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YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Yo-Hebdo BD 4
22 février au 2 mars 2011
La sélection de la semaine 8

Pas de « blockbuster » cette semaine en BD.
Et oui, je cède à cet américanisme si utilisé sur les sites aujourd’hui ! Le terme est venu du cinéma, pour évoquer un énorme film, souvent un gros, gros budget de production qui doit absolument faire des sous pour récupérer l’investissement et se les faire en or. Du coup, le marketing se multiplie pour qu’on en parle partout et que le titre entre dans l’esprit des futurs spectateurs comme incontournable. Et ça marche, puisque beaucoup de daubes américaines font plus d’entrées que les petits films produits à la sueur de réalisateurs qui se coupent en quatre pour trouver leur financement, et qui restent dans l’ombre faute d’exposition digne de ce nom.
D’ailleurs, Blockbuster, c’est aussi le nom de la plus puissante bombe conventionnelle utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale par la Royal Air Force et par la US Air Force. Ou encore un médicament générant plus d’un milliard de dollars US de chiffre d’affaires par an. La force et la rentabilité, deux signes forts de la façon d’exister de l’Amérique.
Aujourd’hui, le terme est utilisé partout, à tort et à travers., et on « bloquebustèrise » toute la France et le monde !

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« Orks » © Nicolas Guénet et Soleil (2011)

Donc, cette semaine, pas de très grosse production en BD, pas d’énorme calibre, d’album de l’année... Mais de très bons coups sur des séries encore jeunes ou qui démarrent tout juste. Comme « John Lord » (T3) aux Humanoïdes Associés, « Yiu - Premières Missions » (T6) chez Soleil et le somptueux « Abdallahi » en version Intégrale chez Futuropolis (de la graine d’éditeur de qualité, on se le dit toutes les semaines avec Alain Dartevelle, qui signe très souvent les critiques de leurs albums). Il faut que vous regardiez cette histoire extraordinaire racontée par Christophe Dabitch et magnifiée par les pinceaux de Jean-Denis Pendanx. Les deux ont d’ailleurs produit depuis une autre histoire très forte, « Jéronimus », en trois tomes toujours chez Futuropolis, qui arrive très bientôt en Intégrale (avril, je crois). Cela entrera forcément dans une sélection de la semaine, donc, messieurs, on se revoit bientôt^^



Blockbusterisation oblige, on va commencer cette semaine par les explosifs, les qui tuent, qui dynamitent, atomisent, destroyent, foutent des baffes, des gnons, des coups de boule, des directs au foie, pulvérisent les joyeuses de leurs adversaires... C’est l’heure de « Free Fight Origins » chez Tonkam, mais aussi de « Yiu - Premières Missions » ou d’« Orks » chez Soleil.
Des armes, du feu, des muscles et des combats... et beaucoup d’images de cette série qui débute, « Orks ». On se fait un petit plaisir musclé avec des dessins qui me rappellent beaucoup le grand Richard Corben, et la grande époque de Metal Hurlant.

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« Orks » © Nicolas Guénet et Soleil (2011)

*** « ORKS (T1) La voix des armes » de Nicolas Tackian et Nicolas Guénet

Deux Nicolas pour le prix d’un, et nous voilà sur la piste des ORKS, mot magique pour les fans de Warhammer et de Dark Fantasy. Un peuple guerrier dans l’âme, que l’actualité BD multiplie avec le « Wollodrïn » de Lereculey et Chauvel (Delcourt), mais ce sont alors des Orcs, et maintenant ce « ORKS » qui clame son titre en lettres capitales tel un cri rauque et bestial annonciateur de désastre et de mort. Une identité qui se retrouve dans le récent « Littérature et testostérone »] de Simon Sanahujas, invité sur la Yozone par Hilaire Halrune, ou encore les Yo-Expos « Frank Frazetta, le Maître du Fantasy Art » et « Les mondes barbares d’Adrian Smith », pour s’en mettre plein les mirettes et rejoindre ces univers de muscle et de barbarie.

