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Narval (Le) (T2) Terrain vague
Olivier Supiot, Boris Beuzelin & Céline Bessonneau
Glénat - [treize étrange]

Les nouvelles aventures de Robert Narval, plongeur de l’impossible.
Mais c’est surtout dans les coup foireux qu’il plonge, et à pieds joints en plus.



Napoléon Narval est un personnage auquel on ne dit pas « non ». Patron de l’agence de plongée Bloodshift (en plongée : phénomène lié à l’adaptation des poumons en fonction de la profondeur), c’est lui qui conclut les contrats avec les clients. Robert, fils fidèle, se retrouve régulièrement embarqué dans les coups tordus initiés par son paternel. Mais il sait aussi très bien s’y coller tout seul. A travers cinq histoires, nous retrouvons notre sympathique plongeur-looser.

1 - Plongée en plein désert, l’errance d’Arabie.
Où l’on retrouve Deminck et Doffman, ce couple avide de trésors (voir le tome 1 « La Sirène de Meketia »). Cette fois-ci, ils sont à la recherche de trésors nazis, au beau milieu du désert d’Arabie.

2 - Méli-mélo en sous-sol, l’argent n’a pas d’odeur.
Bob accompagne une équipe du GREP (Groupe de Recherche et d’Exploration Profonde), afin de repérer une fuite dans les sous-sols de Paris.

3 - L’ile qui n’existait pas, entre deux eaux.
Après un naufrage, Bob et sa copine Joséphine échouent sur une île non répertoriée. Ils sont secourus par Sly, un naufragé écolo, qui les cache avant l’arrivée des « autres ».

4 - La sima del diablo, de profundis.
Mexique. le Narval retrouve Paul, son mentor en plongée spéléologique. Celui-ci fut aussi son concurrent dans le cœur de Susan, mais lui le gagna. Puis, un jour, elle disparut sans explications. Le Narval replonge dans le passé, au sens propre comme au sens figuré.

5 - Cuba libre, il n’y a pas que les cigares qui se font rouler.
Bob se transforme en garde du corps auprès de la sensuelle Madame Mendoval. Mais la gomina, l’argent, le mambo et les magouilles ne font pas bon ménage. Et l’accident de décompression n’est pas loin.

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Olivier Supiot sait raconter des histoires. Comme une gageure, il boucle ses récits en huit ou dix pages. Avec une efficacité certaine dans le récit et dans le découpage qui nous plonge rapidement dans l’intrigue. A peine le temps de reprendre sa respiration que l’histoire suivante débute. Sur un ton ironique et humoristique (lire les sous-titres des chapitres), il entraine son faire-valoir à travers d’improbables plongées. Et c’est là le secret : quel nouvel horizon ? Sous quelle nouvelle latitude notre héros va se retrouver entraîné ?

Olivier Supiot parsème son récit de références au cinéma comme dans le deuxième récit. « Mélodie en sous-sol » est un film réalisé par Henri Verneuil en 1962, les dialogues sont signés Michel Audiard. Cette histoire se rapproche du casse de la Société Générale de Nice en 1976 par Albert Spaggiari et sa bande. Dans le premier récit, un petit jeu de mot sur « Lawrence d’Arabie » (L’errance d’Arabie), film britannique réalisé par David Lean, sorti en 1962. Pour un plongeur qui finit son histoire avec un arrière goût de s’être fait avoir, je soumettrais « L’eau rance d’Arabie »... Dans ce même récit, l’évocation du commandant Cousteau (Jacques-Yves, le perroquet) et d’Albert Falco (plongeur de la Calypso). Il aborde dans ses histoires le thème de l’écologie et du complot, de l’amitié et de la maladie et celui des rêves éthyliques. J’aime beaucoup ce héros, reflet de l’âme humaine dans ses bons côtés (amitié, amoureux, courageux…) et ses mauvais (veule, opportuniste, vaniteux).

Boris Beuzelin continue à fournir un découpage énergique qui renforce l’esprit « histoire courtes », changeant régulièrement les cadrages et le nombre de cases par planche. Cette fois-ci, il n’assure pas la couleur, passant le pinceau à Céline Bessonneau. Celle-ci a travaillé sur la série « La Brigade chimérique » (dessins de Gess, scénario de Serge Lehman et Fabrice Colin à L’Atalante). Relais réussi, pas de coupure avec l’album précédent.


Petit entretien avec Céline Bessonneau, que je remercie pour sa disponibilité.

Quel est votre parcours scolaire et professionnel, comment êtes vous venue à la BD ? (École d’art, Beaux-Arts...?)
J’ai tout d’abord fait un BEP d’audiovisuel, ensuite j’ai préparé un BAC F12 (Arts appliqués). Par la suite, j’ai étudié et pratiqué la taille de pierre pendant 4 ans. J’ai fait la connaissance de Boris Beuzelin qui, devenu mon compagnon, m’a initiée à la couleur en BD.

Quelle méthode de fonctionnement avez vous avec Boris et/ou Olivier ?Quelle(s) différence(s) avec votre travail sur « La Brigade chimérique » ?
Ma relation, et le fait de travailler dans la même pièce avec Boris, fait bien sûr une différence pour la méthode de travail qu’avec Gess pour “La Brigade chimérique". Gess m’a donné beaucoup d’indications pour les premières pages. Mais très vite, il m’a laissée libre, et j’utilisais le scénario pour mes repères. Boris, lui, me donnait des indications au fur et à mesure. Il voulait des couleurs simples avec des aplats.

Quel outils préférez-vous utiliser (ordinateur ou pinceau) ?
Je ne travaille que sur ordinateur. J’utilise beaucoup de matières pour donner de la chaleur à la couleur et pour faire oublier Photoshop.

Coloriserez-vous le prochain « Narval » (il était prévu un one shot) et, plus largement, quels sont vos prochains projets ?
Pour un prochain « Narval » ? Il n’en est malheureusement plus question. Sinon, j’ai commencé une BD en 2 tomes avec Thomas Allard au dessin et Xavier Dorison au scénario, chez Dargaud. Je vais aussi faire une BD avec Boris au dessin et Lionel Marty au scénario, chez Glénat.

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Dedicace Beuzelin 2010

Les histoires courtes peuvent laisser les lecteurs sur leur faim, mais pourquoi bouder son plaisir. Pour le prochain tome, un passage à une histoire complète était prévu, avec une sortie le 5 octobre 2011. Mais les propos de Céline Bessonneau viennent infirmer cette information.

Et comme disait Monsieur Charles : « dans la vie, y’a pas d’drames, y’a qu’des fatalités ».
Mélodie en sous-sol, Michel Audiard, 1963, Jean Gabin.


A lire sur la Yozone :
Le Narval (T1) L’Homme de Fond


(T2) Terrain vague
- Série : Le Narval
- Scénario : Olivier Supiot
- Dessin : Boris Beuzelin
- Couleurs : Céline Bessonneau
- Éditeur : Glénat
- Collection : treize étrange
- Public : Ados et adultes
- Format : 21,5 X 29,3 cm
- Pagination : 48 pages couleurs
- ISBN : 978-2-7234-7410-8
- Prix public : 9,90€


Illustrations © Boris Beuzelin / Olivier Supiot - Glénat / [treize étrange] (2010)



arjulu
28 mars 2011




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