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Georgina Kincaid (T.3) : Succubus Dreams
Richelle Mead
Bragelonne, L’Ombre, roman, traduit de l’anglais (États-Unis), Bit-Lit, octobre 2009, 359 pages, 20€

Alors que vivre une relation amoureuse, mais sans contact physique, avec un écrivain célèbre n’est pas la chose la plus simple pour un succube, Georgina Kincaid se voit en plus dépouillée de toute son énergie sexuelle, piquée auprès d’humains plus ou moins consentants, durant son sommeil !

Un troisième opus consacré à la vie trépidante du succube le plus sexy de Seattle qui ne parvient malheureusement pas à soutenir le rythme d’une série qui tourne un peu en rond et ne se maintient que par la grâce de la plume très fluide de Richelle Mead.



Que faire et comment réagir quand on est un succube et que l’on se fait voler son énergie sexuelle durant son sommeil via des rêves tout droit tirés des « Femmes de Stepford » ?
Se confier à ses copains anges, démons ou vampires ? Ben non, même eux ne vous prennent pas au sérieux !
Il ne vous reste plus qu’à chercher l’aide des hommes, charlatans patentés ou magiciens noirs. Et tout cela ne serait rien si l’Enfer ne vous collait dans les pattes un succube débutant au look de bimbo blonde sans cervelle, visiblement aussi douée pour le sexe que votre chat pour les échecs, en vous précisant bien que vous serez entièrement responsable de ses actes...
Si l’on ajoute à cela la totale impossibilité que vous avez de dépasser le stade de l’amour platonique avec un écrivain dans la force de l’âge, qui est pourtant d’accord pour perdre quelques années de sa vie en énergiques galipettes avec vous, Georgina Kincaid traverse une bien triste période de sa vie éternelle et démoniaque !

Alors qu’il ne s’agit de rien d’autre que de romans de gares établis sur des bases de fantasy urbaine teintés de beaucoup de romances impossibles et d’un zeste de sexe torride, la série consacrée aux aventures contemporaines du succube Georgina Kincaid a toujours reçu un accueil favorable sur la Yozone (du moins par votre humble serviteur). Une bonne dose d’humour, quelques scènes un peu chaudes et une grande facilité de lecture en faisaient des bouquins relaxant où se vider les neurones était assez reposant.

Il n’en sera pas de même de ce roman, mou du genou (à défaut d’autres organes présentés sous des aspects beaucoup plus solides) et à l’intrigue filandreuse, sans grand suspense.
Tout comme le récent Mercy Thompson (T3), l’énigme fantastique ne tient pas tellement la route et ne maintient pas un grand suspense. La faute à des figures de style assez convenues (chaque nouveau personnage apparaissant dans la série est forcément impliqué dans la problématique de l’intrigue) qui ne favorisent pas une tension très tenace.
Pas qu’on s’ennuie, mais rien n’accroche vraiment dans cette histoire qui passe assez vite au second plan du roman. Le premier étant clairement occupé par la relation amoureuse de Georgina avec Seth, l’écrivain à succès.

Restent alors quelques séquences assez marrantes, parfois convaincantes, où le contenu fantastique n’est que purement anecdotique. Reconnaissons-le, il y a aussi quelques scènes assez torrides -même si on est très loin des « Onze Mille Verges » d’Apollinaire, hein !- pour exciter la libido imaginaire des lecteurs et lectrices sans les plonger officiellement dans les turpitudes de vraies lectures érotiques ou pornos (ce qui est quand même plutôt cool quand vous devez partager votre chambre avec une compagne ou un compagnon pas obligatoirement compréhensif sur le sujet).
Heureusement, Richelle Mead crée aussi bon nombre de personnages, plus vrais que nature, tous bien décrits et attachants, mais est-ce vraiment suffisant pour éclairer un récit qui ne s’emballe jamais ? Non, pas vraiment.

Conclusion logique : un troisième volume à réserver essentiellement aux amateurs de la série.
Ce « Succubus Dreams » est à l’image du chat du succube Georgina Kincaid, il ronronne sur le canapé, est sans aucun doute très agréable à caresser, mais ne bouge pas beaucoup.


Titre : Succubus Dreams, T.3 (Succubus Dreams, 2008)
Autres volumes dans la série : Succubus Blues (T.1), Succubus Nights (T.2), Succubus Dream (T3), Succubus Heat (T.4), Succubus Shadows (T.5, mars 2010 aux USA).
Auteur : Richelle Mead
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Benoît Domis
Couverture : Jean-Sébastien Rossbach
Éditeur : Bragelonne, 35, rue de la Bienfaisance, 75008 Paris
Collection : L’Ombre
Dirigée par : Stéphane Marsan et Alain Névant
Site Internet : site écrivain (en anglais), fiche roman (site éditeur)
Pages : 358
Format (en cm) : 15,3 x 3 x 23,8 (broché)
Parution : octobre 2009
ISBN : 978-2-35294-353-2
Prix : 20€



À LIRE SUR LA YOZONE
- Succubus Blues (T.1)
- Succubus Nights (T.2)
- Succubus Dreams (T.3)
- Succubus Heat (T.4)


Stéphane Pons
22 mai 2010


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