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« Orks » © Nicolas Guénet et Soleil (2011)

Nicolas Tackian, le scénariste, a l’air de vouloir creuser un peu plus loin que l’esprit de guerre, même si ce T1, forcément d’exposition de l’histoire, n’aura pas la possibilité d’aller bien plus loin que la découverte des peuples qui s’opposent. Au dessin, Nicolas Guénet, l’explosif illustrateur des aventures de « Yiu » (scénario de Téhy, Soleil), qui la joue hypertrophiée pour la musculature massive de ses ORKS. Avec un côté Richard Corben, excessif et dément. Je vous mets l’image d’intro du blog de l’auteur, la démonstration sera évidente.
Si cela ne surfe pas exagérément sur la mode « Imaginaire » dans laquelle s’engouffre souvent précipitamment Soleil, cela peut accoucher d’un très solide bestiau !

Entrons dans la forêt primordiale :
Dans le monde de ORKS, s’opposent les « Humains » et leur dieu (l’Unique), aux anciens peuple du monde. La forêt primordiale, dernier vestige d’un continent entièrement sous domination humaine, est le refuge des Orks et des Elfes, deux peuples natifs luttant pour conserver leurs traditions et leur identité. L’enjeu est à la fois politique et économique, car la forêt primordiale contient bien des richesses dont le commerce à formé des dynasties de barons richissimes. La sagesse et la force du peuple Ork suffira t’elle à retourner la situation ? Peut on lutter contre l’ordre des choses ?
Inexorablement, la roue du destin écrase ceux qui cherchent à l’arrêter. Pourtant, le coeur des hommes et celui des Orks contient les germes d’un futur meilleur. Il suffirait de lui donner une chance…

(ORKS (T1) La voix des armes) - 56 pages – 12,90 € - Les Humanoïdes Associés)

Restons dans le sauvage, mais avec un aspect beaucoup plus psychologique pour la fin du premier cycle de la série « John Lord » aux Humanoïdes Associés. Dans ce cycle intitulé « Bêtes sauvages », on retrouve les deux profilers des UPI, cette cellule spéciale d’investigation criminelle qui prend en charge des enquêtes particulièrement sordides.

*** « John Lord - Bêtes sauvages - Opus 3 » de Denis Pierre Filippi et Patrick Laumond

Denis Pierre Filippi devrait nous éclairer toutes les zones d’ombres de cette enquête. Nous voulons des réponses à ce thriller ultra sombre qui joue de la double ligne de récit, nous renvoyant dans le passé pour des scènes d’une rare sauvagerie ou nous confrontant à l’enquête menée par « John Lord », suite à l’assassinat de l’infortuné professeur Winkley, celui à qui nos deux personnages doivent beaucoup.

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John Lord (T3) © Patrick Laumond et Les Humanoïdes Associés (2011)

Résumé d’une folle sauvagerie :
John Lord et Clara Summers sont des profilers, les seuls capables de faire face au tueur en série le plus sanglant de l’histoire des Etats-Unis. Après avoir commis plusieurs meurtres à New-York, celui qu’on appelle « Le tueur à la griffe » semble désormais s’en prendre aux sommités du domaine psychiatrique. Quel est son mobile ? Quel est le lien entre ces assassinats ?
Ils découvrent que tous ces médecins se seraient occupés d’une femme sauvage, une véritable bête, qu’ils auraient séquestrée pendant des années... et que désormais, sa fille veut se venger !

(John Lord - Bêtes sauvages - Opus 3 - 56 pages – 12,90 € - Les Humanoïdes Associés)

Combat encore avec un Maître du manga d’arts martiaux, Tetsuya Sarutawatari. Oui, son nom sonne comme une de ces prises imparables qui concluent un combat en une fraction de seconde. Après « Tough », puis « Free Fight », voici « Free Fight Origins ».

