Le but avoué, décliner la saga romanesque de Philip josé Farmer en une série télévisée. Mais voilà, n’est pas John Harrison (l’artisan de l’adaptation de Frank Herbert) qui veut et après le four mémorable d’un premier pilote développé en 2003 par Stuart Hazeldine, la chaîne de la science fiction doit revoir sa copie et ses ambitions à la baise. Exit le projet de la série fleuve, « Riverworld » est réduit à une mini-série de 2 téléfilms dont la production échoue à Michael Connor et la rédaction du scénario à Robert Hewitt Wolfe, Randall M. Badat et Hans Beimler.
Mais alors que la grande force de « Dune » et « Les Enfants de Dune » résidait dans sa fidélité à l’œuvre originale, la nouvelle équipe en charge de « Riverworld » va, comme la précédente, s’entêter dans une vaine tentative de réappropriation du sujet pour finalement livrer une version au rabais qui ne sert ni l’œuvre originale, ni la nouvelle image de SyFy.
Il faut dire que le challenge était de taille. Dans les romans de Farmer, tous les êtres humains ayant vécus sur Terre se réveillent, un beau jour, tous nus, sur les rives du fleuve de l’éternité, dans le corps de leurs 25 ans. Et forcément, 30 à 40 milliards de jeunes individus, issus de périodes disparates, éparpillés au hasard le long d’une rivière sans fin, ça provoquent rencontres, confrontations et aventures.
Bien évidemment, impossible de retranscrire une telle richesse et un tel foisonnement narratif dans un programme de 3 heures. Et encore moins de montrer tous ces jeunes gens à poils à heure de grande écoute sur l’antenne de SyFy,
En revanche, pourquoi trahir le récit en décidant de les réveiller à l’âge de leur mort et de raconter l’histoire du point de vue d’un personnage absent des romans ?
Car ce n’est pas le périple de Richard F. Burton que retracent les 2 téléfilms, mais celui de Matt Ellman, un journaliste en quête de sa fiancée, et qui par la force des choses va tout tenter pour contrer les desseins du héros originel.
Certes, la surprise aurait pu être sympathique si la qualité avait suivi. Ce n’est malheureusement pas le cas et il faut rapidement ajouter à ces petites déconvenues scénaristiques, la mise en scène désinspirée de Stuart Gillard. Cadrage à la va que je te pousse, direction d’acteur flottante, scène de combat mal filmée, la mise en place est tellement poussive, qu’on n’est pas loin de zapper au beau milieu du premier téléfilm.
Les choses s’arrangent un peu par la suite. Non pas en raison d’une amélioration drastique de l’ensemble (on est loin du niveau qualitatif d’un double épisode de « Lost », la série de J.J. Abrams également inspirée du cycle de Philip José Farmer), mais il faut reconnaitre que la seconde partie est plus rythmée et moins kitch, comme enfin parcourue d’un souffle aventurier.
FICHE SERIES
Genre : Science fiction
Durée : 2 téléfilms de 1h30
Distribution : Tahmoh Penikett (Matt Ellman), Mark Deklin (Sam Clemens), Peter Wingfield (Richard Burton), Jeananne Goossen (Tomoe Gozen), Alan Cumming (Judas Caretaker), Laura Vandervoort (Jessie Machalan), Chiara Zanni (Deborah Glass), Romina D’Ugo (Allegra Braccioforte de Venezia), Matty Finochio (Antonio Roja), Kwesi Ameyaw(Youseff Mbaye), Meg Roe (Amalie Fabarge), Arnold Pinnock (Simon Moody), Bruce Ramsay (Francisco Pizarroa), ….
Réalisation : Stuart Gillard
Scénario : Robert Hewitt Wolfe, Randall M. Badat, Hans Beimler d’après la saga romanesque de Philip Jose Farmer
Producteurs exécutifs : Robert Halmi Jr., Robert Halmi Sr., Matthew O’Connor, Lisa Richardson, Tom Rowe
Producteur : Michael O’Connor
Musique originale : Jim Guttridge
Image : Thomas Burstyn
Montage : James R. Symons
Distribution des rôles : Stuart Aikins, Sean Cossey, Lynn Kressel, Kevin Kuffa
Création des décors : Michael Joy
Direction artistique : Paolo G. Venturi, Tony Wohlgemuth
Décorateur de plateau : Mark Lane
Création des costumes : Nancy Bryant
Maquillage : Lisa Love
Son : James Fonnyadt
Effets spéciaux : David Barkes
Production : Reunion Pictures, Riverworld Productions
Distribution : Syfy (2010)