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Artemis Fowl T.7 : Le Complexe d’Atlantis
Eoin Colfer
Gallimard Jeunesse, roman traduit de l’anglais (Irlande), aventures féériques, 402 pages, février 2011, 18€

Le complexe d’Atlantis est une maladie mentale provoquée par la culpabilité : le sujet devient paranoïaque, obsédé par des détails, il perd ses repères, sa confiance en la réalité et en ses amis ou sa famille.
Après les aventures de ses trois dernières années, et à l’aube de son quinzième anniversaire, Artemis, à trop fréquenter les fées, perd la boule.
Se noyant dans LE PROJET destiné à sauver sa conscience et le monde en enraillant le réchauffement climatique, il a déjà décroché de la réalité lorsque le pire s’annonce...



... sous la forme d’une sonde spatiale féérique gigantesque qui se crashe aux abords de l’auberge septentrionale où Artemis a convié ses amis féériques pour leur exposer LE PROJET. Holly et Foaly le centaure réalisent vite que leur ami humain ne tourne pas rond.
Hélas, la catastrophe s’abat sur eux avant qu’ils n’aient pu faire quoi que ce soit, et Artemis, dans sa folie inconsciente, échappe de peu à la mort, au contraire de nombre de féériques.

Et au moment où Holly a le plus besoin du cerveau tordu de son génial ami, le voilà qui disparait pour laisser la place à un autre lui, une identité refoulée, aux antipodes de ce qu’il est.

Trois fois hélas ! Car les rescapés, à la poursuite de la sonde qui file droit vers Atlantis, pressentent que ce crash juste sur leur lieu de réunion n’est pas dû au hasard, et qu’un plan plus grand se trame derrière.

Coupés de leur base, sans matériel, avec un Artemis changé en bêta aux paroles sirupeuses, les choses s’annoncent compliquées...

Septième opus donc pour la saga Artemis Fowl.
Après le voyage temporel du « Paradoxe du temps », voici Artemis contraint de batailler contre non plus lui-même, mais ses démons inconscients, nés de sa culpabilité pour ses actes peu reluisants.
Coincé dans sa propre tête tandis qu’un abruti est au volant de son corps, il fulmine, mais ne perd ni le nord ni l’espoir. Et il lui faut tenir bon pour aider ses amis et retrouver ses forces, car les quelques 400 pages de cette aventure tiennent dans un mouchoir de poche temporel, à peine 72 heures. Le rythme est donc mené tambour battant, l’urgence est de comprendre qui tire les ficelles et de les lui couper avant que le rideau ne tombe.

Et en matière de méchant, nos trois héros auront fort à faire avec Turnball Root, le frère du défunt Julius Root, le chef des FAR. De sa cellule en Atlantis, il manigance tout cela, et plus encore.

Je tairai le fond de l’intrigue et la clef. Mais si vous avez vu « Batman - The Dark Knight », la fameuse phrase « Tout cela fait partie du plan » sera un indice tout à fait convenable.
Eoin Colfer nous a mijoté un plan très astucieux pour son méchant, dont aucun des coups n’est simple, innocent, ou laissé au hasard, mais participe d’une mécanique huilée à la perfection. On n’en attendait pas moins.

Un seul petit regret est la sensation de manque de rythme du résultat final, malgré une construction qui alterne correctement scènes d’action spectaculaires et interrogations psychologiques d’Artemis ou de ses amis.
La plongée sous les eaux océaniques semble ralentir les gestes même si les péripéties s’enchaînent toujours aussi bien. Tout se passe trop vite, et pourtant certains chapitres prennent le temps d’un luxe de détails, de rappels, qui plombent (un peu) une lecture qu’on aimerait à cent à l’heure.
L’auteur nous laisse juste respirer, et on lui en voudrait presque de nous priver de la montée d’adrénaline qui précède la noyade.

Artemis serait-il trop sage ?

Ce n’est qu’une sensation, a posteriori. Il m’a été difficile de lâcher « Le Complexe d’Atlantis », et ses phases plus calmes, propices à l’introspection pour les personnages, sont également l’occasion de marquer une pause dans la lecture, sans être pris dans une cascade d’actions dont on veut savoir le bout avant d’éteindre la lumière.

Colfer sait y faire, et son nouveau livre n’est pas un bête récit d’aventure à lire et oublier aussitôt : il prend la peine de creuser la psychologie de son héros torturé, et ajoute sans cesse de la matière cohérente à son personnage.
Artemis grandit. Comme un garçon normal.
Ou presque.
Avec des problèmes d’un ado de quinze ans comme les autres.
Ou presque.

Que dire de plus, sinon à quand la suite ?


Titre : Le Complexe d’Atlantis (Artemis Fowl and the Atlantis Complex, 2010)
Série : Artemis Fowl, tome 7
Auteur : Eoin Colfer
Traduction de l’anglais (Irlande) : Jean-François Ménard
Couverture : Kev Walker
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 402
Format (en cm) : 14,2 x 21,8 x 3,6
Dépôt légal : février 2011
ISBN : 9782070637010
Prix : 18 €


A lire sur la YOZONE :
- Artemis Fowl Tome 1
- Artemis Foxl Tome 6 : Le Paradoxe du Temps


Nicolas Soffray
25 août 2011


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