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Prodigies (The)
Film d’animation 3D et relief français, britannique, Belge, canadien, Luxembourgeois (2011)
8 juin 2011

*1/2



Genre  : Animation science fiction
Durée  : 1h27

Avec Jeffrey Evan Thomas (Jimbo), Lauren Ashley Carter (Liza Everton), Moon Dailly (Melanie Killian), Laurent Demianoff (FBI Big), Alex Martin ( Jenkins possédé), Nilton Martins (Sammy), ...

Interdit aux moins de 12 ans

Cinq petits génies aux enfances incomprises (ou traumatisantes) sont pris en charge par une Fondation bien décidée à les aider. Malheureusement, la multinationale qui chapeaute le tout change la donne et veut rentabiliser l’affaire.
Mauvaise pioche !

« The Prodigies » est une création que l’on classera dans la catégorie des bonnes idées pas abouties ou des films malheureusement ratés. Ces objets cinématographiques aux ambitions imprécises, aux objectifs flous, que l’on aimerait adorer et encenser, mais pour lesquels on ne peut s’empêcher de souligner quelques (trop lourds) défauts.

Tout d’abord, il convient de souligner que « The Prodigies » (drôle de nom venu de la culture mondialisée alors que « La Nuit des enfants roi », même en version anglaise, aurait véhiculé une tout autre poésie) n’est qu’une adaptation aux frontières du roman inspirateur et en aucun cas une version cinématographique visant à la précision du propos.
Le choix n’est pas condamnable en soit et paraissait plutôt censé à partir du moment où l’écriture d’un scénario calqué sur « La Nuit des enfants rois » n’était pas le choix artistique retenu. D’ailleurs, tout en soutenant en pensée le projet, Bernard Lenteric ne s’en est absolument pas mêlé.
Ces petits détails n’ont pas une grande importance, mais en partant du principe que la source d’inspiration compte quelques millions de lecteurs susceptibles d’aller voir le film (ben oui, quand même !), il convient d’être précis sur le sujet.

Avant même d’avoir vu « The Prodigies », les présences de Aton Soumache (producteur) et de Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte au scénario, nous avaient sérieusement agité les sens. Remember « Renaissance » ? Non ! Vous devriez car s’il y a eu un film d’animation hexagonal qui nous a mis une claque ces dernières années, il s’agissait bien de celui là ! Bref, jeunes Padawans, optimistes et enthousiastes nous étions... le passé de ce trio suscitant les plus folles espérances.
Hélas, hélas... Est-ce le principe de la co production internationale qui s’avère parfois un puissant diluant de l’originalité créatrice, est-ce l’envie de viser un public adolescent adepte supposé de mangas et de comics dont on ne retiendrait que les outrances graphiques, est-ce faute d’avoir souhaité privilégier un sujet au détriment des autres (trop de richesse thématiques tuent parfois un film), est-ce le principe de la Motion Capture ou de sa gestion, est-ce un ensemble de petits détails ma gérés, mais The Prodigies nous laisse grandement perplexe à plusieurs niveaux.

Tout d’abord, de nombreuses scènes ultra violentes nous empêchent d’emblée de conseiller ce film au moins de 12 ans, voire à en prévenir la vision aux âmes sensibles (jeunes ou pas). Ca charcle souvent, beaucoup et entre certains scènes quasi malsaines, à la longueur inutile et à l’interprétation graphique surdosée, on fatigue pas mal.
Quant aux deuxième voire troisième niveaux de vision proposés, tous accompagnés d’une évolution conjointe vers des graphismes perturbants doublés d’une somme d’effets chocs par trop répétés, l’alourdissement du propos est évident.
À moins de se complaire dans l’exposition d’une violence trop souvent gratuite, on ne s’explique pas certaines scènes... sinon à prendre le spectateur visé pour un fatigué du bulbe à qui il faut inculquer certaines notions aux forceps.
Passons également sur de nombreux clichés : les tortionnaires sont forcément des djeunes des quartiers (capuches, musique et langage), les manipulateurs des puissants de la haute et l’abrutissement du peuple le résultat d’un travail de sape validé par les élites avec le soutien de la société du spectacle (la TV !).
Dans un film dont le sujet central est finalement la notion du bien et du mal et l’utilisation du libre arbitre par de jeunes génies, on peut s’étonner de réduire le reste de l’humanité à des clichés sur pattes. Sur qu’à leur place, on aurait des envies de meurtres en découvrant la société à papa et maman !

