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Bilan cannois
L’édito d’Isabelle Gibbal-Hardy et de l’équipe du Grand Action
24 mai 2010

Si, comme moi, vous êtes cinéphile et parisien, vous êtes probablement déjà abonnés à la newsletter du cinéma Grand Action. Dans le cas contraire, je ne peux que vous conseiller de le faire rapidement. Vous pourrez y constater qu’Isabelle Gibbal-Hardy et son équipe y dispensent des éditos avisés qui dépassent, et de loin, le cadre d’intérêt d’un simple microcosme parisien.



Le jury présidé par Tim Burton a donc rendu son verdict.
Un verdict très cannois, avec son lot de films exigeants : le difficile « Oncle Boonmee qui se souvient de ses vies antérieures » du thaïlandais Apichatpong Weerasethakul décroche la Palme d’Or, Lee Chang-dong le Prix du scénario pour « Poetry », et le tchadien Mahamat-Saleh Haroun, premier représentant de l’Afrique à Cannes depuis 13 ans, reçoit celui du Jury pour « Un Homme qui Crie ».

Nous nous réjouirons de la récompense obtenue par Javier Bardem pour sa prestation d’une incroyable densité dans « Biutiful » d’Alejandro González Iñárritu.

Après quelques années de disette, notons le retour en force de la France depuis la Palme de « Entre les Murs » : Juliette Binoche meilleure actrice, Mathieu Amalric, prix de la Mise en Scène pour « Tournée », Palme du Court Métrage pour « Chienne d’Histoire », signé Serge Avédikian, et le Grand Prix du Jury, sorte de Palme d’Argent, au très attendu« Des Dieux et des Hommes » de Xavier Beauvois.

Les observateurs remarqueront l’absence notable du cinéma américain, qui domine pourtant largement la production internationale. La compétition cannoise n’a pas pour réputation d’adorer le cinéma US (très présent en revanche au marché du film) et il n’y avait d’ailleurs qu’un de ses représentants en sélection officielle.

Un film américain (réalisé par un anglais, sur une histoire franco-britannique, avec deux vedettes australiennes : c’est beau la mondialisation !) faisait toutefois l’ouverture du festival. C’était « Robin Hood », où Ridley Scott raconte la genèse du héros de Sherwood, interprété par Russel Crowe, aux côtés de Cate Blanchett en lady Marianne.

Depuis sa projection sur la Croisette, ce Robin est aussi visible dans nos salles. Dans les précédentes adaptations de la légende de Robin des Bois – elles furent nombreuses depuis la toute première en 1908 – on a l’image d’un archer en collant, bondissant pour prendre aux riches et donner aux pauvres.
Le film de Scott se termine là où les autres commencent. Dans un scénario riche en rebondissements, on voit un banal archer de Richard Cœur de Lion devenir, par un concours de circonstances, l’espoir taiseux d’un peuple opprimé. Scott puise dans la vraie histoire, dans la légende, dans des références (qui vont du « Retour de Martin Guerre » au « Soldat Ryan »), et mêle tout ça avec virtuosité.
Les scènes de bataille sont somptueuses, Russel Crowe est sobre et puissant, Max Von Sydow est impérial, et Cate Blanchett donne une preuve supplémentaire de son talent protéiforme. Qu’elle incarne Bob Dylan, Audrey Hepburn, ou la Reine Elisabeth, c’est une grande !

En salle Club (du Grand Action, donc : ndrec), quelques dernières séances de « Shutter Island », de Scorsese, et la poursuite de notre Cycle d’Or. Dans les anciens palmés de cette semaine, le conflit « Underground » d’Emir Kurturica (Palme en 1995), le naïf « Marty » de Delbert Mann (en 1955), « M.A.S.H. » l’hôpital de guerre délirant de Robert Altman (1970), le sublime « Guépard », de Visconti (1963), le « Taxi Driver » troublé de Scorsese (1976), la touchante « Leçon de Piano » de Jane Campion (1993) et la douce vie romaine de la « Dolce Vita » Fellinienne (1960).

Si « Robin des Bois » tient le haut de l’affiche, l’Enfance de l’Art rend hommage à un autre héros de la littérature et du cinéma. « Tarzan l’Homme Singe », de W. S. Van Dyke, malgré sa condescendance raciste, classique des années 30, demeure un immense film, spectaculaire et sensuel. Et lançons ensemble un immense Oungawa pour Johnny Weissmuller.
Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action

INTERNET

Le site officiel : http://www.legrandaction.com/



26 mai 2010



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