Genre : film documentaire
Durée : 1h 27
Avec la participation de Naomi Klein, Avi Lewis et des ouvriers et ouvrières argentins.
Un des reproches les plus fréquement adressés aux partisans alter-mondialiste est souvent l’affirmation suivante : « Ok, vous avez bien raison de ne pas être d’accord mais à part ça, vous avez quoi comme solution ? ». C’est en se basant sur cette interrogation que Naomi Klein et Avi Lewis, Canadiens engagés et alter-mondialistes reconnus, ont décidé de réaliser ce documentaire consacré à la crise argentine.
Il se trouve que là-bas, les ouvriers des usines abandonnées ou mises frauduleusement en faillite par certaines décisions politiques (les dommages collatéraux des décisions du Fond Monétaire International, soyons clairs) ont décidé de s’emparer de leur outil de travail pour le remettre en route.
La morale de l’histoire ? Cette solution fonctionne, les entreprises décollent et l’espoir renaît.
Plus de 8 mois de tournage durant la période de crise que connût l’Argentine lors des dernières élections présidentielles, 250 heures de vidéos en archives et le documentaire final en forme de bilan sont donc les échos des difficultés qu’a connu ce pays et ses habitants pour essayer de ne pas se noyer. Institutions bancaires en faillites, inflation galopante, chômage endémique, dévaluation monétaire quasi journalière, retour sur le terrain électoral des politiciens populistes ou escrocs, etc,. Le constat est inquiétant mais toutes les plaies classiques de la crise économique néo-libérale s’étaient filé rendez-vous dans ce pays à l’instant I.
L’espoir aussi (heureusement).
En s’appropriant les entreprises délaissées par leurs propriétaires (tous partis dépenser dans l’urgence leurs dollars à l’étranger, tu m’étonnes !), les ouvriers argentins ont donc recréé, pas-à-pas, dans la lutte et la douleur, un système économique viable. Étonnant, non ?
Tellement étonnant et viable que certains de ces anciens patrons ont soudain réapparu pour réclamer leurs biens (miraculeusement et étrangement bénéficaires). Si ce n’est que l’on croit rêver à l’apparition de leurs bouilles de victimes éplorées, il faut noter que l’intérêt du documentaire se trouve aussi dans la réalisation subtile et volontairement « réaliste » de Naomi Klein et Avi Lewis.
Nulle tentative de satire à la Michael Moore ici. Pas de propagande maquillée, on filme les événements, point barre !
Film documentaire, instantané d’une réalité contemporaine, « The Take » a failli s’intituler « Nos rêves n’ont pas de place dans vos bulletins de vote » (slogan de ces révoltés de l’Argentine d’en-bas durant les élections). Ce n’est pas le cas mais la vérité n’est pas ailleurs (pour le coup).
Bref, si le néo-libéralisme actuel vous fiche le bourdon, n’hésitez-pas un instant, « The Take » est une vraie cure de jouvence et d’optimisme combattant.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : The Take (La prise)
Réalisation : Avi Lewis
Scénario : Naomi Klein
Producteurs : Naomi Klein & Avi Lewis
Co-productrice : Katie Mckenna
Photo : Mark Ellam
Chef monteur : Ricardo Acosta
Son : Jason Milligan
Musique : David Wall
Production : Barna-Arper Productions (Canada)
Co-production : National Film Board of Canada
Distribution : Mk2 Diffusion (France)
Presse : Monica Donati (Paris)
SITE INTERNET
http://www.nfb.ca/webextension/thetake/ (site officiel en anglais -Canada).