Etant mort, Ash est devenu un être immatériel, composé de cendres. Mais avec un peu d’expérience, il pourra maîtriser cette substance pour venir en aide à d’autres innocents. Seulement Angel ne s’attendait pas à ce que la première âme à sauver soit en lien avec la mort d’Ash, provoquant sa colère. Peu à peu sa mémoire refait surface, la vision de sa soeur, droguée jusqu’à l’overdose, son avocate qui l’a envoyé sur la chaise et surtout Frame, l’âme damnée du sénateur Barnaby, prêt à tout pour détruire la moindre preuve incriminant le politicien. Dans sa quête de justice, Ash va dépasser les limites divines, mais surtout il va faire face à un homme capable de le voir et le blesser, ce psychopathe aux ordres de Frame, Whirl...
Avi Arad est surtout connu comme producteur des films Marvel (« Spider-Man 3 », « Iron Man 2 », « L’Incroyable Hulk »,...). Cette fois, il s’attaque à une tout autre matière : l’écriture. Mais comme dernièrement le grand Stan Lee, c’est vers le manga que Avi Arad s’est tourné pour sa première oeuvre. Il s’est associé avec Junichi Fujisaku, un habitué des animés. Ce scénariste écrivit des épisodes de la série « Ghost in the Shell, Stand Alone Complex » ou encore « Blood, the last Vampire+ », pour préciser la qualité intrinsèque de ce duo.
Mais réunir deux talents fait-il du résultat un bon manga ? La réponse est indubitablement oui ! Avi Arad a emmené avec lui, le monde du polar noirs, des comics ténébreux et une cité entre le New York de Spider-Man et le Gotham de Batman. Fujisaku a amené le style manga, le personnage d’Angel, à la fois seule source d’humour (très rare) mais aussi de drame. Ensuite, difficile de dire qui est à l’origine de quelle idée, mais en tout cas, la possibilité pour Ash de se matérialiser, car il est composé de cendres, est une grande idée qui permet de créer des scènes totalement originales mais aussi un méchant qui aurait mérité un plus grand développement : Whirl.
Car la force de ce one shot est, bien sûr, son scénario allant à cent à l’heure, sans paraître incohérent dans sa rapidité, mais préférant éluder certaines informations non vitales, comme l’histoire d’Angel ou d’où vient le pouvoir de Whirl. Se déroulant comme un enquête policière mener par le mélange d’Harry Callahan et de Mike Hammer. Le tout avec un fantastique parfaitement maîtrisé. La seconde force, donc, de ce manga se sont des personnages incroyablement charismatiques comme Ash et Whirl ou avec une aura particulière comme Rain ou Angel. A noter que Frame est toujours représenté entouré de serpent, le symbole du diable par excellence.
Les dessins de Ko Yasung épouse avec un naturel stupéfiant le scénario d’Arad et Fujisaku. Son graphisme fait immanquablement penser à celui de Double -S, dessinateur de « Jusqu’à ce que la mort nous sépare ». Des personnages aux traits hyper réalistes, avec des gueules qui marquent à jamais, des décors et des arrières plans peaufinés à l’extrême. Les dessins de Ko Yasung ne se décrivent pas, ils se s’avourent, planche par planche, et on y revient plusieurs fois. Un dessinateur qui ne peut que devenir un grand du manga.
« The Innocent » fait partie de ces one shots qui ne peuvent que devenir culte, des oeuvres d’une richesse incroyable, se suffisant à elles-mêmes mais qui pourraient donner lieu à une série de qualité.
The Innocent
D’après une idée originale de : Avi Arad
Scénario : Avi Arad et Junichi Fujisaku
Dessin : Ko Yasung
Traducteur : David Le Quéré
Éditeur français : Ki-oon
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 224 pages
Date de parution : 28 avril 2011
Numéro ISBN : 978-2-35592-250-3
Prix : 7,50 €
© AVI ARAD・Production I.G
© Ko Yasung / MAG Garden 2011
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