En fait que connaissait-il vraiment de Kenzo ? Rien, il a vécu dans la haine de sa mère pour cet homme qu’elle n’a en fait jamais vraiment aimé. Une rencontre va le convaincre de changer à son tour de vie, avec celle qui fut la compagne de son père les dernières années de sa vie, Mitsuko, et son fils, Taro. Masao est alors certain que son père lui a en fait montré la voie à suivre, ce qu’il devait réellement faire de sa vie. Mais il ne va pas tout faire à l’aveugle comme Kenzo. Masao va d’abord faire en sorte d’être légalement sur cette montagne, en payant à la sueur de son front le prix de ces terres. Lui, le citadin, va devenir un véritable paysan, dans le sens noble du terme, cultivant sa terre et vivant de ses récoltes. Cette vie que Mitsuko n’a pas eu le courage d’accepter, ayant rejoint la ville pour élever Taro. Mais avec Masao, c’est le destin qui lui rappelle ce qu’elle doit à cette terre qu’elle a abandonnée.
En refermant “Je ne suis pas mort” de Hiroshi Motomiya, le lecteur pouvait penser que le mangaka avait achevé son histoire et avait terminé sa leçon de vie. Que nenni, ce n’était que le début de sa démonstration. Cette fois, Motomiya va s’ataquer aux jeunes générations. On pouvait penser qu’il était plus facile de dérouler son éloge du retour aux sources avec un homme d’âge mur. Pourtant, il reprend sa démonstration avec le fils de ce dernier. Quand le premier fuyait le monde pour mourir, le second veut au contraire vivre pour retrouver son père disparu. Et pour faire mentir le mangaka dans son titre, c’est malheureusement une tombe qui accueillera Masao.
Alors commence une véritable redécouverte de cet homme, ce père qu’il avait abandonné à son triste sort. Le matérialiste Masao va prendre en pleine figure la vérité d’une vie en dehors de la ville et de ses facilités mais aussi ses lots de désillusions. Dans la montagne, Masao se découvre une seconde chance, toutefois, contrairement à son père, il ne recherche pas vraiment une vie d’ermite, mais plus un retour à la terre, le chemin inverse des jeunes de la campagne. Cet échange des rôles est intéressant mais est-ce crédible ? A première vue oui, car Masao amène plus de confort à son habitation et va cultiver la terre pour se nourrir, pourtant ce changement radical est-il totalement réaliste ? Je laisse aux lecteurs le soin de se faire leur propre opinion en se mettant à la place de ce garçon. Mais je crois que culturellement, le jeune occidental risque d’avoir plus de mal à s’imaginer ainsi.
Pas grand chose à redire sur les dessins de Hiroshi Motomiya, qui restent toujours réalistes, emprunts de nostalgie pour cette campagne nippone. Peut-être y a-t-il un peu plus d’imperfection dans la gestuelle de ses personnages, parfois trop rigides ou avec des proportions pas toujours respectées. Mais cela n’enlève rien au charme inhérent à ce manga.
Cette suite de “Je ne suis pas mort” est, certes, destinée à ceux ayant apprécié le premier tome et voulant continuer l’expérience, mais elle peut aussi se lire indépendamment de son prédécesseur, enlevant des références importantes mais ne retirant rien au plaisir de lire les aventures de Masao.
Je ne suis pas mort (T2)
Auteur : Hiroshi Motomiya
Éditeur : Delcourt
Collection : Akata
Dépôt légal : 10 novembre 2010
Format : 127x180 mm
Pagination : 256 pages
Prix public : 7,95 €
Numéro ISBN : 2-7560-2292-5
A lire sur la Yozone : Je ne suis pas mort
MADA, IKITERU... II ©2009 by Hiroshi Motomiya /SHUEISHA Inc.
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