*** « Free Fight Origins (T2) » de Tetsuya Sarutawatari

Tetsuya Sarutawatari est un mangaka, réputé pour être un gros travailleur. Il s’intéresse très tôt aux arts martiaux et aux cinémas américains et de Hong Kong. C’est avec « Dog Soldier » qu’il rencontre son premier succès.
« Tough » est un classique du genre, il dépeint la montée au zénith de Kiichi Miyazawa, un gamin de seize ans destiné à devenir un jour l’héritier d’une des écoles d’arts martiaux les plus secrètes et les plus mortelles du pays : le Nadashinkageryu. Il multiplie les combats avec tous les meilleurs combattants de chaque art martial existant. Son but ultime : devenir le combattant le plus fort du Japon (42 titres sont parus au Japon, série terminée, aujourd’hui publiée en France par Tonkam).

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« Tough » et « Free Fight » © Tetsuya Sarutawatari et Tonkam

« Free Fight » retrouve Kiichi Miyazawa adulte. Il est devenu le chef de l’école Nadashinkage, une école d’arts martiaux ancestrale aux techniques létales. Pour payer les frais d’hôpitaux de son père, paraplégique suite à un combat acharné avec son frère jumeau, Kiichi participe à des combats clandestins et affronte les pires combattants du monde de l’ombre… (29 titres au Japon, série en cours, également chez Tonkam).
Et on reste chez Tonkam pour cette série « Origins » de « Free Fight », toujours avec celui qu’on appelle le « tigre calme », ce redoutable combattant dont le plus simple mouvement peut donner la mort. J’ai découvert cet univers avec le T1 sorti en novembre 2011 et il faut reconnaître que Tetsuya Sarutawatari a un véritable talent pour dessiner des combats et leur donner la souplesse d’un ballet. Le dessin très réaliste est une des grandes forces de ce type d’aventure qui essaie de transmettre un art de combattre tout en respectant son adversaire. Même s’ils s’en mettent toutefois plein la gueule !
Du manga plutôt couillu, très maîtrisé et plutôt agréable à lire.

Rencontre avec le Maître :
Seiko Miyazawa est un véritable maître des arts martiaux et sa vie entière est articulée autour de cette philosophie. La véritable force n’est pas celle qui terrasse les adversaires mais celle qui protège les êtres chers. C’est cette philosophie qu’il cherche à transmettre aux individus qui croisent son chemin, quels qu’ils soient.
(Free Fight Origins (T2) - 226 pages N&B - 7,95 € - Tonkam)

Je vous parlais de fin de cycle pour « John Lord », là c’est l’épilogue d’une série SF qu’on découvre chez Glénat. « Épilogue » est justement le titre du dernier tome d’« Uchronie[s] », une série dont vous vous doutez de la thématique, créée par Éric Corbeyran et commencée en janvier 2008.

*** « Uchronie[s] (T10) Épilogue » de Éric Corbeyran et Éric Chabbert

Ce type de série est imaginé pour produire un maximum d’albums dans un temps le plus réduit. L’éditeur fait bosser plusieurs dessinateurs en même temps et, quand il fallait douze ou quinze ans pour produire une dizaine d’albums avec un seul dessinateur, « Uchronie[s] » a été bouclée en trois ans. Hallucinant, is’nt it ?
Trois époque différentes dessinées par trois dessinateurs différents. Trois visions alternatives de New York, devenue « New Byzance » par Éric Chabbert (« Ruines », « Résistances » et « Réalités »), « New Harlem » par Tibéry (« Rapt », « Rétro-Cognition » et « Révisionnisme ») et « New York » par Djillali Defali (« Renaissance », « Résonances » et « Retrouvailles »).
Et tout cela reste très cohérent, narrativement mais surtout graphiquement. Mais peut-être vaut-il mieux aborder la complexité du scénario de Corbeyran d’un seul tenant, histoire de ne pas tourner en rond dans une boucle du Temps ou tomber dans une faille temporelle ?
Ce dernier tome a été confié au dessin d’Éric Chabert.

