Ava Troy a peut-être de riches amis, mais aussi de bien dangereux ennemis. En première ligne, se retrouvent Monseigneur Williams et surtout ses extrémistes religieux, toujours présents pour gâcher les fêtes d’Ava. Mais cette fois, l’organisation Damoclès lui a accordé sa protection et Ely doit faire en sorte que rien n’arrive à la fondatrice de Perfect Child. Pourtant, la jeune femme n’approuve pas totalement cette méthode de se faire de l’argent en vendant les ovocites de femmes apparemment parfaites à de riches futures mères. Et la pire des situations va évidemment se réaliser. Une bombe est laissée dans la salle des fêtes et Ely parvient, à la dernière seconde, à éviter la catastrophe... Mais ce n’est que partie remise...
Que la vie d’Ely Braxton est compliquée ! Callède continue de décortiquer son personnage en nous étalant sa vie, ses sentiments, ce qu’elle cache au plus profond d’elle. L’action va donc baisser en intensité pour laisser les problèmes d’Ely passer au premier plan, et s’il y a quelque chose que Callède sait faire avec brio, c’est bien peindre des portraits, nous faire entrer dans la vie intime de ses personnages, un peu en voyeur comme lors de la scène de sexe entre Sean et Ely. Oui, parfois, on a l’impression qu’être des stalkers mais aussi et surtout des acteurs, vivant avec ses personnages. Et Ely est tout sauf politiquement correcte...
Comme souvent, Callède va utiliser un sujet à controverse pour alimenter son histoire. Et cette fois, il s’attaque à la vente consentante d’ovocites à de riches femmes. Cela pourrait être plutôt moral si les donneuses n’étaient trop parfaites, une version actuelle de « Bienvenue à Gattaca ». Face à l’activité assez discutalbe d’Ava Troy, il oppose les extrémistes religieux, il place donc la controverse sur le plan moral, plus que sur le plan éthique. Et évidemment, le sang de rebelle coulant dans nos veines préfère s’attaquer aux défenseurs d’une morale conservatrice et inacceptable. Voila un des talents de Callède, grand scénariste s’il est encore besoin de le démontrer : pousser son lecteur dans le sens qu’il souhaite pour l’influencer.
Les dessins d’Henriet sont peut-être le point faible de cette série. Notre reproche se situe plus sur l’hétérogénéité de la qualité de ses planches, mélangeant de belles cases, avec des personnages bien expressifs, à des dessins à la va-vite, peu détaillés où même l’héroine perd ses traits. Cela gâche un peu la lecture, mais le scénario passionnant permet d’atténuer ces petites imperfections dans le dessin.
Ce nouveau tome de « Damoclès » nous laissera sur un cliffhanger haletant et on espère que le tome 4 mettra moins de temps à paraitre, l’attente étant souvent dangereuse chez des lecteurs impatients.
(T3) Perfect Child
Série : Damoclès
Scénario : Callède
Dessin : Alain Henriet
Couleurs : Usagi
Éditeur : Dupuis
Dépôt légal : 4 février 2011
Pagination : 48 pages couleurs
Numéro ISBN : 9782800147253
Prix public : 11,95 €
A lire sur la Yozone :
Damoclès (T1) Protection rapprochée
Damoclès (T2) La rançon impossible
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