Il y a un merveilleux qualificatif pour résumer ce livre de manière parfaite : c’est « TROP »...
Trop d’intrigues, tout d’abord. Il semble que l’auteur ait eu devant les yeux une liste de tous les poncifs des genres fantasy et fantastique. Et le voila à se mettre en devoir de les inscrire tous dans son intrigue : un vampire par ci, un elfe par là, et voilà qu’on parle de dragon, tout en n’oubliant pas les pires clichés sur les méchants et les gentils magiciens-alchimistes...
Et ce catalogue n’est même pas organisé intelligemment. Chaque apparition se fait sur le mode « cheveux sur la soupe », et quand, quelques pages plus loin, le nouvel élément semble trouver plus ou moins sa place, Artur Balder ne trouve rien de mieux que d’amener un nouveau fil narratif, ou un nouveau personnage, toujours sur le même mode désorganisé !
Et si encore, l’intrigue principale était originale, mais même pas ! Nous sommes face à un empilement de poncifs, et à un déroulement des plus classiques d’un (mauvais) roman initiatique.
Le style lui-même, également, est « trop » : trop lourd, trop pompeux, et trop archétypal... La syntaxe sentencieuse, et les répétitions jusqu’à l’indigestion (un exemple : le mot « étrange », dont je serais curieux de savoir le nombre de fois où il est utilisé ici...) rajoutent à la confusion de l’intrigue elle-même, pourtant déjà passablement lourdingue...
Et notre personnage principal, champion des schizophrènes, passe souvent de l’étonnement total à la compréhension ultime, de la peur abjecte et incapacitante au sang-froid le plus total, en quelques pages, voire en à peine quelques lignes !
Soyons sérieux !
Sans compter le dernier paragraphe (je pense : le pire du roman), pour lequel j’ai du mal à trancher : est-ce le plus mauvais deus ex machina que j’ai jamais lu, ou, ce qui est pire, l’annonce d’un deuxième tome en préparation ?...
En fait, tout se passe comme si l’auteur, Artur Balder, ne connaissait absolument rien au genre, et qu’une section marketing de son éditeur l’avait approché avec un cahier des charges pour écrire un roman : nous sommes en face, Mesdames et Messieurs, d’une nouvelle réinvention de la roue !
Vous l’aurez compris, je ne vous conseille absolument pas de lire ou faire lire « Le Secret de la pierre occulte », et si vous cherchez un cadeau à faire, hé bien, offrez autre chose !
Titre : Le Secret de la Pierre Occulte (Curdy y la Camara de los Lores, 2007)
Auteur : Artur Balder
Traduction de l’espagnol (Espagne) : Maryvonne Ssossé
Couverture : Armel Gaulme
Éditeur : Albin Michel
Collection : Wiz
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 581 pages
Format (en cm) : 14,5 x 21,5 x 4
Dépôt légal : septembre 2008
ISBN : 2226186123
Prix : 17 €