Après le départ de Joe, Anna a réussi à retrouver l’amour avec Max. Mais ce dernier n’est pas revenu totalement de la guerre de Corée et des combats contre ces armées de zombies. Il est devenu accroc à la craie, ce produit issu de la dégénérescence du corps humain... le transformant peu à peu en craie. Pendant ce temps, Pete est chargé de garder une étrange créature aquatique par la mafia. Il sait bien que ces derniers vont l’utiliser pour dieu seul sait quelle expérience et il sait bien aussi qu’à trop s’attacher aux colis, on en oublie sa mission. Et dans le genre « tout va mal », celle de Joe va prendre une tournure imprevue, avec l’assassinat du commanditaire et l’apparition d’une mystérieuse femme en noir...

Brandon Scott Graham est un des auteurs des comics Meathaus, le côté « underground » du comic books, loin des grosses machines que sont Marvel et DC. Sur la quatrième de couverture, il est décrit comme dessinant dans les parkings en sirotant un lait fraise... Bon, on pourrait ajouter en fumant un bon joint aussi, quand on lit ses BD. Ici, il nous emmène au coeur de King City, une ville aux mains des gangs, entre mafia et ces étranges hiboux, peu sympathiques.
Brandon Scott Graham va nous la présenter sous plusieurs angles. Celle de Joe, revenant après plusieurs années d’absence, de Pete, le gentil pote qui se met toujours dans les pires emmerdes et puis Anna. L’ancienne petite amie qui refait sa vie avec un vétéran en bien mauvais état. On peut reprocher à l’auteur de s’éparpiller un peu trop, gavant le lecteur d’informations, d’histoires parallèles, sans pourtant jamais le perdre. Et c’est bien cela qui sauve Brandon Scott Graham, sa grande lisibilité et peut-être aussi la limpidité de ses scènes.
N’oublions pas le personnage du chat, cet animal devenu véritable polymorphe, prenant l’aspect de l’appareil désiré par Joe. Outil ou même arme. C’est le vrai côté « fantastique » dans ce monde futuriste somme toute classique. La goutte d’originalité qui donne un petit plus au scénario.
Le graphisme, souvent simple, parfois fouillé, est typique de ces comics en dehors des sentiers battus. Oubliez les proportions des corps, les symétries, nous sommes dans le style « hommes élastiques ». Mais ce sont des planches qui séduisent car faciles d’accès. Des traits bien arrondis pour les personnages, se rapprochent du style manga, mais avec cette touche bien américaine, qui a été immortalisée par la série « Les Simpsons ».
« King City » est une bonne surprise qui mérite notre intérêt pour les tomes suivants.
King City (T1)
Scénario et dessin : Brandon Scott Graham
Traduction : Philippe Touboul
Éditeur : Milady
Collection : Graphics
Dépôt légal : 15 mai 2010
Pagination : 192 pages noir et blanc
Prix public : 9,90 €
Numéro ISBN : 9782811203313
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