Courir encore et toujours pour fuir Kuwadate, et encore une fois, le fantôme de la jeune fille va les orienter vers une cachette sûre. Mais il faut maintenant que les enfants se rejoignent. Avant, Kokoro va laisser une petite surprise à ce pervers. Toutefois, la fuite ne fait que commencer. Il faut impérativement atteindre l’embarcadère. Kuwadate bloqué pour quelques temps, le directeur hors course d’après Shuichiro, il ne reste à leur trousse que cette chère Mlle Kai. Toutefois, les enfants sont malins et surtout hyper motivés pour fuir loin de cette ile. Les cadavres de leurs camarades de classe continuent de les hanter, en particulier Shuichiro qui finit par se poser une question de fond : et si ce fantôme providentiel n’existait pas, s’il n’était que le fruit de leur imagination ? Le problème de ce raisonnement, c’est que dans le cas où cette fille ne serait qu’un mirage, Shuichiro serait un assassin...
Le suspense et la tension s’accroissent à chaque page. La course poursuite va être l’occasion de surprises, toutes mauvaises pour chaque camp. Nous ne sommes décidément pas dans un manga simpliste où les gentils enfants vont parvenir à fuir sans trop d’égratignures. Ils vont subir cette chasse au plus profond d’eux. Kei Sanbe n’a décidement pas envie de nous laisser deviner le fin mot de son récit. On se retrouve comme dans un match de catch (oui, la comparaison est osée), vous savez, le premier catcheur semble prendre le dessus pendant quelques minutes puis, oups, une erreur et la contre attaque est sans pitié. Eh bien, Sanbe nous fait le coup du scénario de catch. Les enfants vont prendre l’avantage, même si pour Shuichiro, le choc ne sera pas sans conséquences. Et puis bang ! Le retour de bâton... Mais je vous laisse savoir lequel...
Ce qui est toujours aussi dérangeant, et par conséquent passionnant, c’est ce contraste entre des graphismes apparemment gentillets qui vont illustrer des actes d’une rare violence. Si les enfants et Mlle Kai ont une trame enfantine, le directeur semble plus proche des dessins de seinen. Mais quand on s’arrête sur les expressions, tous semblent à la limite de la folie : Kai, Shuichiro et même Kokoro vont s’approcher de cette fine limite qui peut mener un être humain du mauvais côté. Kei Sanbe, avec pourtant des techniques de dessin très simples, réussit très efficacement à faire passer ces émotions chez ses personnages, de la joie de s’en tirer aux chocs divers, de la peur à la colère. Du grand art car loin d’être évident.
“L’ile de Hozuki” continue de nous passionner et garde ce suspense sur l’avenir des enfants.
L’Ile de Hozuki (T3)
Auteur : Kei Sanbe
Traducteur : David Le Quéré
Éditeur français :Ki-oon
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 210 pages
Date de parution : 1er juilet 2010
Numéro ISBN : 2-35592-181-0
Prix : 7,50 €
A lire sur la Yozone :
L’Ile de Hozuki (T1)
L’Ile de Hozuki (T2)
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