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Willard
Film américain de Glen Morgan (2003)
Sortie nationale le 17 septembre 2003


Genre : horreur
Durée : 1h40

Avec Crispin Glover (Willard), R. Lee Ermey (Mr. Martin), Laura Harring (Cathryn), Jackie Burroughs (Mme Stiles), Kim McKamy (Mme Leach), William S. Taylor (Mr. Garter), Edward Horn (Colquitt), Gus Lynch (George Foxx), Laara Sadiq (Janice Mantis), David Parker (Inspecteur Boxer), Ty Olsson (Officier de Police Salmon)

L’existence de Willard ? Personne ne la lui envie. Il a trente ans, il vit dans une grand maison lugubre avec une mère encore plus sinistre. Il n’a pas d’amis, pas de petites amies, pas de relations, personne. Il est seul et rempli d’amertume. Ajoutez-y quelques traumatismes (père mort, mère abusive et castratrice), vous avez là un homme au bord du gouffre.
Il travaille dans la société que son père a fondée et qui a été rachetée par un chef d’entreprise abusif et violent (R. Lee Ermey). Une clause dans le contrat de vente empêche ce dernier de renvoyer ce subordonné souvent en retard. Dès qu’il en a l’occasion, il se venge en l’humiliant devant les autres employés. Lâche et navrant, Willard ne se révolte jamais et ne peut qu’attirer la sympathie de Cathryn (Laura Harring), la nouvelle intérimaire.
Alors qu’il tente de dératiser sa cave, Willard est réveillé en pleine nuit par des cris de détresse. Un rongeur s’est fait engluer dans l’un de des pièges. Emu à la fois par la conséquence de son acte (ou bien parce sa vie ressemble à celle de l’animal, engluée ne pouvant que ramper ?) mais aussi parce c’est un joli petit bout de rat blanc, il va le sauver. L’affection entre eux deux est immédiate et réciproque. Willard l’appelle Socrate car, dit-il, il est intelligent. Il se lie ensuite avec tous les rats et nomme un autre rat imposant, Big Ben. S’organise alors une petite vie de famille, déjà viciée par les sentiments à sens unique de Willard. Il s’aperçoit que les rats sont intelligents et loyaux, qu’il peut les commander. Malgré son affection pour Socrate, il n’a qu’un but : les utiliser à ses propres desseins. Mais Ben veille à ce que tout ne se passe pas comme Willard l’avait prévu.

Voilà la toile sur laquelle va se tisser une histoire fantastique portant une interrogation récurrente : “ Qui de l’Homme ou du Rat est le plus intelligent ” ? La réponse est évidente : ce sont les rats. Willard, aveuglé par sa soif de vengeance finira par tout perdre.

Côté technique, l’image est belle, soignée, ainsi que les décors et les costumes. L’ensemble a un côté suranné, presque intemporel alors que l’histoire se passe de nos jours. Cette ambiance a un petit quelque chose de perturbant mais nous donne une atmosphère particulière : un bon point. L’autre, est le dressage des bestiaux, l’animation des robots animatics et les effets spéciaux. A première vue, on ne voit aucune différence et le résultat est bon. Le dernier est bien sur le casting animal : excellent à tout point de vue.
On pourrait définir le genre comme un mélange entre l’horreur et le fantastique. Bien que le film n’effraye personne excepté les ago-ratphobiques. Et encore, les bébêtes sont si mignonnes (qui ne rêverait pas d’avoir un ami comme ce précieux Socrate ?) et si bien filmées que le seul individu inquiétant est le bipède : Crispin Glover.
Cet artiste à part, après avoir été découvert chez nous avec “ Retour vers le futur ”, réapparaît depuis peu sur nos grands écrans où il joue des personnages perturbés (Charlie’s Angels, par exemple). S’il a un réel talent pour les interpréter (on remarquera notamment son truc “ œil noyé de larmes qui ne coulent pas ” unique !), trop c’est trop ! Voilà donc le plus gros défaut du film. Il a beau être le rôle titre, la caméra ne se lasse pas de nous le montrer sur toutes les coutures. Nous si ! On est rassasié de son petit truc d’œil mouillé et de ses misères. Les autres comédiens en pâtissent. Le rôle de Laura Harring, par exemple, est réduit à une portion congrue. Au vu du peu d’interactions avec Crispin Glover, les monteurs auraient pu la faire disparaître. C’est quand même bien dommage, car elle représente la partie généreuse du film ainsi que la rédemption du héros. Un second reproche ? L’angoisse, la frayeur, la peur sont exemptes du scénario (si prévisible). Pourtant, on se serait contenté de peu ; quelques frissons auraient été les bienvenus.
L’œuvre la plus réussie est encore le site web (http://www.willardmovie.com/) où l’ambiance est si étrangement baroque qu’elle en est réjouissante. Si vous vous y promenez, outre deux petites vidéos sur le dressage des rats, les goodies, etc., ne ratez pas le clip : Crispin Glover chante un hymne à la gloire de son ami Ben ! Appréciez-en au passage, sa taille (5 fois celle d’un rat normal).

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Willard

Réalisation : Glen Morgan
Scénario : Glen Morgan d’après le scénario et le roman de Gilbert Ralston

Producteurs : Glen Morgan et James Wong
Producteurs exécutifs : Richard Brener, Bill Carraro, Toby Emmerich

Musique originale : Shirley Walker et Andrew Dorfman
Image : Robert McLachlan
Montage : James Coblentz
Distribution des rôles : Heike Brandstatter, Coreen Mayrs, John Papsidera
Création des décors : Mark S. Freeborn
Direction artistique : Catherine Ircha
Décorateur de plateau : Mark Lane
Création des costumes : Gregory Mah
Maquillage : Rachel Griffin
Son : Jon Title
Animatronics : Dana Klaren

Production : Hard Eight Pictures, New Line Cinema
Distribution : Metropolitan Filmexport
Effets spéciaux : Centropolis Effects LLC, The Character Shop


Valérie Revelut
16 avril 2003



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