Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Trilogie des Elfes (La) : L’Intégrale
Jean-Louis Fetjaine
Pocket, Fantasy, 3 romans (France), fantasy, 928 pages, mai 2008, 10,20€

Depuis la guerre des Dix ans contre les troupes de Celui-qui-ne-peut-être-nommé, la paix règne entre les hommes, les elfes et les nains qui siègent ensemble au Grand Conseil de Loth.
Mais cette alliance est fragile et l’assassinat de Troïn, le roi de la Montagne noire, par l’elfe gris Gael la met à mal. Les nains crient vengeance pour ce crime. Par contre, ils n’osent pas avouer que leur talisman, l’épée que les hommes appellent Excalibur, a été dérobé.
Chacune des quatre tribus de la déesse Dana s’est vue remettre un talisman auquel elle est liée. Le retrouver peut donc être une question de survie.
Lliane, la reine des elfes, va tenter d’éclaircir le mystère autour de ce meurtre. Avec des envoyés de chacun des trois peuples, elle part à la recherche de l’elfe Gael…



Né en 1956, Jean-Louis Fetjaine est diplômé de philosophie et d’histoire médiévale. Cette Trilogie des Elfes (« Le Crépuscule des Elfes », « La Nuit des Elfes » et « L’Heure des Elfes ») l’a rendu célèbre.
Des années plus tard, il a écrit Les Chroniques des Elfes (« Lliane », « L’Elfe des Terres Noires » et « Le Sang des Elfes ») retraçant les débuts de Lliane jusqu’à la fin de la guerre des Dix ans. Ces chroniques se situent donc chronologiquement avant la présente trilogie et représentent une excellente introduction à celle-ci.

On y découvrait notamment toutes les manigances du prince Pellehun et du duc Gorlois pour accéder au trône de Logres. Les hommes ont toujours été sujet d’incompréhension pour les elfes qui ne parviennent pas à cerner leurs motivations. L’ambition, entre autres, les dépasse.
Il n’est donc pas étonnant de voir Pellehun, devenu roi, et le duc Gorlois orchestrer une vaste machination contre leurs alliés dans l’optique d’acquérir encore plus de pouvoirs.

« Le Crépuscule des Elfes » est plus rythmé que les deux autres parties, les évènements s’y déroulant conditionnent l’avenir de la Terre du Milieu, le monde des vivants. L’expédition menée par Lliane possède quelque chose de pathétique car, dans l’ombre, tous les efforts sont faits pour la rendre vaine. Pourtant elle représente la preuve flagrante que l’amitié est possible entre les trois peuples. Pour peu que chacun y mette du sien, la paix n’est en rien une utopie.
Même si la vérité leur apparaîtra au cours de leur mission, il est déjà trop tard, une nouvelle guerre se prépare.

Il se dégage des deux autres tomes une sombre beauté qui nous touche au fond de nous même. Lors d’une confrontation directe avec l’armée de Logres, les nains sont écrasés. Leur idée du combat est telle que toute leur rage est impuissante à vaincre. Les survivants n’entreverront plus d’avenir pour leur race, juste une fin digne.
Une autre épreuve attend les elfes. La jalousie, la cupidité… tous les travers typiquement humains leur sont en théorie inconnus, mais ce qui aurait dû être une fête tourne à l’éclatement de la nation elfe et à l’exil de Lliane à Avalon. En effet, l’enfant qu’elle met au monde n’est pas le fruit de ses amours avec le roi Llandon, mais avec Uter, un homme…

D’autres évènements d’importance se déroulent, mais la conclusion s’impose d’elle-même : le changement est en marche et les quatre peuples de la déesse Dana sont appelés à n’en plus former qu’un.

Jean-Louis Fetjaine nous offre une très grande lecture. La légende arthurienne l’a inspiré pour le meilleur et il parvient à toucher une corde sensible chez les lecteurs. Impossible de rester de marbre face à cette histoire que l’on peut qualifier d’universelle, tellement les exemples de duplicité, de pouvoir montant à la tête, de complots pullulent dans notre passé tourmenté, pour ne pas dire dans notre présent.

Contrairement aux elfes et aux nains à la longue durée de vie, celle des hommes est brève et tout y est exacerbé à l’extrême, comme s’ils voulaient finir dans un feu d’artifices.
Le beau gâchis orchestré par Pellehun et Gorlois nous poussera à l’autocritique et nous fera regretter les sentiments caractéristiques de notre espèce, nous conduisant à de telles extrémités.

La Trilogie des Elfes est magnifique, triste parfois car décrivant un passé révolu et des êtres exceptionnels et torturés tels que Lliane. Jean-Louis Fetjaine nous permet de revivre des temps reculés, par moments musclés, plus intimistes à d’autres, où les batailles paraissaient souvent la seule réponse à un problème. La plume de l’auteur se prête parfaitement à cet exercice.

Cet ouvrage est tout simplement incontournable, il franchit la barrière des genres, étant accessible à n’importe quel lecteur un tant soit peu exigeant. Lire Jean-Louis Fetjaine laisse toujours des traces, l’expérience ne s’oublie pas et l’envie de la renouveler nous conduira tout naturellement vers ses autres romans.

À noter la très belle couverture du décidément talentueux Marc Simonetti avec Lliane appréciant les plaisirs simples de la vie. De quoi poursuivre le rêve…


Titre : L’Intégrale
Série : La Trilogie des Elfes
Auteur : Jean-Louis Fetjaine
Premières éditions françaises : Le Crépuscule des Elfes (1998), La Nuit des Elfes (1999) et L’Heure des Elfes (2000), tous les trois chez Belfond
Couverture : Marc Simonetti
Éditeur : Pocket
Collection : Fantasy
Directrice de collection : Bénédicte Lombardot
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 926
Format (en cm) : 10,8 x 17,7
Dépôt légal : mai 2008
ISBN : 978-2-266-18376-5
Prix : 10,20 €



À lire également sur la Yozone :

Les Chroniques des Elfes
- T1 : « Lliane »
- T2 : « L’Elfe des Terres Noires »
- T3 : « Le Sang des Elfes »

- « Le Pas de Merlin »

- L’entretien avec Jean-Louis Fetjaine


François Schnebelen
23 octobre 2010


JPEG - 72.6 ko
Illustration de Marc Simonetti



JPEG - 58.8 ko
Le Crépuscule des Elfes (Pocket, 2002)



JPEG - 58.1 ko
La Nuit des Elfes (Pocket, 2002)



JPEG - 56.7 ko
L’Heure des Elfes (Pocket, 2002)



Chargement...
WebAnalytics