Kyoshi Kira fait partie du service de sécurité de l’Hôtel Honsen. Mais quand on bosse dans un casino de Neon Island, il faut s’attendre à tout. Et si Kira a tout du play-boy bien sous tous rapports, il ne se sépare que rarement de Doji Komada, une armoire à glace expert en arts martiaux et en armes de poing. Et entre les yakuzas et les escrocs de toutes espèces, il faut bien cela pour se débarrasser au premier sens du terme des gêneurs. Mais surtout, l’Hôtel Honsen a comme gros client un chef de mafia napolitaine surnommé Runover. Ce dernier n’a plus l’usage de ses jambes depuis une tentative d’assassinat. Mais pour se venger, il a poursuivi en fauteuil roulant le commanditaire et le massacra avec, d’où son surnom...
Rintako Koike est ce qu’on appelle un passionné. L’écriture n’est pas son métier d’origine et pourtant son nom apparait dorénavant dans de nombreuses séries. Avec « Black Joke », il nous emmène dans un monde sinistre et ultra violent, sur cette île artificielle où les mafias font la loi. Nous nous retrouvons dans un univers toutefois où la richesse s’expose à chaque coin de rue et où les détritus de toutes sortes finissent dans la mer, d’où ces poissons si bien nourris qui illustrent la couverture de ce premier tome. Nous suivons Kira, un agent de la sécurité aux méthodes expéditives mais efficaces, et affublé d’un acolyte qui a la fâcheuse tendance de massacrer tous ceux qui entravent la bonne vie de l’Hôtel Honsen.
Et Rintako Koike va jouer sur le décalage entre ce monde pourri et ultra violent et une sorte de naïveté de Komada associé à un comportement hyper classe de Kira pour créer de l’humour, très deuxième degré, de l’humour noir comme l’indique le titre de cette série. Et cela marche parfaitement, « Black Joke » est en fait une suite de petites histoires telle une version ultra violente de la série « Végas ».
Mais ce qui fait toute la force de cette série, ce sont évidemment les superbes dessins de Masayuki Taguchi. Qui ne connait pas sa sublime adaptation en manga de l’oeuvre cinématographique de Kinji Fukasaku, « Battle Royale » ? Si vous avez répondu « moi » à cette question, je ne saurai trop vous conseiller de vous acheter cette série incroyable. Avec « Black Joke », Taguchi nous montre que son dessin s’est encore amélioré ! Ultra réaliste mais aussi toujours aussi gore, le mangaka s’éclate encore une fois à massacrer ses personnages secondaires. On notera le petit clin d’oeil à « Pulp Fiction » avec la scène de la voiture. Mais attention comme pour « Battle Royale », le côté gore et aussi sexy des dessins de Taguchi réserve « Black Joke » à un public averti. En tout cas, même si de mauvaises langues pourront trouver les planches trop chargées, le mangaka démontre qu’il est un très grand du dessin, avec un style qui ne peut que faire référence.
« Black Joke » est donc, pour le moment un manga proche des séries télévisés dédié à Las Vegas, mais sur un ton incomparable et avec les magnifiques dessins de Masayuki Taguchi.
Black Joke (T1)
Scénario : Rintaro Koike
Dessin : Masayuki Taguchi
Traduction : Ken Kuriki
Éditeur : Ankama
Collection : Kuri
Format : 125x180 mm
Dépôt légal : 28 avril 2011
Pagination : 194 pages
Prix public : 6,95 €
Numéro ISBN : 978-2-35910-130-0
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