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Thalulaa (T1) Manta Oro
Didier Crisse & Ood Serrière
Soleil Prod

Les croyances polynésiennes sont assez peu représentées dans les BD actuelles. Crisse comble cette lacune avec cette nouvelle série à l’héroïne toujours aussi charmante.
Dans ce nouvel environnement, les tikis, des statues à l’effigie humaine d’ancêtres déifiés, prennent vie. Le Grand Blanc reste le seigneur craint des mers. Le chaman parle une langue oubliée depuis des décennies. Et les dieux de la mer, comme Manta Oro, déposent d’étranges colis blonds sur les plages de l’île…



Crisse aime les héroïnes sensuelles et fougueuses. Il l’a prouvé notamment avec ses séries « Atalante », « Luuna », « Ishanti », « Nahomi », « Perdita Queen » et « Canari ». Ça en devient presque sa marque de fabrique. « Thalulaa » ne déroge donc pas à la règle.

Perdue au milieu du Pacifique, cette impétueuse vahiné voit une gigantesque raie manta, une « mère de l’océan », échouer volontairement un étrange individu sur les plages de son île. L’histoire se déroule bien avant la conquête des territoires par les Européens. L’étranger est donc logiquement perçu par la tribu comme une source de danger qui pourrait contrarier les tikis, les esprits des Anciens. Mais Thalulaa, la fille du chaman, reste intriguée par le jeune homme et le défend face aux autochtones. Placé sous sa protection, l’individu va encore attiser la curiosité de la jeune femme au fil des jours.
Contrairement aux clans du Pacifique, les tatouages de l’homme blanc ne retracent pas sa vie mais représentent des symboles celtes inconnus qui changent chaque jour. Et si cet homme était le dernier représentant d’une civilisation aujourd’hui oubliée ?

Le scénario est intéressant et très complexe. Un peu trop peut-être d’ailleurs. De nombreuses mythologies se retrouvent dans cette histoire : des contes polynésiens, des mythes celtes, les légendes de l’île de Pâque et d’Atlantis… Croiser toutes ces références était un projet ambitieux. Il aurait peut-être fallu se laisser un peu plus de temps pour poser l’histoire. En effet, par définition, le premier tome d’une série se doit de présenter les personnages, les décors, l’intrigue principale… Pas facile de condenser un scénario aussi dense en seulement 48 pages. Du coup, parfois, le lecteur se retrouve un peu perdu entre les différents voyages dans le temps et les pouvoirs révélés de certains personnages.
Cette sensation devrait s’estomper en 2011 avec la sortie du deuxième tome, qui, espérons le, fournira son lot de réponses.

Côté graphisme, le rendu général est assez plaisant. Les couleurs de Stambecco sont parfaitement en ligne avec l’ambiance générale de l’ouvrage. Les décors de plages paradisiaques côtoient sans souci les environnements sous-marins, les riches citées civilisées et les divers effets de magie.
Les traits des personnages sont parfois un peu grossiers, principalement ceux situés au second plan. Néanmoins, les personnages restent expressifs et attachants. De plus, dans cette histoire de pure SF, le réalisme des personnages est secondaire.

En clair, ce volume n’est peut-être pas l’album de l’année, mais il a le mérite, et l’audace, de compiler plusieurs sources intarissables de l’univers SF. Une telle trame scénaristique ne peut pas se poser en un seul volume. Il faudra donc attendre le prochain opus pour en apprendre un peu plus sur le destin de Thalulaa, cette polynésienne à la taille de mannequin.

Ceux qui souhaitent en savoir d’avantage sur la série peuvent toujours se rendre sur le blog du scénariste ou celui de la dessinatrice.


(T1) Manta Oro
- Série : Thalulaa
- Scénario : Didier Crisse
- Dessin : Ood Serrière
- Couleurs : Bruno Stambecco
- Editeur : Soleil
- Dépôt légal : 27 octobre 2010
- Format : 234 x 323 mm
- Pagination : 48 pages couleur
- ISBN : 978-2-30201-265-3
- Prix Public : 13,50 €


Illustrations © Serrière et Soleil Prod (2010)



Allison & Julien
4 février 2011




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