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Conspiration Merlin (La)
Diana Wynne Jones
J’Ai Lu, Fantasy, roman traduit de l’anglais (USA), fantasy transmonde, 505 pages, octobre 2009, 8€

Il existe de multiples mondes, copies plus ou moins conformes, tous traversés par la magie, le nôtre y compris. Le Royaume de Blest, sorte d’Angleterre qui nous semblerait uchronique, est le cœur de cette magie. Arianrhod, la fille de deux mages de la Cour, découvre que le nouveau Merlin, le grand mage royal, complote quelque étrange projet avec la détestable mère de son ami Grundo, et son non moins antipathique nouveau compagnon. Mais qui écoutera deux enfants ?
Sur notre Terre, Nick est le fils adoptif d’un auteur de romans d’horreur. Il sait que ses parents étaient mages, et souhaite lui aussi aller de monde en monde, même s’il ignore comment faire. Projeté sur les chemins sombres qui relient les univers, il va être pourchassé par les autorités de différents lieux aux lois inconnues, tandis qu’il cherche à retrouver Romanov, un très puissant mage à même de le renvoyer chez lui...
Mais bien sûr, ce n’est que le début... et lorsque Nick rencontre Arianrhod, il en tombe un peu amoureux, sans encore savoir qu’ils devront, ensemble, soulever la terre et réveiller un grand dragon...



Initialement publié en édition jeunesse, chez Baam !, « La Conspiration Merlin » est une nouvelle preuve du talent de conteuse de la vénérable Diana Wynne Jones. Celle que désormais, grâce à Miyazaki et son « Château Ambulant », nul amateur de fantasy ne peut méconnaître signe un nouveau pavé époustouflant.

Bien que plus toute jeune (elle est née en 1934, et le livre date de 2003), Diana Wynne Jones met en scène de jeunes gens avec beaucoup de réalisme. Loin de les infantiliser ou de se concentrer sur leurs petits problèmes égoïstes de passage à l’adolescence, elle les montre tels que sont les jeunes d’aujourd’hui : capables de s’investir à fond, seulement freinés par le peu de considération que leur accordent les adultes, et leur méconnaissance du monde au-delà de leurs cercles habituels. C’est donc avec enthousiasme que Roddy, Grundo et Nick veulent sauver les mondes, mais sans grands moyens ni fortune. Heureusement qu’ils sauront se concentrer sur des objectifs à leur hauteur : rejoindre et convaincre des adultes de confiance. Mais c’est aussi là que ça se gâte...

Le multi-monde imaginé par l’auteure est époustouflant. La narration, confiée alternativement à Roddy et Nick, ne nous donne qu’une vision morcelée et orientée de tout cela (Roddy et la Cour itinérante de Blest, Nick et Loggia City ou l’empire Plantagenêt), et aiguise notre envie d’explorer ses univers plus en détail.
La narration à la première personne est peut-être le seul point d’achoppement de cette histoire de complot. Malgré le rôle prépondérant de Roddy et Nick, et leur présence lors de certains évènements-clés, on a, comme dans « Le Château de Hurle » si mon souvenir est bon, la sensation de ne pas tout saisir des tenants et des aboutissants de cette conspiration. Mais c’est là pinaillerie de lecteur adulte, qui veut tout savoir sur tout. Et on ne regrettera pas l’absence du poncif d’un grand méchant qui révèle tout son plan au héros juste à la fin, alors qu’il croit avoir gagné et que la situation va lui échapper... D’autant que l’auteure parsème tout de même son histoire de quelques informations diffusées par les médias, et nous permet, comme aux jeunes héros, d’y voir clair dans les manigances des vilains.

La fin en partie ouverte, tandis que chaque enfant rejoint son nouveau mentor, pourrait nous permettre de retrouver nos héros un peu plus âgés. Néanmoins, leur haute destinée ne semble guère laisser de place ni de temps à d’autres aventures aussi folles.

Voilà, je ne vous ai sciemment rien dit de la mythologie de Blest, de l’étonnante famille de Roddy, de la dyslexie de Grundo qui en fait un mage... à part, de l’éléphante appelée Mini, de l’usage d’une chèvre lorsqu’on doit voyager entre les mondes, et je n’ai pas lâché un mot sur les affreuses Izzy. Car « La Conspiration Merlin » déborde tellement de couleurs, d’inventivité, de noirceur même, qu’il serait dommage de vous en priver.
Et franchement, pour 8 euros, vous n’avez aucune excuse pour ne pas le dévorer.
Sauf peut-être de savoir que Diana Wynne Jones n’est pas intégralement traduite en français. Donc, savourez...

De très rares remarques, et une absence totale de fautes d’orthographe.

Texte - 811 octets
La Conspiration Merlin - corrections

Titre : La Conspiration Merlin (The Merlin Conspiracy, 2003)
Auteur : Diana Wynne Jones
Traduction de l’américain (États-Unis) : Marie de Prémonville
Couverture : Vincent Madras
Éditeur : J’Ai Lu (édition originale : Baam !,2008)
Collection : Fantasy
Site Internet : page roman (site éditeur)
Numéro : 9105
Pages : 505
Format (en cm) : 11 x 17,8 x 2,7
Dépôt légal : octobre 2009
ISBN : 978-2-290-01655-8
Prix : 8 €



Nicolas Soffray
31 octobre 2010


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La couverture de l’édition jeunesse



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