« Hero Corp », pour les novices, est une série créée et réalisée par Simon Astier. Oui, le frère de... Sauf qu’avec la première saison d’« Hero Corp », il sortait de l’ombre de « Kaamelott », et en faisait (de l’ombre, suivez un peu) à des séries comme « Heroes » (dixit un chroniqueur qui n’a jamais regardé, tant les seuls résumés des épisodes et les saisons à rallonges le barbent).
Le postulat de base est relativement simple et logique : les super-héros ont aussi droit à la retraite. Après la grande guerre des années 80-83 (qui a vu la défaite de The Lord), beaucoup se sont retirés du service actif, pour finir dans un petit village du Sud de la France, bien paumé au fond des bois, où ils vivent en autarcie, fuyant les civils qu’ils ne comprennent pas.
Très bref résumé de la saison 1 : John (Simon Astier) apprend que sa tante Mary est morte. il doit aller au village pour régler les détails de la succession. Une fois sur place, il découvre que les habitants sont tous plutôt louches. Et qui sa tante n’est pas vraiment morte. Tandis qu’il tombe amoureux de la seule civile du village, Jennifer, on lui lâche au compte-gouttes la vérité : tous les habitants sont d’anciens Super. Lui-même est un super-héros, au pouvoir encore indéterminé. S’ils l’ont fait venir, c’est parce que The Lord (Christian Bujeau, transfuge de « Kaamelott »), le grand méchant qu’on croyait mort, est de retour, et que le devin de l’Agence a vu que seul John pourrait le vaincre.
La saison se partage entre la découverte des différents Super et l’organisation de la lutte contre The Lord. John développe divers pouvoirs, qui semblent apparaître en fonction du besoin.
Finalement, et malgré la bande de losers que les Super sont devenus, et leurs pouvoirs au rabais, ils parviennent à vaincre The Lord. Mais celui-ci n’était qu’un pion, le vrai méchant est toujours à l’affût...
La série n’est pas drôle à proprement parler. Comme « Kaamelott », elle fonctionne sur le ressort tristement réaliste que souvent, le monde doit être sauvé, et que rarement les héros sont infaillibles ou parfaits. C’est à la Légende (avec une majuscule) de faire son travail, eux font comme ils peuvent, avec les moyens du bord.
Alors quand les héros sont des retraités, vous imaginez bien que la légende va pas être reluisante... Et qu’une éclatante victoire contre The Lord passe, en réalité, par nombre de petits cafouillages peu honorables...
Sur cette base, Simon Astier ajoute une bonne dose de chauvinisme et de critique des comics américains. Tous les habitants du village ont un prénom anglo-saxon, mais prononcé à la française (sauf John, qui se prononce bien “djone”, privilège du héros). Stan, Burt, Stève, Mique (!)... ont heureusement leur identité secrète, mise au placard. D’autant que certains, avec la dégénérescence de leur pouvoir, sont renommés : Acidman devient Captain Shampooing, faute de projeter non plus de l’acide mais du shampooing, doux de surcroit. Et il n’est pas le seul à baisser ainsi, pour notre plus grand bonheur zygomatique.
Les répliques, alternant entre jeux de mots, dialogues de sourds et vannes bien senties, sont savoureux.
L’esprit d’équipe qui les habitait à la grande époque n’est plus, remplacé par l’ambition personnelle (à l’échelle du village), les petites mesquineries... Allez donc vaincre un grand méchant avec ça !
Néanmoins, ils ont réussi. Mais le véritable méchant se révèle : Hoodwink, le père de Jennifer. La saison 2 reprend exactement la où la première s’arrêtait : à Montréal, dans une voiture avec John, Jennifer et, surprise, papa sur la banquette arrière !
La saison 2, donc !
John échappe de peu à un attentat, commandité par MacKormack (le directeur de l’Agence, interprété par Lionnel Astier), visant Hoodwind et (mal) exécuté par Captain Canada. Pressentant un grand péril, il rentre en France avec Klaus, Doug et Jennifer encore inconsciente suite à l’explosion. Ils découvrent le village rasé au napalm. Se remémorant les conseils de sa tante Mary, John part à la recherche d’indices laissés par des survivants.
Les retrouvailles à peine fêtées, et tandis qu’on peine à se mettre d’accord sur la marche à suivre désormais, des tueurs à la solde d’Hoodwink apparaissent aux trousses des héros. Une seule solution : rejoindre le bunker secret et attendre les ordres de l’Agence. Mais la route est semée d’embûches, la voie à suivre une énigme, et les petites mesquineries du maire, toujours décidé à saper l’autorité de John, ne font pas avancer. En passant par un autre site secret, il récupéreront un autre survivant : John Senior, le père de John. Bien que Mary lui conseille de tout révéler, John Senior n’arrive pas à avouer la vérité à son fils qu’il a été contraint d’abandonner très jeune.
Le mystère de la naissance de John se dissipera tout, tout doucement lors de cette 2e saison, avec en point d’orgue les dernières secondes, à faire frissonner...
Une fois parvenu au site, ils tombent sur Araignée-man, le gardien, qui ne va pas vraiment les aider. La vie en communauté, routinière dans l’attente des instructions, va raviver les rivalités et les jalousies. D’autres survivants arrivent, annonçant que tous les sites de l’Agence à travers le monde ont été rasés : Valur, l’Islandais, qui maîtrise l’électricité, fait plus que de l’effet à la tête Mary, et grâce à une étrange boisson, rend à Burt son pouvoir... Mais aussi Jean Mi-Cheng, mi-Français mi-Coréen, qui a le pouvoir d’interloquer... Je vous laisse découvrir...
Dehors, les sbires d’Hoodwink rôdent toujours, cherchant à récupérer Jennifer et à finir le boulot question anciens Super. John, au contact de son père, développe de violentes migraines, annonciatrices de malheurs, tandis que son pouvoir aléatoire gagne en intensité...
Voilà, fin des révélations, j’en ai déjà trop dit.
Toujours filmée en décors naturels, la série conserve son esthétique un peu cheap, limite film amateur, en dépit d’un budget visiblement supplémentaire au niveau costumes (les vrais de l’Agence, version années 1980, font quand même plus classes que le bric-à-brac revêtu pour affronter The Lord). La lumière naturelle casse aussi cette couleur de studio à laquelle les séries américaine nous ont habitués, et renforce le côté réaliste des pérégrinations des personnages. On s’y croit, on est avec eux...
Les effets visuels font leur entrée pas à pas, bien entendu pour illustrer certains pouvoirs (comme les flammes de Stève ou la peau de pierre de John Senior), et seront vite canalisés sur les cauchemars de John, avant un combat final contre le traître (oui, car il y a un traître parmi les survivants !) digne des « X-Men » de Bryan Singer, trois minutes à couper de souffle qui font oublier que c’est censé être une série humoristique. Et le final du dernier épisode enfoncera le clou.
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Liste des épisodes, saison 2
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