Plus subjectif et personnel, l’appréciation de l’utilisation du principe de Motion Capture et du relief, assumés dès l’origine du projet, nous en promettait des belles, mais nous laisse dans l’expectative.
Le relief ? Ouaip, bof, entre les lunettes qui pèsent sur le nez, l’augmentation du prix du ticket et les errances techniques des équipements, on affronte le procédé plutôt qu’on ne le souhaite vraiment (à l’heure actuelle). Dans « The Prodigies », on ne voit clairement pas l’utilité du relief, au point que s’il n’y avait pas eu ces foutus binocles, on aurait tout simplement fini par l’oublier (mais peut-être était-ce le but recherché ?).
Artistiquement, on ne voit pas ce que le relief apporte à la réalisation et surtout en quoi la réalisation l’inclut dans son principe de tournage.
La Motion Capture ? S’il s’agit d’instiller grâce, naturel et fluidité (« Avatar » étant le maître étalon), on comprend. S’il s’agit de passer par-dessus une grosse couche de graphismes aux traits durcis avec une galerie de visages archétypaux et des chorégraphie sorties d’une BD baston, s’cusez-nous, on comprend pas à quoi cela sert ni en quoi cela est utile !

À qui la faute ? On ne sait. On a des soupçons, des doutes, des hypothèses.
Antoine Charreyron avec pour seul bagage la direction de la seconde équipe de « Babylon AD » (tient, un autre film qui promettait beaucoup et s’est crashé en rase campagne) était-il le réalisateur capable de tenir un tel projet ?
Vu le résultat, on répondra par la négative, tout en se demandant jusqu’où son niveau de responsabilité a été engagé... Entre les ambitions commerciales internationales du projet, la multitude d’interlocuteurs artistiques (trois scénaristes, quatre directeurs artistiques, etc) et la palanquée de producteurs et de société impliquées dans l’affaire, il semble bien que « The Prodigies » soit plus le résultat d’une multitude de luttes d’influences qu’un film qui sait où il va, comment il arrivera à destination et par quels moyens il bouclera son arc narratif. En résumé, un grand melting pot sans réelle ligne directrice.

On attendait beaucoup de l’adaptation de « La Nuit des enfants rois » et malheureusement, il convient d’avouer que les presque quatre-vingt-dix minutes de projection de ce « The Prodigies » ont souvent sonné le glas de nos espérances tout en étant parfois très longues à supporter.
À réserver aux geeks aventureux et aux passionnés d’animations qui veulent tout voir dans ce créneau créatif.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation  : Antoine Charreyron
Scénario  : Alexandre de La Patellière et Mathieu Delaporte d’après le roman de Bernard Lenteric

Producteurs :Jim Burton, Olivier Delbosc .... producteur , Aton Soumache, Alexis Vonarb
Coproducteurs  : Frédérique Dumas-Zajdela, Genevieve Lemal, Marc Missonnier
Producteur exécutif : Jean-Bernard Marinot

Musique originale : Klaus Badelt
Montage  : Sébastien Prangère, Vincent Tabaillon, Benjamin Weill
Distribution des rôles : Avy Kaufman, Katja Wolf
Création des décors : Viktor Antonov
Directeur de production : Varujan Gumusel
Son  : Gregoire Couzinier

Production  : Fidélité Films, Onyx Films, Studio 37
Distribution  : Warner Bros. (2011)

INTERNET

Le site officiel : http://www.theprodigies-lefilm.com



Stéphane Pons
8 juin 2011



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