Résumé dans une autre réalité :
Charles Kosinski et Tia Brown désirent quitter New Harlem et rentrer chez eux, à New York, dans leur propre réalité. Seule la « fusion noire » leur permettrait de réaliser leur projet, mais selon toute vraisemblance cette technologie révolutionnaire, mise au point par Charles lui-même, n’existe pas dans ce monde.
Une enquête approfondie leur révèle bientôt que des scientifiques sont en train de mener des recherches dans ce sens. Charles et Tia n’ont alors qu’une option : entrer en contact avec ceux qui dirigent ce laboratoire secret...
Les univers interconnectés fusionnent et les destins des protagonistes prennent enfin tout leur sens.

(Uchronie[s] (T10) Épilogue - 52 pages couleur - 13,50 € - Glénat)

Du feu, des flammes, des armes de destruction très massives et une jeune femme devenue mercenaire pour payer les soins de son petit frère, Ji-a, encore miraculeusement en vie. C’est « Yiu », vous avez reconnu cette série culte, et les combats apocalyptiques du monde de l’Oecumène.

*** « Yiu, Premières Mission (T7) Les forges d’Egothyk » de Téhy et Vax

La série-mère est certainement une des toutes meilleures séries en cours dans le domaine de de la science-fiction (7 tomes parus chez Soleil). Sa découverte est un choc absolu, graphique en premier lieu, avec ces rouges feu et sanglants qui prédominent, un découpage qui innove sans cesse - forcenés du case à case et de la ligne claire, passez votre chemin, vous êtes ici en terre d’hérésie ! - et une narration tout à fait étonnante, qui restitue un univers pensé de longue date et dont le scénario est totalement charpenté depuis le tout début. Sur chaque tome de « Yiu », le compte à rebours s’égrenne, annonçant la dernière explosion.

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« Yiu, Premières Missions (T7) » © Vax et Soleil (2011)

Avec « Yiu, Premières Mission », Téhy étire son univers, en créant une préquelle qui éclaire les zones d’ombre du passé de la mercenaire. Une série de one-shot confiée au trait de Vax, un sculpteur de statuettes d’après des comics américains - il a d’ailleurs réalisé celle de « Yiu »- dont c’est la première aventure en BD. Un dessinateur au trait dynamique et déjà très maîtrisé, qui arrive à faire oublier la série première, certains préférant aujourd’hui cette belle succession d’aventures dont on peut lire les albums de manière indépendante. Une vraie et totale réussite à perpétuer dans « Les forges d’Egothyk ».
Moi, je vote pour les deux, je suis fan absolu. « Yiu », cela ne se divise pas !
Bravo Téhy, Jm Vee, Guénet, Vax, Mysday et tous ceux qui bossent sur ces deux excellentes séries.

[[Résumé au coeur de la fournaise :
Depuis des décennies, reclus aux confins du désert, le Maître d’Egothik a forgé le glaive de l’Armageddon : une armée de machines pensantes. Mais pour créer son Intelligence Guerrière Artificielle, il lui faut encore instiller à sa création l’essence même de la destruction : la Rage de Tuer. Pour cela, il va mettre face à face les deux meilleures tueuses de l’Oecumène, dans un duel mortel qui révèlera leur vraie nature.
Confrontée à son alter-ego, « Yiu », flanquée du meilleur perceur de code de l’Oecumène, doit s’infiltrer dans le saint des saints, les Forges d’Egothik, et empêcher l’ultime étape du noir dessein du Maître de se réaliser. À la fois chasseur et proie, elle-même poursuivie par une mercenaire tueuse, « Yiu » parviendra-t-elle à franchir les remparts d’Egothik, à accomplir sa mission, et à préserver ce qu’il lui reste d’humanité dans les charniers des forges ?

