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Simon Radius Psycho-Investigateur (T1) Les Fantômes de la culpabilité
Courbier & Dahan
Emmanuel Proust Editions


Dora est sortie, comme d’autres fois, un peu en retard mais promettant de revenir au plus vite. De l’envie plein la bouche, un baiser soufflé au bord des lèvres, une dernière consigne de repos lancée à son bien-aimé pour qu’il décroche un peu de son boulot... « Tiens toi prêt pour la soirée de ce soir.. je t’aime... ». Depuis, Simon Radius n’a plus revu son épouse ! Ce drame emplit ses nuits de cauchemars avec cette lancinante question qui revient battre à ses tempes : mais qu’a-t-il bien pu lui arriver ?

Pourtant, cette enquête aussi personnelle qu’obsédante, le psy doit vite l’abandonner au profit d’autres personnes, elles aussi plongées dans d’affreux vertiges liés à des problématiques sombres et souvent criminelles. Cet homme est fou, il a tué, massacré... qu’en pensez-vous ? Policiers et psychologues à la petite semaine font vite leurs conclusions... Simon Radius a d’autres capacités, à défaut d’avoir bonne presse. Défendre et soigner, découvrir et réparer, enquêter jusqu’à s’investir de la manière la plus étrange sont ses credo-manies. Difficile de croire en ses trouvailles tant ses méthodes sont peu orthodoxes, mais voilà bien ce qui fera le charme du personnage : Simon Radius réussit à plonger dans le labyrinthe de la pensée et de l’esprit humain, voire même animal puisqu’il nous invitera à une belle scène de lecture mnésique pour visualiser un crime derrière l’œil effrayé d’un.. canari(j’en perds mes plumes !). Et Dahan, et Corbier d’en profiter pour mieux voyager au plus profond des angoisses des hommes, de ceux qui s’affaissent derrière leurs portes blindées, verrouillées, piégées par crainte des fantômes d’un quotidien trop médiocre. Au fil de l’enquête, l’humour s’invite au bord d’une critique souvent amusée, moins vitriol qu’acidulée, les flèches sont imparablement tirées pour mieux piquer cet esprit étroit, souvent beauf, voire con de l’homme quel qu’il soit : flic, médecin, spécialiste, facho, looser, paumé... Le crime se niche derrière la culpabilité des non-dits, le ressentiment, la peur d’affronter la vérité. Simon Radius semble bien seul à vouloir éviter ces écueils primaires et fouiller inlassablement pour mieux libérer l’esprit maladivement prisonnier... c’est certainement pour cela qu’on l’aime tout de suite.

Benoît Dahan se réjouit de courbes caricaturales, accentuées jusqu’aux limites d’une folie incomplètement explorée. Les tonalités sombres forcent l’impression qu’il flotte en permanence un danger alors que le découpage se joue des bords de cases, soulève la matière inerte du papier pour apercevoir derrière la ligne si adroitement tirée des courbes inavouables. Beaucoup de trouvailles, d’inventivité, cette BD pétille d’intelligence et d’humeurs inégales exposées avec un dynamisme étonnant.

Pour sa première, Simon Radius convainc pleinement, en personnage singulier et atypique capable d’emporter l’adhésion du plus grand nombre grâce à ses qualités humaines, intellectuelles et cette envie incroyable de trouver la faille pour restaurer une vérité à l’image de sa droiture. Au milieu d’une galerie de personnages marqués et ultra-typés qui ne laissent pas indifférent, on marche immédiatement dans son sillage, avide de sensations, impatient d’une seconde aventure... pour mieux l’aider à retrouver Dora !

Plus malin que les flics ? Oui, y’a pas photos !
Laissez-vous hypnotiser et vous saurez tout.
Ou glissez vous dans l’antre de Simon Radius.



Fabrice Leduc
8 juin 2005




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Quoi de neuf, Doc ???



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Criiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiime...



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Ce canari en sait plus qu’il ne peut le dire !!



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