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Georgina Kincaid (T.4) : Succubus Heat
Richelle Mead
Bragelonne, L’Ombre, roman, traduit de l’anglais (États-Unis), Bit-lit - fantasy urbaine, mai 2010, 356 pages, 20€

Sérieusement engueulée par Jerome, son archidémon et patron local, Georgina est prêtée à Cedric, l’archidémon de Toronto au Canada. Elle doit l’aider à démanteler une secte satanique qui fait plus de mal que de bien aux affaires de l’Enfer sur Terre tant les actions de ces fanatiques sont risibles et bêtement provocatrices.

Le départ de Georgina pour Toronto va pourtant être le déclencheur d’une étrange machination contre Jerome qui va pousser tout aussi bien les démons et les anges de Seattle à tout faire pour restaurer le statu quo ambiant.



Après un troisième tome un rien déceptif (cf. « Succubus Dreams ») sans véritable intrigue ni enjeu, on attendait de pied ferme ce « Succubus Heat ».
Challenge relevé, ce roman relance agréablement la série sur bien des plans. On y apprend quelques petites choses intéressantes sur Georgina, son histoire d’amour avec l’écrivain Seth Mortensen reprend de la vigueur (à tous les points de vue) et l’intrigue proposée a au moins le mérite d’avoir une certaine consistance.

Au royaume des lectures inutiles, mais agréables et délassantes à fréquenter, cette nouvelle aventure de Georgina Kincaid a le grand mérite de ne pas traîner en chemin et d’avoir une logique interne assez peu contestable.
En effet, alors que Georgina a déjà du mal à se remettre de sa rupture sentimentale avec son écrivain à succès et traîne sa misère amoureuse en fatigant tout le monde, elle perd également -et à sa grande surprise- ses pouvoirs de succube. Est-elle la cible d’une malédiction ? Pas du tout, toutes les autres créatures du mal de Seattle sont victimes du même phénomène !

Renseignements pris, Jerome (l’archidémon et boss de la ville), vient d’être invoqué par un humain et est donc retenu prisonnier dans un endroit inconnu dont personne ne pourra le libérer sans une enquête approfondie (et des pouvoirs hors normes).
L’Enfer ne peut évidemment pas laisser la situation telle quelle et les grandes manœuvres politiques et démoniaques internes risquent bien de changer beaucoup de choses à Seattle. Ce que ni les démons subalternes du crû comme Georgina et ses amis vampires, ni les anges des lieux, n’ont un grand intérêt à laisser faire.

Construit avec plus de 90% de dialogues, la série « Succubus » s’insère dans une tendance littéraire grand-public qui amalgame gentiment un fantastique urbain qui ne ferait pas de mal à une mouche (pas ou très peu d’assassinats sanglants à l’horizon), un zeste d’érotisme un peu hard, mais assez conventionnel (une petite fellation par-ci, une pénétration un peu torride par-là) et des relations sentimentales impossibles, vieilles comme le monde (tomber amoureuse du seul être avec qui l’on ne pourra pas vivre, c’est un peu ballot !).
L’équation proposée, pour simplissime quelle soit, rend toujours l’entreprise littéraire légèrement borderline. Cela n’a en aucun cas la profondeur et l’intérêt de la série TV « Buffy Contre les Vampires » dans sa version originale, mais se rapproche de sa déclinaison VF (un peu niaise et difficilement supportable à une personne âgée de plus de 16 ans).
Pourtant, un certain charme opère, largement supérieur à celui que peut procurer un roman basique à l’eau de rose car Richelle Mead dispose de ses créatures de l’Enfer et du Paradis avec un certain sens de la camaraderie réciproque qui nous les rend éminemment sympathiques et proches.
C’est donc beaucoup plus dans l’identification que l’on peut avoir pour ces personnages que dans l’originalité des situations proposées par ces romans que la séduction de l’ensemble se matérialise. Après tout, sans aucun des ingrédients fantastiques, la même histoire pourrait tout à fait se situer dans une ville lambda entre voisins coreligionnaires.

On recommandera donc ce « Succubus Heat » aux adeptes de la série, en les rassurant sur le regain d’intérêt de ce quatrième opus, tout comme à ceux qui ont envie d’une lecture d’été qui leur rappellera leur soap opera quotidien préféré, absent des chaînes de TV pour cause de vacances cathodiques.

L’intellect a souvent besoin de ces petites choses, relativement inutiles, afin de pouvoir se nourrir ensuite de denrées plus solides. Encore faut-il qu’elles soient bien ficelées et c’est le cas ici.


Titre : Succubus Heat, T.4 (Succubus Heat, 2009)
Autres volumes dans la série : Succubus Blues (T.1), Succubus Nights (T.2), Succubus Dream (T3), Succubus Heat (T.4), Succubus Shadows (T.5, mars 2010 aux USA).
Auteur : Richelle Mead
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Benoît Domis
Couverture : Anne-Claire Payet
Éditeur : Bragelonne, 35, rue de la Bienfaisance, 75008 Paris
Collection : L’Ombre de Bragelonne
Dirigée par : Stéphane Marsan et Alain Névant
Site Internet : site écrivain (en anglais), page roman (site éditeur), nouvelles (blog)
Pages : 356
Format (en cm) : 15,3 x 3 x 23,8 (broché)
Parution : mai 2010
ISBN : 978-2-35294-406-5
Prix : 20 €



À LIRE SUR LA YOZONE
- Succubus Blues (T.1)
- Succubus Nights (T.2)
- Succubus Dreams (T.3)
- Succubus Heat (T.4)
- Succubus Shadows (T.5)


Stéphane Pons
12 août 2010


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