(Yiu, Premières Mission (T7) Les forges d’Egothyk - 48 pages couleur - 13,50 € - Soleil)

On passe maintenant par la case yokaï, ce monde étonnant de la culture japonaise, qui multiplie les démons les plus étranges, être surnaturels pervers, facétieux ou dangereux, qui se mêlent parfois des affaires humaines.

*** « Nura, le seigneur des Yokais (T1) et (T2) » de Hiroshi Shiibashi

« Nura, le seigneur des Yokais » mêle humour et action. Au Japon, elle a débuté en 2008 et porte le nom de « Nurarihyon No Mago ». La série de Hiroshi Shiibashi comporte déjà 13 tomes et rencontre un énorme succès. Une adaptation animée vient également de voir le jour dans ce même pays, où elle a été diffusée pour la première fois le 5 juillet 2010 (l’anime sortira en France chez Kaze).
Nura Rikuo a déjà sa déclinaison en statuette.
Vous pouvez découvrir la bande-annonce sur le site des Éditions Kana.

Petit résumé démoniaque :
Petit-fils d’un yokaï, Nura Rikuo a en lui un quart de sang yokaï, ce qui lui permet un jour, alors qu’il est âgé de huit seulement, de se transformer et d’obliger les yokaïs à le suivre pour sauver ses camarades. Cependant, sa transformation n’est que temporaire et au réveil, il ne se souvient de rien. Et même si au départ il était fasciné par ces monstres et rêvait d’égaler un jour son grand-père, Nurarihyon, commandant des yokaïs, il refusera par la suite de devenir comme eux.
Cependant, les monstres forment immédiatement des clans et se disputent pour savoir s’il peut être leur chef. Certains le considèrent même déjà comme tel et l’appellent « maître ». Nura finira-t-il par accepter sa nature de yokaï ? ou continuera-t-il à fuir cette réalité ?

(Nura, le seigneur des Yokais (T1) et (T2) - 208 pagesN&B - 6,75 € - Kana)

Place maintenant à ce joyau des Éditions Futuropolis...

*** "Abdallahi
Le serviteur de Dieu"
Christophe Dabitch et Jean-Denis Pendanx

Ce dyptique de Christophe Dabitch et Jean-Denis Pendanxreparaît en version Intégrale. C’est la belle occasion pour ceux qui l’ont loupé de découvrir ce périlleux voyage entrepris par René Caillié, premier Européen à entrer dans Tombouctou, ville mythique et interdite aux Blancs, et à en être ressorti vivant.
Cet explorateur solitaire, effectua 4 500 kilomètres à pieds, du Sénégal à Tanger, sans aucun soutien officiel, en se faisant passer pour Arabe et musulman.
L’histoire est forte et tout à fait passionnante. La réalisation du dessin et des couleurs de Jean-Denis Pendanx est tout bonnement extraordinaire. Si vous aimez les BD qui osent la peinture, voilà un incontournable qui prendra encore plus de valeur dans cette édition qui ne coupe pas le récit en deux.
Avant celle qui réunira les trois tomes tout aussi magnifiques de « Jéronimus », régalez-vous evec « Abdallahi », c’est de la graine de chef-d’oeuvre.

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« Abdallahi »Le serviteur de Dieu"}} © Jean-Denis Pendanx et Futuropolis (2011)

Résumé en provenance d’un monde interdit :
Nous sommes en 1824. René Caillié, un jeune Français, qui voyage déjà depuis quelques années sur les côtes de l’Afrique, veut découvrir l’intérieur des terres, là où aucun Blanc ne s’est encore rendu.
Installés dans leurs Comptoirs le long des côtes, les Européens sont alors fascinés et terrifiés par l’intérieur des terres. Certains peuples interdisant le passage sur ces terres conquises par l’Islam, pour un occidental s’y aventurer, c’est risquer sa vie.

