La Congrétation a décidé de remplacer le bras armé d’une justice incapable de condamner les véritables criminels. Et quand Tista est chargée d’éliminer un pourvoyeur de drogue, elle ignore qu’il s’agit de l’oncle d’Artie, un homme abject, conservateur de musée, qui a adopté le gamin pour pouvoir l’exploiter à l’âge adulte. Le carnage qui va s’en suivre est certes peu digne de cette tueuse à gages, mais surtout elle va laisser pour la premire fois un témoin :Arty. Incapable de tuer ce dernier pour une raison qu’elle ne comprend pas, elle va soudain être prise de doutes sur son existence et sa raison d’être. Serait-ce un défaut d’un de ses yeux ? Mais quel rapport cela pourrait avoir avec celui qu’elle considérait comme son père.. Car ses vrais parents étaient morts devant ses yeux, massacrés... Ces parents qui l’avaient martyrisée... Quelle est donc ce souvenir qui remonte à la surface de sa mémoire ? Quels sont donc les secrets qui pourrissent depuis si longtemps au sein de la congrégation ? Qui est donc Tista ?
Un diptyque est un travail d’orfèvre car raconter une histoire assez complexe en seulement deux tomes est loin d’être trivial. Pourtant, Tatsuya Endo va nous montrer un incroyable talent.
Le scénario mélange policier et une touche de fantastique. Le personnage de Tista est des plus complexes, par son passé des plus dramatiques et par sa vie dévouée à la mort. Nous allons suivre sa descente aux enfers, sa déchéance psychologique quand son monde uniquement basé sur les meurtres exigés par la congrégation va se fissurer à cause de l’intérêt qu’un garçon va lui porter. Les japonais adorant les destins pré-écrit, Tista va aussi symboliser cette vision d’une destinée inéluctable mais ce n’est peut-être pas celle à laquelle vous penserez dans les premiers temps. Nous apprenons peu à peu qui est Tista, tout en étant témoin de la guerre qui se déroule dans sa tête, son affrontement avec ce démon qui cherche à l’enfoncer encore plus dans la folie.
Graphiquement, “Tista” est aussi une grande réussite. Certes, la technique de Tatsuya Endo de dessiner les têtes en plongée et contre-plongée pourra désorienter un peu certains lecteurs, mais le soin porté aussi bien aux graphismes des personnages qu’aux décors ne peut qu’être digne de félicitations. Les traits de ses personnages sont particulièrement expressifs et distincts. Le mangaka évite le cliché de la pin-up tueuse, Tista est une jeune femme somme toute banale physiquement.... hormis son oeil.
En deux tomes, le mangaka ne va pas nous dévoiler l’intégralité des mystères qui flottent autour de son héroïne et on ne peut que saluer ce choix. Le lecteur va devoir se faire ses propres explications, sur la mort des parents de Tista, sur l’origine de ses yeux. Ce diptyque nous offre une histoire rondement menée, laissant la place au suspense et au mystère tout en nous permettant de savourer une excellente histoire d’amitié.
Tista (T1 et 2)
Auteur : Tatsuya Endo
Traducteur : Satoko Inaba
Éditeur français : Kaze Manga
Collection : Shonen up !
Format : 112 x 176, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 194 pages
Date de parution : 26 aout 2010
Numéro ISBN : 2-84965-930-4 ; 2-84965-931-1
Prix : 6,95 €
TISTA © 2007 by Tatsuya Endo / SHUEISHA Inc.
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