L’éveil
Nura ne veut plus entendre parler de devenir le 3e seigneur des Yokai. Toutefois, ces fidèles serviteurs ne le quittent pas d’une semelle car un simple humain est une proie facile pour des monstres mal intentionnés. Et surtout qu’avec un groupe d’amis, dont la belle Kana, il décide de se lancer à la poursuite des Yokai. Pour ne rien arranger, tous les clans ne voient pas d’un bon oeil sa désignation comme héritier de Nurarihyon. Et quand l’un des chefs de clan s’attaque à ses amis, son sang Yokai ne fait qu’un tour, l’éveillant à sa nature de monstre.
Amis et ennemis.
Le problème : étant seulement à 1/4 Yokai, il ne peut garder sa forme de seigneur des monstres que la nuit. Et pire que tout, dans le groupe de chercheurs de Yokai, monté par l’insupportable Kyotsugu, vient maintenant se mêler une onmyoji, une chasseuse de Yokai. Et comble de la complexité, Yuki-onna et Aotabo ont décidé de prendre forme humaine pour le protéger. Mais Nura a surtout un conflit intérieur à régler. Car s’il semble ne pas se souvenir de son état Yokai, un étrange personnage vient peu à peu le hanter. Serait-il possible de devenir Seigneur des Yokai tout en protégeant les humains ?
Monstres et cie
Hiroshi Shiibashi est loin d’être un débutant dans le monde du manga, mais ses oeuvres premières n’ont pas réussi à percer assez au Japon pour atterrir chez nous. « Nura, le seigneur des Yokai » est donc son premier grand succès. En 2008, il remporte la Golden future cup du magasine Weekly Jump avec un one shot qui pose les bases de la série entre nos mains.
La culture Japonaise est peuplée d’innombrables monstres qui ont fait les beaux jours des fans de shonen, que ce soit avec des titres tout public comme « Inuyasha », plus réalistes comme « Otori Matsugi » ou franchement pour adultes avertis comme « Urotsukidoji ». Ici, Shiibashi a pris le parti de nous faire découvrir le folklore japonais et ses créatures toutes plus biscornues les unes des autres à travers un manga teinté d’humour. Il va jouer sur les quiproquos et les situations ubuesques que va se créer le pauvre Nura en refusant son statut de seigneur des Yokai.
Respectant les règles de base du shonen, notre jeune héros va être entouré d’amis, pas toujours choisis par lui mais qui vont l’aider dans sa recherche de son identité. Classiquement, on retrouve l’amoureuse, Kana, le mec insupportable par son égocentrisme, Kyotsugu, et le personnage ambigu qui semble être l’ennemi mais va certainement se révéler un précieux allié, Yura. Du classique, mais intelligemment mis en scène. Le déroulé du scénario sera sans vraie surprise mais demeure efficace : Nura s’éveille peu à peu à sa nature de Yokai en combattant des ennemis toujours plus puissants.
Graphiquement, le premier tome nous laissait le gout d’un shonen au dessin destiné à un jeune public et qui risquerait de ne pas passer la barrière des ados. Mais le second tome va voir les dessins prendre un virage radicalement plus mature, plus adulte et l’épisode du combat contre le clan de Gyuki en est la parfaite illustration. Ce qui laisse donc plutôt dubitatif sur le public-cible réel de ce manga. En tout, les dessins de Hiroshi Shiibashi sont vraiment de qualité dans ce deuxième tome, avec des monstres complexes et des décors, des tenues des personnages très détaillés, un plaisir pour les yeux.
Le deuxième tome de « Nura, le seigneur des Yokai » nous laisse donc sur une très bonne impression mais le troisième tome sera nécessaire pour savoir vers quelle tonalité graphique se dirige réellement le mangaka.
Nura, le seigneur des Yokai (T1 et 2)
Auteur : Hiroshi Shiibashi
Traducteur : Olivier Huet
Éditeur français : Kana
Format : 115 x 175 mm, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 208 (T1) et 192 (T2) pages
Date de parution : 25 février 2011
Prix : 6,75 €
Numéro ISBN : 9782505011330 ; 9782505011347
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