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« Abdallahi »Le serviteur de Dieu"}} © Jean-Denis Pendanx et Futuropolis (2011)

Sans argent, sans aucune aide administrative, René Caillié décide de rejoindre Tombouctou en s’enfoncant dans une Afrique encore totalement inconnue et vierge de toute présence occidentale
Il décide alors de s’inventer une autre vie, une autre origine...

(Abdallahi
Le serviteur de Dieu - 184 pages couleur - 27 € - Futuropolis)

Dans ce récit d’Abdallahi, on découvre l’importance des origines. C’est le thème abordé par Joël Callède et Gaël Séjourné dans « L’Appel des Origines », qui débute dans « Harlem » pour le premier tome sorti chez Vents d’Ouest.

*** « L’Appel des Origines (T1) Harlem » de Joël Callède et Gaël Séjourné

Une série qui aborde bien d’autres sujets, et notamment celui du racisme, le quotidien d’Anna, une jeune métisse, non acceptée par les blanc, repoussées par les noirs. Etre au milieu du guêt n’est pas chose aisée.
Avec deux auteurs que j’apprécie particulièrement. Joël Callède pour l’excellent « Comptine d’Halloween » (avec Denys chez Delcourt), « Enchaînés » (avec Gihef chez Vents d’Ouest) et « Dans la Nuit » (encore Denys et chez Delcourt). Gaël Séjourné pour sa belle série « Lance Crow Dog », déjà une histoire de sang mêlé (5 tomes avec Serge Perrotin - Le Téméraire, puis Soleil) et « Tatanka » (5 tomes), série sur laquelle il rencontre Joël Callède (Delcourt).
C’est la série fortement appuyée par Vents d’Ouest qui, oui, rêve d’en faire une de ses séries-phare.

Résumé, du coin d’une rue, à Harlem :
Harlem, les années 20. La jeune Anna travaille la journée dans le restaurant de son oncle et sa tante, et la nuit danse au rythme du jazz. Une vie qui pourrait être légère… Mais Anna est tourmentée par ses origines : elle est métisse, un statut difficile qui l’empêche de trouver sa place. Un jour, elle découvre l’existence de son père inconnu : un Blanc, mystérieusement disparu en Afrique.
Elle ne pense plus qu’à le retrouver, et réussit à se joindre aux membres d’une expédition se rendant sur le continent noir à la recherche des origines de l’Homme. À chacun sa quête, à chacun ses origines : les voici partis ensemble à la poursuite de leurs chimères.

(L’Appel des Origines (T1) Harlem - 56 pages couleur - 13,50 € - Vents d’Ouest

A signaler encore, une nouvelle histoire signée Serge Le Tendre chez 12bis.

*** « Le Paradis sur Terre (T1) Bye Bye Love » de Serge Le Tendre et Gnoni

Le scénariste de la célèbre « Quête de l’Oiseau du Temps » est assez discret, mais resurgit avec deux titres en ce mois de février, « Le Livre des Destins (T4) L’Autre », qu’il signe avec Franck Biancarelli chez Soleil, et cette toute nouvelle série, « Le Paradis sur Terre », abordée avec Laurent Gnoni, un dessinateur dont Biancarelli est le mentor (ils travaillent tous les deux à l’atelier « Marseil’BD »). Il réalise là sa seconde série après « L’Ombre du Cinéphage » parue chez Soleil en 2004.

Écho du Paradis :
Plusieurs personne âgées sont simultanément victimes des crises de démence, puis meurent brutalement…
Etrange coïncidence.
Pour Omer, Maude et Sonam, trois amis d’enfance, leurs jeunes années ensemble à Avalon, c’était le Paradis sur Terre.
Aujourd’hui, l’Enfer les guette !

