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Dragon Head (T4)
Minetaro Mochizuki
Pika Graphic

Plutôt que de suivre ce groupe, certes de jeunes comme eux, mais aux moeurs étranges, Ako et Teru poursuivent leur chemin vers une grande ville. Il découvre un sol recouvert d’une épaisse cendre dont ils ignorent l’origine. Mais qand la pluie se met à tomber, ils s’aperçoivent que l’extérieur peut se révéler extrêmement dangereux. En se mélangeant à l’eau, la cendre forme de la boue et une gigantesque coulée de cette masse menace d’engloutir les deux jeunes. Il faudra toute l’ingéniosité de Teru et aussi beaucoup de chance pour y réchapper.



Qu’est-il arrivé au Japon ? La première ville sur le chemin des deux jeunes gens est une ville fantôme. Pourtant des hélicoptères de l’armée ont suivi ce même chemin. Mais où allaient-ils ? Cherchaient-il réellement des survivants ? En tout cas, l’équipage de l’hélicoptère qui vient d’atterrir à quelques blocs est loin d’être totalement sain d’esprit. Certes, il y a le pilote, Iwada, qui a eu le malheur de se pommer et qui ne souhaite qu’une chose, retrouver son unité. Le problème, c’est le capitaine. Il semble bien que les événements lui aient fait un peu perdre pied avec la réalité. En atterrissant, il a donné deux missions à Yamazaki : trouver des vivres et une fille à violer. En fait, Nimura ne pense qu’à sauter sur la première femelle venue. Pas vraiment les sauveteurs qu’attendait Teru et son accueil est loin d’être très chaleur, deu genre à faire basculer l’esprit du garçon déjà pas mal traumatisé.

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Minetaro Mochizuki continue son analyse du comportement humain en situations extrêmes. Il va mettre nos deux jeunes héros face à la nature en colère et à des hommes dénués de sens moral. La scène de l’hélicoptère semble tout droit sortie d’un film sur la guerre du Vietnam, avec des militaires complètement hors de la réalité, se laissant emporter par leur position de force. On peut s’étonner qu’en si peu de temps, certains aient perdu si rapidement pied. L’attitude du capitaine Nimura est plus proche de quelqu’un vivant depuis des années dans un monde apocalytique et qui a perdu tout respect pour la vie humaine. Cela décrédibilise quelque peu la démonstration du mangaka, qui a certainement jeté cette carte un peu trop top.

Le personnage de Teru est toujours en perpétuelle évolution, s’adaptant à l’univers qu’il découvre mais toujours hanté par Nobuo. La folie gagne petit à petit le garçon, mais compte tenu de ce qu’il a vécu, son cheminement n’est que trop logique. Cette fois, Minetaro Mochizuki est sans pitié et ne donne pas beaucoup de possibilités à son héros de s’en sortir, le poussant même franchement vers le gouffre de la folie. Pourtant, difficile de savoir qui est le vrai dément : Nimura ou Teru ? Leur affrontement n’apportera pas vraiment de réponse et nous laisse plus sur une interrogation sur l’évolution de leur situation.

Un petit défaut dans les dessins des personnages des militaires va semer un certain scepticisme chez le lecteur. Leur design les rend très, voire trop, jeunes. Certes, ce ne sont pas des vétérans, mais il ressemble plus à des ados ayant mis la main sur un hélico. Surtout si Nimura a réellement le grade de capitaine, c’est assez étonnant de l’imaginer n’avoir que 18 ans.

Si l’on reste toujours très intéressé par le scénario, savamment élaboré et mis en scène par Minetaro Mochizuki, ces dessins collent un peu moins à sa démonstration du jour. Et l’absence de véritables adultes devient même surprenante. A suivre.


Dragon Head (T4)
- Auteur : Minetaro Mochizuki
- Traducteur  : Hiroshi Takahashi
- Éditeur français : Pika
- Collection  : Graphic
- Format : 150 x 210 - sens de lecture original
- Pagination  : 224 pages noires
- Date de parution : 18 mai 2011
- Numéro IBSN : 978-2-8116-0461-5
- Prix : 10,50 €


A lire sur la Yozone :
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Frédéric Leray
13 juin 2011




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