Ai-je besoin de vous raconter « Max et les Maximonstres » ? L’album de Maurice Sendak, paru en 1963, a enchanté d’innombrables enfants, dont certains ont grandi sans l’oublier. c’est le cas notamment du réalisateur Spike Jonze, qui l’a transposé au cinéma en 2009. Dave Eggers, son co-scénariste, nous livre le roman du film. Enfin pas tout à fait, ainsi qu’il l’explique en postface : il y a dans le livre certaines choses absentes du film, et vice versa.

Je n’ai malheureusement pas vu le film (c’est ça vivre en province, pas de copie pour les petits cinémas !), pas encore acheté le DVD. Si vous non plus, je vous envoie aux articles de mes camarades : la double critique du film, le teaser, la bande-annonce et quelques images.

Je garde un bon souvenir de l’album (ça doit remonter au cours moyen, voire élémentaire). Assez court, le texte richement illustré de Maurice Sendak est densifié par Dave Eggers, qui accorde les 100 premières pages à la présentation de Max et de sa famille. Cela peut sembler trop à première vue, néanmoins c’est nécessaire pour ancrer le roman dans notre réalité : Max a une vie horrible, comme tous les enfants de son âge. Et il fait des choses monstrueuses, comme tous les enfants de son âge.

Son arrivée sur l’île, et sa rencontre avec les monstres, va le placer dans la position de l’adulte. S’étant autoproclamé roi, il est assailli par les demandes des monstres qui redoutent l’ennui, comme un mal souterrain. Chaque monstre incarne un sentiment ou un caractère, présent en Max comme en chacun de nous, et c’est à lui-même que Max se confronte en cherchant à combler les envies des monstres. Tout comme ce sont ses réactions d’enfant, extrêmes, violentes, instinctives, irréfléchies, immédiates... que lui renvoient les monstres à chacun de ses échecs.
Peu à peu, Max va comprendre que sa place n’est pas sur l’île, où il fait plus de mal que de bien, car les Maximonstres sont plus “naïfs” que lui, et qu’il est temps pour lui de grandir, de mûrir et de devenir un peu plus responsable. Temps de grandir, et d’abandonner les costumes de loup de l’enfance.

La fin est un peu rapide, comme pour ne laisser en tête que la magie de l’île aux monstres...

Si vous vous estimez un peu grand pour relire l’album de Maurice Sendak (c’est une erreur : il n’y a pas d’âge limite !), n’hésitez pas à vous plonger dans la version de Dave Eggers, très agréable invitation à réfléchir sur l’insouciance et ses conséquences.

Quelques minuscules coquilles.

Max et les maximonstres - corrections

Titre : Les Maximonstres - L’Île aux Monstres (The Wild Things, 2009)
Auteur : Dave Eggers
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Christophe Rosson
Couverture : Olivier Fontvieille, d’après l’affiche du film de Spike Jonze « Max et les Maximonstres », Warner Bros.
Éditeur : Au Diable Vauvert
Collection : Jeunesse
Site internet : page roman (site éditeur)
Pages : 330
Format (en cm) : 13 x 20 x 2,4
Dépôt légal : novembre 2009
ISBN : 978-2846262309
Prix : 18 €