(Le Paradis sur Terre (T1) Bye Bye Love - 48 pages couleur - 13,50 € - 12bis

Nous sommes arrivés dans des univers un peu moins violents, nous allons terminer par une note tout en fraîcheur, un de ces petits délices qui restent accrochés au coin de la mémoire, prêt à investir les territoires du rêve.
J’avais croisé le « Petit Pierrot » lors de la sortie du premier tome, mais n’avais pas creusé le sujet. Erreur, et très joli coup de coeur pour la fin de cette chronique.

*** « Petit Pierrot (T2) Approcher les étoiles » de Alberto Varanda

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« Petit Pierrot » © Alberto Varanda et Soleil (2011)

« Visez toujours la Lune. Même si vous la manquez, vous atterrirez parmi les étoiles ». Cette citation de Les Brown, en dos de couverture de l’album, est une très jolie présentation du petit personnage croqué par Varanda. Le petit garçon est un doux rêveur qui, des voyages imaginaires de ses livres, vogue tel un petit baron de Münchhausen vers son amie la Lune. Avec Monsieur l’Escargot, son si « grand » petit ami, il traverse la vie et ses expériences avec une naîveté touchante et beaucoup de poésie.
J’avais quitté le talentueux Varanda avec « Elixirs », une série chez Soleil dont je n’aimais ni le dessin (et oui !), ni l’histoire. Là, je retrouve ce trait empli de grâce, de délicatesse pour un grand moment de tendresse.
Une jeune série dont on reparlera beaucoup, sorte de « Calvin & Hobbes » pour éveiller l’âme rêveuse des enfants et raviver l’étincelle qui scintille toujours dans celle des adultes.
(Petit Pierrot (T2) Approcher les étoiles - 52 pages couleur - 17,50 € - Soleil

Ce sera la note finale de ce quatrième billet consacré aux BD de la semaine écoulée.
Je vais essayer de resituer dans le temps cette chronique pour qu’elle parle plutôt des BD à venir, la semaine suivante. J’ai ainsi un peu étendu notre semaine à neuf journées, on va grignotter ainsi, petit à petit ces quelques sept jours qui nous séparent de l’avenir.

Comme « Petit Pierrot », lisez, rêvez et donnez aux jeunes enfants ce plaisir incroyable qu’est la passion de la lecture.

A très bientôt, sur le canal Yo-BD.


Chaque semaine, retrouvez nos sélections de bandes dessinées :
- Yo-Hebdo BD 1 - Semaine 5 (du 1er au 7 février 2011)
- Yo-Hebdo BD 2 - Semaine 6 (du 8 au 14 février 2011)
- Yo-Hebdo BD 3 - Semaine 7 (du 15 au 21 février 2011)

Des liens Yozone pour en découvrir plus sur ces séries et leurs auteurs :
Dans les univers d’« ORKS » :
- Le médiéval-fantastique de Wollodrïn
- Frank Frazetta, le Maître du Fantasy Art
- Les mondes barbares d’Adrian Smith
- Littérature et testostérone

- John Lord (T1) Bêtes Sauvages - Opus 1
- John Lord (T1) Bêtes Sauvages - Opus 2
- Uchronie(s) New Byzance (T2) Résistances
- Uchronie(s) New York (T2) Résonances
- Yiu : Premières Missions (T2) Les Résurrections de l’Impure
- Yiu : Premières missions (T5) Exfiltration Geisha
- Yiu : Premières Missions (T6) L’inquisiteur et la proie
- Yiu (T3) Assassaints
- Yiu (T6) : l’Apocalypse est là !
- Yiu (T7) Dernier Testament
- Jeronimus
- Comptine d’Halloween (T2) Farce macabre
- Comptine d’Halloween (T3) Révélations
- Dans la nuit (T1) Légion
- Tatanka (T1) Morsure

Visites organisées pour étayer ces propos :
- le blog de Nicolas Guénet
- Le site de Yiu
- Le blog de Petit Pierrot


Illustrations © Auteurs, Éditeurs et ayants droits



Fabrice Leduc
1er mars 2011




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« ORKS (T1) La voix des armes »



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Migraine assurée !



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