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SimOne
Film américain de Andrew Niccol (2002)
Sortie nationale le 18 septembre 2002


Genre : Comédie virtuelle
Durée : 1h55

Avec Al Pacino (Viktor Taransky), Rachel Roberts (Simone), Benjamin Salisbury (P.A.), Winona Ryder (Nicola Anders), Darnell Williams (Studio executive), Jim Rash (Studio executive), Ron Perkins (Studio executive), Jay Mohr (Hal Sinclair), Catherine Keener (Elaine Christian), Evan Rachel Wood (Lainey Christian), Jeffrey Pierce (Kent).

En plein milieu d’un tournage, Nicola Anders (Wynona Ryder) - la starlette du moment - abandonne le plateau après avoir suffisamment épuisé la patience de toute l’équipe par ses caprices. Le réalisateur, Viktor Taransky (Al Pacino), sur le fil du rasoir, se voit dans l’obligation de trouver une solution rapide pour continuer son travail. Au pied du mur, il remplacera son personnage par une création en 3D virtuelle qu’il prénomme Simone en l’incrustant directement sur la pellicule. Le logiciel qui lui permet de faire cette manœuvre est si parfait qu’on ne voit aucune différence à l’écran entre la créature virtuelle et une femme faite de chair et d’os. L’illusion est parfaite.

C’est le succès. La beauté à la fois classique et féérique de Simone suscite un engouement immédiat et passionné. Taransky est non seulement redevenu le metteur en scène à succès qu’il a été, mais il est le Pygmalion d’une Galatée totalement à son écoute. Les propositions de tournages pleuvent. Enivré par ses succès, il ira de plus en plus loin pour berner le public et les pros.

Néanmoins, l’avide curiosité des médias au sujet de Simone (Rachel Roberts), sa mythomanie grandissante commenceront à rendre la vie du réalisateur totalement incontrôlable. De plus, la gloire qu’il récolte n’est en rien destinée à son propre talent et le renvoie donc à ses propres démons. N’en pouvant plus, il sera amené à prendre une décision irréversible.

L’idée de départ fait rêver. Qui n’a pas souhaité (que ce soit pour des jeux, logiciels, professeurs et, pourquoi pas, pour habiter une solitude) d’avoir un logiciel imitant l’humain d’une manière tellement parfaite qu’il projette en 3D un être bougeant et raisonnant comme tout à chacun ! Si ce sujet existe déjà en science-fiction (voir un épisode particulièrement intéressant sur le droit à la vie des « hologrammes » dans Star Trek Voyager), tout l’intérêt du film est de faire vivre cette expérience à notre époque.

Le réalisateur (Andrew Niccol) - également scénariste et producteur - semble abonné aux films fantastiques (« Gattaca », « The Truman Show »...). Si ses univers ne manquent pas d’imagination, on ne peut en dire autant de la direction du film. Peu musclée, elle laisse aux acteurs la part belle, ce qui peut donner une qualité inégale, du mou dans certaines scènes. Au final, ironiquement, on peut dire que l’ensemble manque de profondeur. S’il a décroché le gros lot avec cette production, ce n’est pas obligatoirement du côté professionnel, mais personnel, puisqu’il a épousé la charmante Simone et ont ensemble un enfant. Un clin d’œil au scénario ?

Du côté technique, on rira lorsqu’on tente de nous faire croire que le programme Simulation One ainsi que le personnage de Simone avec toutes ses composantes tiennent sur une seule disquette. On enviera la rapidité de calcul des ordinateurs de Taransky ainsi que leur capacité de mémoire. Simone réagit immédiatement à chaque sollicitation avec une qualité d’affichage à faire pâlir ILM. Puis, la désintégration du programme par insémination d’un virus demeure un moment très esthétique qui devrait donner une leçon aux programmeurs de virus.

Pour conclure, alors que le film s’ouvrait sur des multitudes de réflexions (la création, sa responsabilité, les progrès technologiques, la caricature d’Hollywood, et pourquoi pas les manipulations de l’image) et aurait pu gagner en profondeur sans perdre son côté divertissant, il demeure être une bluette néanmoins originale et agréable, passablement bien interprétée, où seule une actrice sort formidablement son épingle du jeu. Comble de l’ironie, il s’agit de Wynona Ryder, la star capricieuse remplacée par le personnage de synthèse. Voilà une morale à l’histoire toute trouvée !

Valérie Revelut

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Andrew Niccol
Scénario : Andrew Niccol

Producteur : Andrew Niccol
Coproducteur : Daniel Lupi
Producteurs exécutifs : Bradley Cramp, Michael De Luca, Lynn Harris

Musique originale : Samuel Barber, Carter Burwell
Image : Edward Lachman, Derek Grover
Montage : Paul Rubell
Distribution des rôles : Francine Maisler, Jon Scott Strotheide
Création des décors : Jan Roelfs
Direction artistique : Sarah Knowles
Décorateur de plateau : Leslie A. Pope
Création des costumes : Elisabetta Beraldo

Production : New Line Cinema, Niccol Films
Distribution : New Line cinéma

INTERNET

http://www.simoneonline.com


Valérie Revelut
9 avril 2003



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