Écrit à quatre mains par deux jeunes auteurs francophones, le prolifique Fabrice Colin (trente-neuf romans publiés à ce jour alors qu’il vient tout juste de fêter ses trente-huit ans !) et le plus discret Mathieu Gaborit (dix romans pour le même âge), ce roman a tout d’abord été publié par les éditions Mnémos en 1999, avant d’être repris par les éditions du Serpent à Plumes, filiale du Rocher, en 2003. On peut sans soucis dire qu’il relève du sous-genre steampunk (pour vous faire une petite idée de ce que ce terme recoupe, n’hésitez pas à aller lire la critique de Hilaire Alrune sur l’essai écrit par Étienne Barillier, « Steampunk ! L’esthétique rétro-futur »), que l’on pourrait situer entre la science-fiction et l’histoire moderne.
Dans ce roman, tous les codes esthétiques du steampunk sont présents. Dans un XIXe siècle revisité (on pourrait même dire fantasmé), on a découvert un fluide appelé l’éther (référence propre au steampunk), dont on ne saura pas grand-chose, à part qu’il pourrait s’avérer dangereux. Ce produit a permis de développer une technologie différente de celle décrite dans les livres d’Histoire.
Ainsi, dans le ciel de ce monde décalé, passent de nombreux aérocabs, aérogyres et autres dirigeables (une autre figure emblématique du genre).
Et puis, sur terre grouillent les automates, sortes de robots qui aident les humains dans leurs tâches quotidiennes.
L’abondance de références esthétiques propres au steampunk donne envie de se plonger dans ce livre très bien écrit. Le style a un petit air d’époque, comme si le roman avait été rédigé au XIXe siècle. On est même très souvent surpris par ces tous petits détails joliment décrits, que l’on savoure comme des friandises. Malheureusement, on peut parfois avoir l’impression d’être submergé par ces références tant elles sont pléthoriques.
Je pense que les amateurs du genre, dont je fais partie, pourront se régaler. Pour les autres, je ne suis pas sûr qu’ils se laisseront porter par cette profusion d’engins volants anachroniques et par ces automates pensants ; ceux-là risquent vraiment l’indigestion. En effet, l’intrigue reste souvent mince, confuse à certains moments. Et, même si l’histoire conserve un rythme soutenu tout le long du roman, ne nous laissant aucun instant de répit pour reprendre notre souffle, cela ne suffit pas à compenser la minceur du scénario somme toute assez basique.
Malgré ces petits défauts, « Confessions d’un automate mangeur d’opium » demeure un bon roman, divertissant et dépaysant. Il manque tout de même à ce livre une profondeur pour en faire une grande œuvre.
C’est dommage...
Par contre, pour cette édition en poche, on pourra signaler le magnifique travail de l’illustratrice, Karen Petrossian.
Titre : Confessions d’un automate mangeur d’opium (1999)
Auteurs : Fabrice Colin et Mathieu Gaborit
Édition originale (épuisée) : Mnémos
Collection : Icares
Couverture : Franck Achard
Pages : 252
Format (en cm) : 13 x 21,5 x 1,8
Dépôt légal : octobre 1999
ISBN : 2-911618-45-9
Prix : 16,77 €
Présente édition :
Couverture : Karen Petrossian
Éditeur : Le Serpent à plumes
Collection : Motifs
Numéro : 171
Pages : 434
Format (en cm) : 11 x 17
Dépôt légal : novembre 2007
ISBN : 2-842-61418-6
Prix : 8 €
Fabrice Colin sur la Yozone : interview et critiques