La décision de la jeune fille venait d’une rencontre avec un membre du corps des bibliothécaires qui s’interposa entre elle et des membres du comité. Depuis, elle ne pense qu’à être digne de cet homme... Mais l’entrainement qu’elle subit à la base de la bibliothèque du Kanto est loin d’être une partie de plaisir, surtout que son instructeur, le lieutenant Dojo Komaki, lui en veut ! Elle en est certaine, il n’y a pas d’autres explications possibles aux multiples brimades et punitions que lui fait supporter le militaire. Mais Iku veut réaliser son rêve et elle ne va pas se laisser intimider par si peu. Pourtant, ses premiers pas sur le terrain ne sont pas très concluants, additionnant boulette sur boulette. Et contre toute attente, Dojo va la couvrir, la soutenir au point de la proposer pour l’illustre groupe d’intervention des bibliothèques. Mais que cherche donc Dojo ? En tout cas, c’est un nouveau défi qui est lancé à la jeune femme, surtout que le second promu est un petit génie imbu de sa personne. Clashes assurés !

Bienvenue dans un Japon sujet à la pire des censures, où la politique décide de ce qui est acceptable ou litigieux. Tiens, j’ai déjà lu cela me diriez-vous. Évidemment, impossible de ne pas penser au chef-d’œuvre de Ray Bradbury “Fahrenheit 451” en lisant le synopsis. Mais là où le roman nous raconte la censure d’une implacable dictature dans un style dramatique, Hiro Arikawa prend un tout autre virage en imaginant au contraire une véritable rébellion des bibliothécaires, en transformant nos gentils bouquinistes en défenseurs armés de tous les livres. Kiiro Yumi donne ici vie en image au roman de Arikawa, en gardant une forte proportion à l’humour et en se focalisant dans un premier temps à la relation Iku-Dojo. Quiproquos, incompréhensions et situations abracadabrantesques vont se succéder. Le tout avec toutefois cette même dénonciation, certes plus légère mais bien réelle, de toute forme de censure.

Nous allons donc suivre la formation de la jeune Iku et le début d’une relation amoureuse aux allures d’une mission impossible. Iku est loin d’être la fille parfaite, elle est l’héroïne typique, un peu gaffeuse mais avec un incroyable potentiel. On lui assigne comme camarade Mr Perfect, vous savez le premier de la classe que vous rêviez de baffer ! Tezuka en est une parfaite caricature. Nous commençons donc à le trouver bien antipathique, même si nous connaissons par cœur cette bonne vieille ficelle des mangas. Allez, laissons nous gentiment berner un peu car Kiiro Yumi nous offre un récit bien sympathique et ce ne sont pas quelques petites évidences ou imperfection qui vont gâcher notre plaisir.

Côté graphisme, du classique, un style proche de celui de Hiroshi Ueda (“Full Metal Panic ! Sigma”) ou encore des Pitch-Pit (“Zombie Loan”). Les décors sont bien fouillés et les personnages très expressifs. On peut regretter un petit manque d’imagination concernant les uniformes et les tenues en général, mais ce n’est qu’un premier tome.

Un premier tome prometteur qui ne nous en dit pas beaucoup sur l’intrigue centrale qui sera réellement développée. A suivre avec intérêt.

Library Wars, Love & War (T1)
 Auteur : Kiiro Yumi
 D’après l’œuvre de : Hiro Arikawa
 Traducteur : Anne-Sophie Thévenon
 Éditeur français : Glénat
 Format : 115 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
 Pagination : 192 pages
 Date de parution : juin 2010
 Numéro ISBN : 2-7234-7627-0
 Prix : 6,50 €

© Edition Glénat - Tous droits réservés