Comment de vulgaires larves humaines ont-elles pu transformer l’épave qu’était l’Arche en navire prêt à défier Hadès ? Peu important, pour Eaque, ce n’est qu’un vulgaire intermède, certain de sa supériorité par rapport aux Saints d’Athéna. Car il sait que ses soldats sont prêts à mourir pour lui, non pas par fidélité ou par amitié comme ses vulgaires humains. Non, c’est la crainte du juge qui les guide. Mieux vaut la mort que les milles supplices qu’il pourrait leur infliger. Alors les sacrifier pour Hadès ne sera pas vraiment une grosse perte. Mais Sisyphe n’acceptera jamais que l’on tue impunément, même ses ennemis. Et il va pousser son cosmos au-delà des limites du 7e sens pour terrasser le terrible juge. Lui, le plus fidèle des saints, lui l’incarnation de la bonté et du martyr, lui le saint d’Or du Sagittaire va rendre un jugement sans pitié pour Eaque.
Ce 15e tome de “Saint Seiya, the Lost Canvas” possède la structure typique de la série d’origine, avec un combat tirant, disons-le, un peu en longueur. mais d’un autre côté, c’est aussi par ce style que Kurumada a érigé sa série au rang de manga culte. Deux exemples de la grande philosophie que Kurumada tente qu’inculquer de génération en génération, une déclinaison sans faute des grands thèmes du shonen.
Tout d’abord, la force de l’amitié et de la foi dans ses amis. Le sacrifice des saint de Bronze est le cas d’école de ce lien qui doit permettre à un groupe de dépasser ses limites : la foi dans l’autre. Les uns après les autres, ils vont donner leur vie pour permettre aux derniers de placer l’orichalque au coeur du navire. Evidemment, pour que la morale soit, leur acte de bravoure sera récompensé au point de transformer l’arche de bois en un superbe navire paré pour défier les Enfers.
Le deuxième combat va reprendre le thème de l’amitié mais cette fois pour l’opposé à la fausse fidélité issue de la peur. Pour Kurumada, cette dernière ne peut résister à la puissance de l’amour vrai. Il va conclure sa démonstration en beauté avec le retour de Violate, plus morte que vivante. Le mangaka rappelle que sacrifier des militaires par pur plaisir ou pour démontrer sa force n’a jamais amené que malheur et non gloire. Une leçon qu’il n’est jamais mauvais de rappeler de nos jours où l’égoisme et l’arrivisme sont hissés très facilement sur un piédestal.
Si la noirceur d’Eaque est bien réelle, celle des cases de Shiori Teshirogi vont parfois nécessiter beaucoup d’efforts pour le lecteur afin de mieux décrypter les actions dessinées par le mangaka. Mais c’est loin d’être la majorité des planches et la lecture de cette série demeure un régal pour les yeux.
Nous nous attendions à un départ des troupes d’Athéna pour les Enfers et voila qu’Hadès descend lui-même sur terre. Que cache cette apparition inattendue ? A suivre en février 2011.
Saint Seiya, The Lost Canvas (T15)
Auteur : Masami Kurumada et Shiori Teshirogi
Traducteur : Pierre Giner
Éditeur français : Kurokawa
Format : 115 x 177, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 9 décembre 2010
Numérotation ISBN : 2-35142-565-7
Prix : 6,50€
A lire sur la Yozone :
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