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Perroquet des Batignolles (Le) (T1) L’énigmatique Monsieur Schmutz
Boujout, Tardi & Stanislas
Dargaud

A la fin des années 90, Jacques Tardi et Michel Boujut, se souvenant des soirées d’avant le tout TV où les feuilletons radiophoniques faisaient la joie des familles réunies, en ont concocté un pour France Inter. Avec la Maison de la Radio pour décor et une intrigue à la fois policière et foldingue pour asticoter les esprits juvéniles et complices, « Le Perroquet des Batignolles » rencontra un beau succès, grâce à ce charme rétrospectif que Dargaud réactive à présent avec images et phylactères comme substituts des voix et du bruitage...



Et pour redonner vie à cette histoire qui, lors de sa création, jouait déjà sur des codes délicieusement datés, le choix s’est tout naturellement porté sur Stanislas, lui dont les albums - parmi lesquels ces extraordinaires « Aventures d’Hergé » (Ed. Reporter, 2007) amalgamant allègrement un auteur et son univers - démontrent à loisir sa nostalgie exponentielle et sa fidélité ludique à une certaine ligne claire.

Une ligne claire qui n’a qu’à bien se tenir, alors même qu’il s’agit de donner vie de façon fluide à une intrigue tout en chassés-croisés, où l’action et son commentaire vont de pair et où il se pourrait que le plus grand des hasards (réalité ? fausse piste ?) soit le véritable orchestrateur du dispositif narratif.

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Or Stanislas assure, vous dis-je ! Il nous sort le grand jeu et tout son savoir-faire, de sorte que nous voilà partis, embarqués pour de bon dans cette décoiffante aventure qui a pour figures centrales celle d’Oscar Moulinet, sorte de Tintin populo et un rien rabougri pour ses 35 ans, preneur de son de son état, et puis sa chère et tendre Edith, Miss météo maritime bien faite pour nous rappeler que les femmes au nez un rien long dégagent un charme fou.

Oscar et Edith, et leur jeune fille, Clémence-Alice... Et le tabagique Patafoin, collègue d’Oscar, et la non moins fumeuse Mireille Morteau, amie d’Edith, qui tient la librairie « Aux cadavres exquis »... Un petit monde gentillet, guetté par des méchants. Dont ce dangereux agresseur et voleur qui a pour cibles les possesseurs de petites boîtes à musique en forme de canard. Des objets qui, outre que leur mécanisme distille une rengaine des regrettés Frères Jacques, renferment des bouts de bandes magnétiques. Des bouts qui, précisément mis bout à bout, restitueraient bien une confession de première importance !

A partir d’une intrigue qui n’est pas sans accointances avec celle du « Secret de la Licorne » - le côté gens de la radio en plus -, l’épisode inaugural du « Perroquet des Batignolles » (le titre d’un roman policier auquel travaille Edith, soit dit en passant) associe joliment ficelles dramatiques et choses vues. Et, de rebondissements en retournements de situation, réussit un joli tour de force : faire déboucher ce qui pouvait n’être qu’une histoire policière de grande consommation sur la brusque révélation du secret intime d’une de ses figures centrales. « Chapeau ! », comme on disait alors...


(T1) L’énigmatique Monsieur Schmutz
- Série : Le Perroquet des Batignolles
- Scénario : Michel Boujut et Jacques Tardi
- Dessins et adaptation : Stanislas Barthélémy
- Editeur : Dargaud
- Parution : 17 juin 2011
- Pagination : 56 planches couleurs
- Format : 24 x 32 cm
- Numéro ISBN : 978-2-2050-6360-8
- Prix public : 13,95 €


Illustrations © Stanislas et Dargaud (2011)



Alain Dartevelle
17 juillet 2011




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