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Hunger Games T.2 : L’Embrasement
Suzanne Collins
Pocket Jeunesse, roman traduit de l’anglais (États-Unis), anticipation, 398 pages, mai 2010, 17,90€

L’après-Hunger Games n’est pas facile pour Katniss et Peeta. Leur double victoire lors des 74e Jeux de la Faim a été perçue comme un affront envers le Capitole et le début d’une nouvelle rébellion des districts. Aussi, lorsque le président Snow se déplace en personne pour menacer Katniss, la jeune femme comprend qu’elle va devoir jouer le jeu du Capitole lors de la Tournée d’hiver si elle ne veut pas qu’il arrive malheur à ses proches. Et elle devra tout accepter, y compris de reprendre le rôle des amants maudits qui leur a valu, à Peeta et elle, la victoire et l’adhésion du public.
Et si cela ne suffisait pas ?



La Tournée est l’occasion pour Katniss de réaliser qu’elle est devenue, avec sa broche ornée d’un geai moqueur, le symbole de la rébellion et de la désobéissance. Et que la répression du Capitole est sévère, la mort punissant la moindre incartade.
Tandis que Katniss échafaude divers plans pour sauver ceux qu’elle aime, s’annoncent déjà les 75e Jeux. Et comme tous les 25 ans, c’est une édition d’Expiation : une condition supplémentaire vient s’ajouter au sadisme d’envoyer des innocents s’entretuer. Lors de l’Expiation précédente, on avait envoyé le double de jeunes dans l’arène. Et le seul à en avoir réchappé est… Haymitch, le mentor de Katniss et Peeta. Les trois vainqueurs du District Douze sauront-ils relever les défis de cette nouvelle arène ?

J’avais adoré le premier « Hunger Games ». Cet « Embrasement » tient toutes ses promesses, peut-être même plus. Essayons de ne pas trop en dire.

Ce second tome se découpe en deux parties : la Tournée d’hiver, qui permet à Katniss et Peeta de découvrir (un peu) les autres districts et de ressentir la colère qui monte envers le Capitole. Mais aussi la main de fer de ce dernier, qui n’hésite pas à employer la force. Au District Douze, les choses se gâtent avec l’arrivée de nouveaux Pacificateurs : les anciens miliciens coulants sont remplacés par des soldats tatillons et violents, qui appliquent à la lettre la loi du Capitole : pour avoir braconné, Gale en fait les frais, au grand dam de Katniss. Cette dernière place de plus en plus d’espoir dans le quasi mythique District Treize, le premier à s’être rebellé, et qui a été proprement effacé des cartes.
Malgré ses privilèges de gagnante des Hunger Games, Katniss est loin d’être en sécurité, et tandis qu’elle doit jouer la comédie du parfait amour avec Peeta, ses sentiments se bousculent : entre son compagnon de Jeux, sincèrement amoureux d’elle, et Gale, son ami de toujours, peut-elle choisir ? Sans bousculer les choses, Suzanne Collins réussit à merveille à nous faire partager et intérioriser le dilemme de son héroïne. Comme ses craintes pour ses proches, d’ailleurs.

La seconde moitié est consacrée aux Jeux de cette nouvelle année, agrémentés de la condition de l’Expiation, comme tous les 25 ans, déterminée dès la création du Capitole. On ne pourra s’empêcher, comme l’héroïne, de douter de la véracité de cette tradition, tant la modalité des 75e Jeux vient coïncider à merveille avec la politique répressive de Snow, et son contentieux envers le District Douze en particulier. La nouvelle arène est sournoise à souhait, mais les règles ont changé… On passera moins de temps que dans le premier tome aux festivités, aussi flamboyantes et calculées, pour ce concentrer sur les alliances nécessaires. Les 75e Jeux seront en effet brefs, et très violents…

Je ne vous en dis pas plus, ni sur la fin, un peu rapide à mon goût, et les portes qu’elle ouvre pour le troisième et dernier volume, actuellement en écriture. Sachez seulement que l’intensité se concentre jusque dans les dernières pages, qui rassemble tous les ingrédients nécessaires à un dernier volet tout aussi efficace et novateur, malgré quelques ficelles déjà vues. Néanmoins, Suzanne Collins a déployé un tel talent dans ces deux premiers volumes qu’il paraît impossible de tout gâcher dans le troisième.

Alliant un style efficace, une narration à la première personne par une jeune héroïne forte à l’extérieure mais finalement si fragile et si… adolescente à l’intérieur, une histoire d’anticipation mêlant critique politique et analyse de la société, ce « Hunger Games : L’Embrasement » n’a que des qualités, et engendrera un véritable plaisir de lecture dès 13 ans, et sans limite maximum.
Vivement la suite !

Peu de coquilles ou de soucis (il faut vraiment pinailler !), ce qui est loin d’être déplaisant.

Texte - 849 octets
Hunger Games - L’Embrasement - Relecture

Titre : Hunger Games : L’Embrasement
Série : Hunger Games, tome 2/3
Auteur : Suzanne Collins
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Guillaume Fournier
Couverture : Tim O’Brien, Elisabeth B. Parisi & Phil Falco
Éditeur : Pocket Jeunesse
Collection : Jeunesse
Site internet : page roman (site éditeur), site de la série (site éditeur)
Pages : 398
Format (en cm) : 14,2 x 22,5 x 3,6
Dépôt légal : mai 2010
ISBN : 978-2-266-18270-6
Prix : 17,90 €


À LIRE ÉGALEMENT SUR LA YOZONE :
- « Hunger Games », tome 1


Nicolas Soffray
15 juin 2010


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