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Smoke City (T2)
M. Mariolle & B. Carré
Editions Delcourt

Smoke City est une vision sombre de la ville de New-York. Il est impossible de dater l’histoire, mélangeant des systèmes technologiques modernes et des véhicules des années 70.
Cet ultime volume enrichit l’histoire d’une ambiance surnaturelle et conserve ainsi son originalité. Le pari était osé. Il semble réussi.



Le tome 1 avait été une excellente surprise en mars 2007.
Dans ce premier volume, nous faisions la connaissance de la belle Carmen, chargée par l’étrange Monsieur Law de reconstituer son groupe de cambrioleurs dissout 6 ans plus tôt. HR Law souhaite les réunir pour un ultime récital : le vol d’une mystérieuse momie dans un des musées les mieux gardés du pays.
Pour ce coup, Carmen devra convaincre ses 5 anciens partenaires :
-  Cole, le roi de l’infiltration aux doigts de fée qui vit caché et a sombré dans l’alcool,
-  Moe, l’expert en sécurité informatique dont les services sont maintenant utilisés par la police en opération,
-  Franklin, le père de Cole, le génie de la planification qui est aujourd’hui enfermé dans un asile psychiatrique,
-  Harper, le roi du katana, attendant sa libération sur parole au pénitencier de Smoke City,
-  Hideaki, le maître d’arme japonais de Harper, reconverti en cuisinier dans le quartier chinois.

Finalement, en quête d’une retraite bien méritée, Hideaki laissera sa place à sa nouvelle élève, Miyako, particulièrement talentueuse.
A la sortie du casse, les flics, informés par une taupe au sein du groupe, cueille le gang. Sous le choc, la bande apprend la trahison de Cole pendant que la momie s’éveille…

Ce tome 2 est la suite directe du précédent et conclue le dyptique. Il aura fallu attendre 3 ans et demi pour connaitre la suite de cette aventure. Est-ce que ca en valait la peine ?

Franchement, oui.
Le scénario est toujours aussi bien ficelé, et connait un revirement de taille.
Si le premier tome s’apparentait aux films “Ocean’s Twelve” ou “Ronin”, le second prend un virage à 180° pour nous proposer une histoire complètement fantastique.
HR Law est en réalité vieux de 800 ans. A chaque décès, son âme est captée par l’exemplaire de momie le plus proche, qui prend alors l’apparence de cet homme. Law tient ce pouvoir pour avoir enfermé un démon, mais il se rend compte maintenant que cela a un prix : celui d’enrager un démon qui devient de plus en plus difficile à maîtriser. Le vol de la momie n’était qu’une simple arnaque à l’assurance, dont les fonds auraient servi à renforcer l’emprisonnement du démon. Law n’a plus les moyens de se protéger. Qui pourra maintenant endosser cette malédiction ?

Quand je vous disais que les tomes étaient radicalement différents ! On passe du polar sombre au surnaturel en un clin d’œil, l’ambiance brumeuse de la ville étant le dénominateur commun.
En lisant ce second tome, j’ai retrouvé l’impression que j’avais eu en regardant “Une Nuit en Enfer” avec Quentin Tarantino : la première partie présente les personnages, demeure tout à fait cohérente et, d’un coup, part dans une ambiance qui n’a plus rien à voir. Ça peut surprendre…

Le fait qu’il se soit passé plus de 3 ans entre les 2 volumes est peut-être l’une des raisons de cet antagonisme. Les goûts et les inspirations des auteurs ont sans doute évolués entre temps.
Ce délai se ressent également dans les planches de la BD. Les graphismes sont toujours aussi sympas, cependant, le style de Benjamin Carré a évolué, ses traits se sont affinés.
Ses dessins sont de plus en plus détaillés, proches de la photo. C’est particulièrement le cas pour les visages. Ainsi, si dans le premier volume les traits de caractère des personnages nous faisaient souvent penser à des acteurs connus, la ressemblance physique a, en plus, été clairement recherchée dans cet album. Vous pourrez ainsi rencontrer des personnages avec de faux airs de Michael Madsen, Jack Nicholson, John Malkovich
Le trait des personnages et le détail des décors vous donneront parfois l’impression de lire un synopsis. Ce sentiment sera renforcé par le talent de cadrage de Carré. Dans certaines scènes vous retrouverez des clins d’œil aux films tels que “Blade Runner”, “Reservoir Dogs”, “Matrix”, et “Star Wars”.

Bien inspirée, cette BD nous offre un scénario riche, aux rebondissements fréquents. Ce second et dernier volet était attendu par de nombreux fans. Mathieu Mariolle et Benjamin Carré se sont donnés le temps de la réflexion. Ça en valait la peine.
Certes, cette nouvelle histoire, beaucoup plus fantastique, en surprendra plus d’un. Néanmoins, la surprise passée, on se plonge dans cette histoire avec plaisir. Les rues de Smoke City sont décidemment très sombres…
A la fin de cet album, les auteurs laissent la porte ouverte pour un éventuel troisième tome. Qui sait. Peut-être seront-ils réceptifs à la demande pressente de leurs lecteurs…


Smoke City (T2)
- Scénario : Mathieu Mariolle et Benjamin Carré
- Dessin : Benjamin Carré
- Couleurs : Benjamin Carré
- Editeur : Delcourt
- Collection : Néopolis
- Dépôt légal : juin 2010
- Format : 240 x 320 mm
- Pagination : 48 pages
- ISBN : 978-2-7560-1128-8
- Prix Public TTC France : 12,90 €


Illustrations © Carré et Delcourt (2010)



Allison & Julien
9 octobre 2010




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