doublement assurés d’obtenir une série qui peut devenir vite culte.
Toutefois, le scénario fait véritablement trop penser à « Spawn ». Entre le militaire tué pour en savoir trop, un costume donnant des pouvoirs à celui qu’il recouvre, et des morts à la douzaine, le début de la série est un peu décevante pour ceux qui connaissent McFarlane. Pour les autres, c’est une série qui va partir à tombeaux ouverts, ne laissant pas le temps de souffler avant la dernière page. Un rythme qui va surprendre les fans de « Walking Dead », plus habitués à voir Robert Kirkman prendre son temps pour développer ses personnages. Ici, on sent bien l’influence de McFarlane qui déroule son histoire principale sans perdre de temps et qui nous renseigne sur les acteurs par petites gouttes, par-ci par-là, au détour d’une planche.
Avec « Haunt », c’est de l’action à chaque page et le dessin de Greg Capullo va à merveille avec la création de McFarlane et Kirkman. Il faut préciser que le dessinateur s’est déjà fait les dents sur « Spawn » et il connait bien le rythme de narration de Todd McFarlane et ses goûts graphiques. Son style est très réaliste et les massacres n’en sont que plus gore. La créature Haunt est un mixte entre le Hellspawn et Spiderman. Cette impression de déjà-vu peut avoir un effet pervers, celui de décourager les lecteurs en quête de nouveauté. En tout cas, Greg Capullo est toujours très efficace et son trait vraiment sûr. La colorisation de FCO Plascencia est aussi une grande réussite sur cette série, accentuant le malaise que créent les planches de Capullo.
Je suis moins fan du style de Ryan Ottley, plus cartoon et plus dans la lignée du design des super-héros actuels. Toutefois, le fait de garder le même coloriste permet d’atténuer les différences et de tenter une uniformisation du dessin.

« Haunt » ne va pas révolutionner le monde du comics avec un scénario somme toute classique, mais avec ses dessins très réussis. Il peut se faire une bonne place, surtout avec d’illustres scénaristes et un très bon dessinateur.
(T1) Frères Ennemis
Série : Haunt
Scénario : Robert Kirkman
Création de : Robert Kirkman et Todd McFarlane
Dessin : Greg Capullo, Ryan Ottley
Encrage : Todd McFarlane
Couleurs : FCO Plascencia
Traduction : Arthur Clare
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Dépôt légal : 2 février 2011
Format : 173x264 mm
Pagination : 128 pages couleurs
Numéro ISBN : 978-2-7560-2507-0
Prix public : 13,95 €
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