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Forêt des Damnés (La)
Carrie Ryan
Gallimard Jeunesse, traduit de l’anglais (États-Unis), horrifique post-apocalyptique, 384 pages, janvier 2010, 15,50€

Mary vit dans un village sous la menace constante des zombies. Mais la jeune fille, trop curieuse pour son propre bien, est à l’étroit à l’intérieur du grillage qui la protège. Entre « Le Village » et un film de zombie du genre « Dawn of the Dead », une impression renforcée par la couverture qui ressemble beaucoup à la jaquette qui orne le DVD du « Village », voici « La Forêt des Damnés », un livre haletant…



Carrie Ryan est une nouvelle venue dans le monde de la littérature et elle commence, comme c’est la mode en ce moment, par une trilogie. Mais pas n’importe laquelle : loin des histoires d’amour vampirique dont nous abreuvent actuellement les maisons d’édition, Carrie Ryan nous plonge, avec « La Forêt Des Damnés », dans un monde post-apocalyptique, au sein d’une petite enclave perdue en pleine forêt : la Forêt des Mains et des Dents, la bien-nommée.

Protégé derrière un haut grillage entretenu par les Gardiens, le village survit tant bien que mal depuis des générations sous l’autorité des Sœurs et sous la menace des Damnés depuis l’émergence du Retour, cette infection qui fait revenir les morts. Affamés de chair humaine, les Damnés n’ont qu’une idée en tête : envahir le village.
C’est dans ce monde de règles et de devoirs que Mary a grandi, bercée par les histoires que lui raconte sa mère sur l’océan et sur la vie d’avant. Un avant tellement lointain que rares sont ceux qui en transmettent encore le souvenir. Mary étouffe dans cette vie et lorsque son village est envahi, elle va fuir par un chemin protégé, mais interdit, avec son frère et sa femme, son fiancé, l’homme qu’elle aime et la fiancée de celui-ci (car il n’est pas question d’amour dans la communauté, juste de devoir). Ils vont peu à peu découvrir les mensonges que la Congrégation des Sœurs leur raconte depuis leur enfance, mensonges symbolisés en premier lieu par le chemin qu’ils arpentent.
Les rebondissements poussent les personnages dans une fuite en avant qu’un seul d’entre eux a vraiment choisie et mènera finalement au bout, abandonnant peu à peu ses attaches le long de la route, mais aussi ses compagnons (dont je souhaiterais tout de même connaître le devenir, dans un prochain tome peut être ?).

Largement inspirée par les films de zombies qui ont envahi les écrans ces dernières années, Carrie Ryan nous livre une petite merveille : un film sur papier. Certes largement aidé par une rédaction au présent et à la première personne, une héroïne à laquelle il est très facile de s’identifier ainsi que par un visionnage intensif des « Resident Evil », « Doomsday » et autres « Dawn Of The Dead ». Il n’en demeure pas moins que cette auteure a un talent certain. Les descriptions, le rythme des actions, le suspense : l’atmosphère de « La Forêt Des Damnés » est lourde, la peur latente. Par un procédé que je ne m’explique pas complètement, les phrases étant parfois longues, la visualisation du récit est d’une facilité déconcertante, et il vous arrivera sûrement de ne pas vouloir tourner la page, de la même façon que, devant un film, vous interpellez le personnage qui ouvre une porte avant de vous cacher les yeux.

Bien sûr, ne pas oublier l’histoire d’amour. Il y en a une dans toute la littérature jeunesse maintenant, ou presque. Dans « La Forêt Des Damnés », les émotions et les sentiments des personnages sont visuellement exprimés, ce qui est nécessaire puisque l’on ne dispose que du point de vue de Mary. Mais les relations qu’elle entretient, avec son frère Jed par exemple, sont limpides tout le long du récit. En ce qui concerne le triangle amoureux qui perturbe l’héroïne, il est finalement plus prétexte au développement et à la compréhension du mode de vie de ces survivants qu’à la création de l’intrigue, même si quelques réactions restent utiles à l’histoire. De toute façon, Mary laissera ses deux prétendants derrière elle, de quoi vous convaincre, si vous en aviez encore besoin, que pour une fois ce n’est pas l’amour qui forme la trame de ce récit… Ouf !

Une chaude recommandation donc, au final, pour ce livre qui ravira les lecteurs amateurs de fantastique et qui ne laissera sûrement pas indifférents les afficionados de films du genre, même ceux peu enclins à tourner des pages.

Il convient aussi de noter que les livres de zombies sont rares. Au vu de sa qualité, « La Forêt Des Damnés » pourrait rapidement devenir un modèle du genre.
Par ailleurs, les droits cinématographiques sont déjà acquis par Seven Star Pictures et le film est prévu pour une sortie en 2011.
Le tome II du livre est sorti en mars 2010 aux États-Unis.


Titre : La Forêt des Damnés (The Forest of Hands and Teeth, 2009)
Série : La Forêt des Damnés, tome 1 (3 tomes)
Auteur : Carrie Ryan
Traduction : Alice Marchand
Couverture :Alain Barreau
Editeur : Gallimard Jeunesse
Site Internet : La Forêt des Damnés
Pages : 384 pages
Format (en cm) : 22,5 x 15,5
Dépôt légal : janvier 2010
ISBN : 9782070629701
Prix : 15,50 €



Emmanuelle Mounier
30 juillet 2010


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