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Solaris
Film soviétique de Andrei Tarkovsky (1972)

****



Genre : drame psychologique et philosophie cosmique
Durée : 2h45

Avec Donatas Banionis (Kris Kelvin), Natalya Bondarchuk (Khari), Jüri Järvet (Dr. Snauth), Vladislav Dvorzhetsky (Berton), Nikolai Grinko (le père de Kelvin), Anatoli Solonitsyn (Dr. Sartorius), Olga Barnet (la mère de Kelvin), Tamara Ogorodnikova (tante Anna), Sos Sarkisyan (Dr. Gibaryan), Yulian Semyonov (le maître de conférence), Georgi Tejkh (Professeur Messenger)

1968. Un an avant que les Américains aient mis le pied sur la Lune, Stanley Kubrick et Arthur C. Clark envoyaient à la face du monde l’une des plus belle pièces de la SF et plus généralement du cinéma dans son ensemble : « 2001, l’Odysée de l’Espace ». L’effet fut retentissant, et on peut affirmer qu’il y eut un avant et un après « 2001 ». Aucun cinéaste digne de ce nom ne put nier l’influence qu’a eue ce film sur la manière d’aborder le cinéma de science-fiction. Et cela à travers le monde entier. Aussi lorsque Tarkovsky, maître incontesté du cinéma soviétique des années 60, découvre le chef-d’œuvre de Kubrick, une fois l’admiration pour son homologue américain passée, il se décide à relever le défi, motivé par le climat de la Guerre Froide, et se lance dans l’adaptation du roman de l’un des plus illustres auteurs de SF polonaise, Stanislaw Lem, intitulé Solaris...

Dans un futur non défini, mais probablement proche, le psychologue Kris Kelvin est contacté par l’agence spatiale soviétique, qui lui passe une vidéo de son ami scientifique, le Dr. Gibaryan. Sur cette vidéo, tournée sur la station spatiale gravitant autour de la planète Solaris, Gibaryan tient un discours inquiétant et abscon, qui plonge les experts et Kelvin dans une incompréhension totale. Connaissant de longue date les risques que comportent la planète Solaris, dont la surface est constituée d’un immense océan d’énergie jusqu’ici insondé, l’agence spatiale craint qu’il ne soit arrivé des événements tragiques sur la station et demande à Kelvin de partir là-bas pour voir ce qu’il se passe, ramener les membres de l’équipage et faire un rapport.
Après une longue hésitation, Kelvin, en dépression depuis quelques temps, accepte et part sur la station spatiale. Mais à son arrivée, il découvre que Gibaryan est mort, et que les autres membres de l’équipage ont un comportement très bizarre.
Et tout devient encore plus compliqué pour lui lorsqu’il découvre sa femme, morte il y a des années à cause d’un suicide, dormant à ses côtés...

Evidemment le résultat est à la hauteur de toutes les espérances que l’on pouvait placer en Tarkovsky, qui non seulement nous livre une des plus belles réponses au « 2001 » de Kubrick, mais arrive en plus à réaliser une oeuvre unique et envoûtante. Si pour l’amateur moyen de cinéma de SF bourrin, de type « Independance Day », le film et incompréhensible, chiant et intello, pour le vrai connaisseur, ce long-métrage est une des pierres angulaires de la science-fiction cinématographique, qui impose son rythme, son découpage et sa vision.
Ici, point de suprématie des effets, tant appréciés à Hollywood, mais une place primordiale du cadrage, du dialogue et du silence, et des personnages. Bref, une expérience enrichissante et inoubliable, à voir de préférence en version originale...

On notera que ce film a fait l’objet d’un remake, excellent d’ailleurs, par l’étonnant réalisateur caméléon Steven Soderbergh.

Nicolas Sumien
Février 2003

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Solyaris

Réalisation : Andrei Tarkovsky
Scénario : Fridrikh Gorenshtein et Andrei Tarkovsky ,d’après le roman de Stanislaw Lem

Producteur : Viacheslav Tarasov
Photographie : Vadim Yusov
Montage : Lyudmila Feiginova et Nina Marcus
Musique originale : Eduard Artemyev et Vyacheslav Ovchinnikov
Musique additionnelle : Johann Sebastian Bach
Costumes : Yelena Fomina
Décors : Mikhail Romadin

Production : Creative Unit of Writers & Cinema workers, Mosfilm, Unit Four.
Distribution : Sovexportfilm
Effets spéciaux : Mosfilm F/X Unit


Nicolas Sumien
10 avril 2003



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