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Souvenirs mortels
Film espagnol de Álvaro Fernández Armero (2000)
Sortie nationale le 18 juillet 2001


Genre : SF & F ibérique
Durée : 1h42

Avec Fele Martínez (Iván), María Esteve (Clara), Gustavo Salmerón (Ignacio « Nacho » Blasco Izaguirre), Lucía Jiménez (Patricia), Adriá Collado (Carlos), Elsa Pataky (Candela), Sergio Peris-Mencheta (Ramón), Emilio Gutiérrez Caba (Inspecteur Quintana), Adolfo Fernández, Andrea Guardiola

Coup de théâtre pour les six meurtriers accidentels de Nacho, un jeune artiste peintre imbu de sa personne officiellement disparu quatre années plus tôt : sa carte d’identité vient d’être retrouvée par la police dans la poche d’un toxico. L’inspecteur Quintana, déjà chargé de l’affaire à l’époque, ressort le dossier de ses tiroirs et reprend son enquête.
Paniqués, les six jeunes gens décident de se débarrasser, une fois pour toute, des indices pouvant permettre de remonter jusqu’à eux et en particulier du corps, dissimulé, depuis lors, dans le sous-sol d’une bâtisse abandonnée.
Malheureusement, leur morbide randonnée ne va pas se dérouler comme prévu. Dans la nervosité de l’action, exacerbée par les rancœurs, la culpabilité et les remords, la petite bande de maladroits met le feu à la ruine et ne parvient à s’extraire du brasier qu’en abandonnant aux flammes le cadavre compromettant. A peine sorti de l’enfer, pourtant tous sains et saufs, Yvan est affecté par la troublante impression d’avoir oublié quelqu’un à l’intérieur. Cet indicible sentiment n‘est malheureusement que le premier signe d’une implacable malédiction qui va s’acharner sur le sextuor, dont les membres vont commencer à disparaître les uns après les autres.

Si ce résumé n’est pas sans évoquer l’ordonnancement narratif d’un slasher-movie (et en particulier, « Souviens toi l’été dernier... ») que l’on aurait accommodé, pour l’occasion, à la sauce espagnole, il n’en est rien, « EL arte de morir » se présente, au contraire, comme un digne représentant de l’étonnante vague SF & F du cinéma ibérique dont Alejandro Amenábar (pourtant chilien) s’est fait le porte-parole avec son très Dickien « Ouvre les yeux ».
D’ailleurs, après avoir ambiancé son récit, dans son premier quart, en serial-killer lorgnant du côté de Dario Argento, le maître du Giallo (autrement dit le slasher italien), au moyen d’un premier meurtre perpétué par une meute de chiens (« Ténèbre »), Álvaro Fernández Armero se démarque, dans un premier temps, en offrant de l’épaisseur à ses personnages (élément passablement absent du slasher made in USA) avant d’embarquer « Souvenirs mortels » dans une thématique résolument fantastique.
Finalement, en revisitant les sources inspiratrices de l’œuvre picturale de Nacho, en l’occurrence les tableaux de Jérôme Bosch illustrant l’Ars Moriendi, un traité « philosophique » sur l’art de mourir, le réalisateur nous entraîne dans une réflexion sur la mort, ou plus exactement sur le passage menant de vie à trépas, sorte de lieu intermédiaire précédant l’au-delà, et hissant de nouveau son film à un tout autre degré de lecture.
Servi par une interprétation plus que convaincante, « Souvenirs mortels », malgré tout de même quelques maladresses, parvient à tisser une toile des plus troublante, grâce à quelques trouvailles visuelles, comme la disparition progressive des éléments qui peuplaient la vie des protagonistes, ce sextuor apparemment maudit.
S’il était encore besoin de le prouver, Álvaro Fernández Armero, pourtant plus habitué à la comédie qu’aux films de genre, confirme qu’à partir d’un scénario intéressant, d’une mise en scène soignée et d’une direction d’acteur entreprenante, il est possible de faire aussi bien, voire même mieux pour peu que l’on réfléchisse en terme d’originalité que ce que nous ressasse la grosse machine hollywoodienne.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : El arte de morir

Réalisation : Álvaro Fernández Armero
Scénario : Juan Vicente Pozuelo & Curro Royo
Producteur : Francisco Ramos
Musique originale : Bingen Mendizábal
Image : Javier G. Salmones
Montage : Iván Aledo
Direction artistique : Alain Bainee
Son : Iván Marín

Production : Aurum Producciones S.A., Le Studio Canal+, Televisión Española (TVE)
Distribution : Swift Distribution


Bruno Paul
10 avril 2002



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