Genre : Drame génocidaire
Durée : 2h

Avec Don Cheadle (Paul), Sophie Okonedo (Tatiana), Nick Nolte (colonel Oliver), Joaquim Phoenix (Jack)

En 1994, le Rwanda connaît un génocide sans précédent : minoritaires, les Tutsis sont tués à coups de machettes par les Hutus. Directeur d’un hôtel de luxe, les Mille Collines, Paul héberge des réfugiés. Marié à une Tutsi, il devra agir seul, avec pour unique aide un officier et quelques soldats des Casques Bleus.

Tiré de l’histoire vraie de Paul et de l’hôtel des Mille Collines, le film contient de nombreuses scènes fortes et émouvantes qui nous rappellent sans détour que ce génocide a bel et bien eu lieu sous l’œil impassible des occidentaux.

Enfermés dans un hôtel par défaut plus que par choix, les réfugiés ne sont que des pions dans l’échiquier diplomatique. Ils sont prisonniers dans un bâtiment qui ne leur apporte qu’un salut temporaire et approximatif. Le groupe ne doit sa survie qu’à ses relations, qu’au pouvoir de l’argent et de la politique.

Paul n’est pas un héros à proprement parler. Dans un premier temps, il n’agit que par instinct de survie. Il est dépassé par les événements et tente de sauver sa famille. Il n’a pas l’intention de marquer l’histoire, il fait les choses naturellement, instinctivement, avec une grande part de chance non provoquée mais toujours à ses côtés.
Don Cheadle porte le film sur ses épaules comme Paul porte sur les siennes la vie de milliers de personnes. Sur le plan de l’interprétation, Nick Nolte, avec un simple second rôle, parvient à marquer le spectateur par sa détresse et sa bravoure.

La mise en scène est classique et joue sur la tension provoquée par le huis-clos. Conscients que le monde ne tourne plus tellement rond en dehors de l’enceinte de l’hôtel, ils sont raccrochés à la réalité grâce à la radio et à la télévision. Lorsque les touristes et les ressortissants étrangers quittent lâchement le pays, ils se retrouvent seuls, perdus dans une guerre sans limite qui mènera au plus grand génocide contemporain.

La caméra est assez neutre, elle est une simple spectatrice d’un drame humain et des actions de Paul. Elle est peut être trop distance, comme raconté à la troisième personne. Le film évite de montrer les massacres. La mort en direct n’est représentée que lors d’une scène filmée par des journalistes américains. Tout est décalé. Hôtel Rwanda n’est pas un film sur le génocide mais l’histoire d’un groupe de résistants et de survivants.

Le film entrouve la porte de l’histoire mais ne rentre pas dans le vif du sujet. Un pas en avant, certes, mais un tout petit pas pour un génocide qui a eu lieu, sous nos yeux clos, il n’y a qu’une dizaine d’années.

Céline Bouillaud

FICHE TECHNIQUE

Réalisateur : Terry George
Scénario : Terry George et Keir Pearson

Producteur : Terry George / A. Kitman Ho

Photo : Robert Fraisse
Musique : Andrea Guerra, Rupert Gregson-Williams, Afro Celt Sound
Conseiller technique : Paul Rusesabagina

Production : Lions Gate Films Inc., United Artists, USA
Distribution : Metropolitain FilmExport, France

Relation Presse : François Frey Kinema Film

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