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Le Portrait de Dorian Gray par Enrique Corominas
Adaptation du roman d’Oscar Wilde
Éditions Daniel Maghen - Sortie le 15 septembre 2011

Si vous êtes fan et même comme Enrique Corominas, de façon quasi obsessionnelle, du roman d’Oscar Wilde, “Le Portrait de Dorian Gray”, sachez que ce remarquable dessinateur espagnol adapte en BD l’objet de cette obsession.



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Une obsession pour « Le Portrait de Dorian Gray »

Car l’auteur lit et relit ce texte (qui est son préféré !) chaque année, en collectionnant les éditions et tradutions anglaises et espagnoles (lire l’excellent article qui lui est consacré dans Casemate n° 39 de juillet-août 2011).  « J’avais 14 ans lorsque j’ai découvert « Le Portrait de Dorian Gray » et immédiatement je me suis dit que ce serait une formidable histoire à raconter sous forme de Bande Dessinée. » Pas étonnant donc de le retrouver pour en donner son interprétation graphique, dans un album intitulé “Dorian Gray” à paraître à l’automne chez Daniel Maghen.

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Cela fait plusieurs mois que je découvre des planches (dans DBD ou Casemate...) de cette enthousiasmante nouveauté qu’il n’est pas surprenant de retrouver au catalogue BD Maghen. L’éditeur aime que le talent d’illustrateur explose dans ses projets BD, ceci pour produire des livres particulièrement somptueux (jetez donc un œil aussi sur « Frenchman » de Patrick Prugne), cela pour exposer ces magnifiques planches dans sa galerie parisienne et, si possible, les vendre.
Et là, croyez-moi, des planches superbes, des ambiances fort différentes au travers d’une palette de couleurs très changeante, vous allez en avoir...

L’Art peut-il s’affranchir de toute morale ?

Illustrateur de couvertures de romans fantastiques, comme la saga “Le Trône de fer” de Georges R.R. Martin, Enrique Corominas travaille plutôt sur ordinateur. Pour réaliser cette re-lecture du “Portrait de Dorian Gray”, il est revenu à la couleur directe, utilisant aquarelle, acrylique et cires. Un boulot fastidieux s’ajouant à celui d’adapter dans un langage BD un texte littéraire s’approchant d’une structure de pièce de théâtre.

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Fan du mélange d’horreur, de narcissisme et de sensualité morbide que dégage le texte d’Oscar Wilde, il a également essayé de rendre les différents traits de caratère de l’écrivain anglais, cet homme très en avance sur son temps, qui souffrait que l’homosexualité soit perçue comme un crime mais qui affichait, au-delà de ses idées socialistes, certains préjugés de sa classe comme la misogymie et la xénophobie.
« C’est surtout la partie sombre du récit et la réflexion sur la moralité de l’Art qui m’intéressait ! Je voulais traiter de ce rapport qui lie l’homme à l’Art. »

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Plus que le reflet dans le miroir de l’histoire d’un dandy anglais qui ne voulait pas vieillir, Corominas a voulu se faire plaisir, transcrivant sa passion pour des poètes et des peintres symbolistes ou préraphaélites, ou jouant des références comme l’écrivain et occultiste Aleister Crowley, “Les chants de Moldoror” de Lautréamont ou sa passion pour la musique de Nyman. 
En lever de rideau de chacune des scènes apparait la peinture de Dorian Gray en pleine mutation, annonçant la chute et la décadence du personnage principal… Des bas-fonds de Londres, au milieu du brouillard et des vapeurs d’opium, Enrique Corominas fait évoluer sa palette au fil de l’album et ses couleurs accompagnent la décadence et la chute du personnage principal : du turquoise au violet, en passant par l’ocre, le noir, le rouge…

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Ces jeux de couleurs offrent une lecture nouvelle du roman et de ses thèmes principaux : le passage de la lumière à l’ombre, de la beauté à la
laideur, de la vie à la mort.
« Je me suis beaucoup inspiré de l’Art à l’époque victorienne, notamment pour les décors et les ambiances. Puis il a fallu m’en détacher pour proposer quelque chose de plus moderne, de plus universel. »

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Avec la qualité propre aux ouvrages des Éditions Daniel Maghen (96 pages dont un cahier graphique de 20 pages), l’immense passion déclarée pour cette histoire si intimement liée à l’art sortira le 15 septembre 2011 et sera sans aucun doute un grand moment de la rentrée BD.


La parution de « Dorian Gray » est accompagnée d’une exposition des planches originales et des croquis préparatoires de Enrique Corominas, du 24 août au 1er octobre, à la Galerie Daniel Maghen.
Vernissage le 8 septembre.


Dorian Gray
Enrique Corominas
96 pages couleurs dont un cahier graphique de 20 pages - 18 €
Éditions Daniel Maghen


Illustrations © Enrique Corominas et Editions Daniel Maghen (2011)



Fabrice Leduc
9 août 2011




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« Dorian Gray »...



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... un dandy qui ne voulait pas vieillir.



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Un Londres tout à fait étonnant...



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Un portrait qui évolue...



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