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Présumé Coupable
Isabelle Guso
Griffe d’Encre, Novella, novella (France), fantastique, 112 pages, septembre 2010, 9€

Pour tenter de fuir les démons qui le rongent de l’intérieur, un homme, médecin reconnu par ses pairs, se rend au Japon. Là-bas, il espère qu’on pourra, à défaut de le soigner, le libérer enfin.



L’intrigue de ce court roman (qu’on appellera novella, pour être conforme à la ligne éditoriale) me pose un tout petit souci : on ne peut pas trop en dévoiler, de peur de déflorer le sujet, ce qui serait vraiment dommage.
En effet, le narrateur (dont on ne saura jamais le nom) quitte son pays natal (en l’occurrence la France) pour fuir la souffrance qui le ronge de l’intérieur au quotidien. Il s’agit d’un tabou, peut-être le tabou ultime de notre société. Cet homme n’est ni un criminel, ni un délinquant. Il a juste peur que ses démons provoquent en lui un irrévocable passage à l’acte.
Malheureusement, là, je crains déjà d’en avoir trop dit.
C’est à présent au lecteur de plonger dans les méandres de cette histoire, afin d’approfondir ce sujet, aussi sensible que terrible.

Quand la littérature a du courage


Même s’il fuit son pays, le personnage principal doit en faire preuve pour affronter ce qui le ronge.
Il en a fallu à la jeune auteure, Isabelle Guso, pour se lancer dans la rédaction d’un tel récit.
Griffe d’Encre en a eu en mettant sur les rails un tel projet éditorial.
Du courage, enfin, car il va en falloir au lecteur pour aller au-delà de la page 28, où l’on nous révèle la nature exacte des démons qui taraudent le narrateur.

Mais revenons au livre lui-même.
Les petites réserves que je pourrais émettre sont les ficelles narratives un poil trop grossières à mon goût qui risquent de desservir cette novella.
Cependant, on se rassurera en se disant que ce n’est pas si grave. En effet, c’est le sujet principal de ce texte qui est important, car il repose surtout sur la réflexion qu’Isabelle Guso met en place. Oui, cette longue nouvelle relève plus du conte cruel que du thriller psychologique.
Ensuite, le fait que cette novella ne soit pas chapitrée m’a, à certains moments, posé problème. J’ai trouvé cette impression d’étouffement assez pénible.
Néanmoins, cela renforce la pesanteur du sujet, ce qui est très certainement voulu de la part de l’auteure. Plongé dans la lecture, on ressent parfois quelques difficultés à sortir de ce livre, à se sortir de cette histoire.
Voilà, ces petites broutilles ne doivent vraiment pas vous faire passer à côté de cette formidable novella.

Superbement bien écrit, nimbé d’un fantastique léger, « Présumé coupable » se lit d’une traite (ou presque), et ce, malgré le sujet abordé.
Toutefois, ce qui m’a le plus ému, c’est “Le mot de l’auteur”, où Isabelle Guso parle d’elle, mais surtout de son rapport personnel et émotionnel au sujet. Ce petit texte est tellement beau que j’en ai eu la gorge serrée, ne pouvant retenir mes larmes. C’est pour moi une expérience plutôt inédite en littérature.

En conclusion, « Présumé Coupable » est un grand livre. Dense et concis, il nous permet d’entrer dans la psychologie de ces hommes qui, habituellement, sont mis au ban de la société.
Tout simplement magnifique !

À noter également la splendide couverture signée par Zariel.


Titre : Présumé coupable
Auteur : Isabelle Guso
Couverture : Zariel
Éditeur : Griffe d’Encre
Collection : Novella
Site Internet : fiche du roman
Pages : 112
Format (en cm) : 13 x 20
Dépôt légal : septembre 2010
ISBN : 978-2-917718-21-6
Prix : 9 €



Antoine Chalet
6 janvier 2011


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illustration de Zariel



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