Cet album collectif se veut être un regard tendre et parodique sur les émissions cultes des grandes heures de la télévision. On démarre donc dans les années 60, période de démocratisation de la télé, notamment après la naissance de la 2éme chaîne française le 21 décembre 1963. A cette époque, 40% des Français possèdent un téléviseur, lors de l’élection présidentielle en 1965 (source : France 5, “Pouvoir et télévision” 12/2/2006). L’album comporte une quinzaine d’histoires ayant pour thème une émission, un animateur ou une série.
Dans la première histoire, Nicolas Barral rend hommage aux voix du doublage à travers « Les Mystères de l’Ouest ». Principalement à Jacques Thébault, doublure de Robert Conrad dans « Les Têtes brûlées » ou « Les Mystères de l’Ouest », de Steve McQueen dans « Au Nom de la Loi » ou encore de Patrick McGoohan dans « Le Prisonnier », « Destination danger ». Il rend aussi hommage à Roger Rudel, connu pour être la voix française de Kirk Douglas dans la plupart de ses films (« Vingt Mille Lieues sous les mers », « Les Vikings ») et d’Artemus Gordon/Ross Martin dans « Les Mystères de l’Ouest ». Le personnage de Miguelito Loveless prend la voix de Pierre Trabaud, « père vocal » aussi de Daffy Duck, Popeye et Tortue géniale.
Les histoires suivantes nous font découvrir un Maître Cappello exaspérant dans le jeux « Le Francophonissime », un jeu de « bon aloi... » dessiné par Al’Covial, ou Alain Jérôme, présentateur des « Dossiers de l’Écran » (de 1975 à 1987), venant hanter les rêves du jeune Étienne Le Roux. Ensuite, la promenade télévisuelle nous entraîne à travers « La Séquence du Spectateur » (Étienne Davodeau), « Thierry la Fronde » (Xavier Cucuel et Al’Covial) ou « Age Tendre et Tête de Bois » (Christopher).
La parodie télévisuelle n’est pas nouvelle dans le monde de la BD, mais cette série l’aborde par la tendresse et l’humour. Les auteurs cherchent plus à nous faire passer leurs émotions d’enfants devant le petit écran que d’écrire une encyclopédie télévisuelle. On retrouve une homogénéité dans les histoires, principalement grâce à l’utilisation du noir et blanc, chaque dessinateur gardant son trait, le tout dans un style réaliste. L’identification visuelle des personnages est immédiate, un bon travail de la part de l’ensemble des dessinateurs, permettant une parfaite visibilité de chaque histoire.
Étant un « enfant de la télé » - mes parents ont dû avoir la fameuse boîte à images vers 1968 -, j’ai connu une partie de cette époque. Je dois dire que cet album retranscrit bien certaines émotions que j’ai aussi ressenties, comme le générique angoissant des « Dossiers de l’Écran », l’attente, le dimanche, de « La Séquence du Spectateur » ou les mimiques d’Alain Decaux (et son verre d’eau).
Pour donner des idées à Guy Delcourt, Xavier Curcuel et Grégoire Seguin (un bonjour tourangeau), je pourrai leur soumettre des émissions comme « Télé-philatélie » avec Jacqueline Caurat, « La Une est à vous » avec Bernard Golay (émission où les télé-spectateurs votaient pour choisir leurs séries préférées), « La Piste aux Étoiles » (merci Les Barios). Sans parler de « Téléfoot » avec Pierre Cangioni, « Chéri-Bibi » où Daniel Emilfork me faisait peur,« Colditz »/ David MacCallum (alias Ducky dans “NCIS”) et autre « Vidocq » (deuxième série), « Arsène Lupin » et « Schulmeister ». Mais là, je m’emporte comme Alain Decaux.
Pourquoi ne pas organiser un plébiscite des lecteurs ?
Un prochain tome est prévu pour novembre avec au programme « Nounours », « Chapeau melon et bottes de cuir », « Belphégor » ou « Skippy » et « Flipper ».
Souvenirs, souvenirs…
Bon, je dois rendre l’antenne, à vous les studios.
A vous Cognac-Jay (T1)
Série : Les grandes heures de la télévision en BD
Scénario : Collectif
Dessin : Collectif
Couverture : Sylvain Vallée
Éditeur : Delcourt
Dépôt légal : 7 Avril 2010
Collection : Humour de rire
Format : 226x298 mm
Pagination : 48 pages couleurs
ISBN : 978-2-7560-1813-3
Prix public : 9,95€
Public : Ados, Adultes
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