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Cueilleur de Fraises (Le)
Monika Feth
Hachette, Black Moon, roman traduit de l’allemand, thriller policier, 420 pages, février 2008, 17€

Jette, la fille de la romancière à succès Imke Thalheim, vit dans un appartement avec ses copines Caro et Merle.
Les trois filles s’entendent très bien, mais l’équilibre est bouleversé lorsque Caro est retrouvée assassinée. Lors des obsèques, Jette jure de la venger en démasquant le meurtrier.
Mais n’est-ce pas le plus sûr moyen d’attirer l’attention sur elle ?



Le titre annonce d’emblée la couleur : le meurtrier n’est autre qu’un cueilleur de fraises. Monika Feth n’en fait aucun mystère. D’ailleurs, il s’agit d’un personnage que l’on suit régulièrement et ses motivations ne nous sont guère cachées.
Alors quel intérêt, si l’on connait déjà le coupable ?

« Le Cueilleur de Fraises » est surtout intéressant par son traitement. En plus de Jette, le personnage principal, s’exprimant à la première personne, l’intrigue s’attache aux protagonistes-clés : Caro, Merle, le commissaire Bert Melzig séchant sur l’affaire des deux meurtres du tueur, la mère de Jette et bien sûr, le saisonnier au comportement bizarre mais à l’intelligence redoutable.

Après son coup d’éclat à l’enterrement, Jette va mener l’enquête avec Merle. Leurs petites trouvailles ne les aideront guère, mais celui que la presse a surnommé le Tueur aux Colliers va s’intéresser à la mystérieuse personne qui a osé le défier.
C’est là que le lecteur se prend réellement au jeu. Jette et Merle soupçonnent la dernière liaison de Caro d’être l’assassin, d’autant que cette liaison a toujours interdit à Caro de parler d’elle. Caro ignorait même l’identité de son amoureux, lui inventant des noms en espérant un jour tomber juste et qu’il lui révèlerait alors la vérité.

Malgré cette connaissance, Jette a des œillères lorsqu’elle croit que l’amour frappe enfin à sa porte. En tant que témoin impuissant, on trépigne à l’envie de lui hurler : « Mais t’es conne ou quoi ? »

Monika Feth fait naître la frustration dans l’esprit du lecteur qui ne peut qu’assister aux évènements et à l’issue, semble-t-il, inéluctable.
La police ne brille pas non plus par sa perspicacité, l’enquête traîne en longueur. Bert Melzig possède ses propres problèmes personnels et, comme si cela ne suffisait pas, Imke Thalheim lui a tapé dans l’œil.
Bien sûr, le happy end nous parait une évidence, mais n’empêche, l’intrigue fonctionne à plein.

Une fois que l’on est dans l’histoire, « Le Cueilleur de Fraises » se dévore littéralement. C’est écrit grand, aéré, ce qui augmente encore la vitesse de défilement des pages.

Grâce à un traitement original et surtout efficace, Monika Feth réussit à nous immerger dans un livre, dont le coupable nous est connu dès le début.
Le titre « Le Cueilleur de Fraises » ne présage en rien le thriller qui se cache derrière.
En conclusion, il s’agit d’une agréable surprise.

Monika Feth n’en est pas restée là, Jette et Merle sont revenues dans « Le Peintre des Visages » se déroulant six mois plus tard. Espérons qu’il ne s’agisse pas là d’un vulgaire copier/coller du présent roman.


Titre : Le Cueilleur de Fraises (Der Erdbeerpflücker, 2003)
Auteur : Monika Feth
Traduction de l’allemand : Sabine Wyckaert-Fetick
Couverture : Frédérique Deviller / photographie © Kevin Summers
Éditeur : Hachette
Collection : Black Moon
Site Internet : page roman (site éditeur), lecture-academy - Le site des mordus de lecture
Pages : 420
Format (en cm) : 13,5 x 21,4
Dépôt légal : avril 2008
ISBN : 978-2-01-201328-5
Prix : 17 €



François Schnebelen
31 août 2010


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