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Nécroscope T.1
Brian Lumley
Bragelonne, L’Ombre, roman traduit de l’anglais (Grande-Bretagne), 495 pages, mars 2009, 22€

Les morts ne racontent pas d’histoires. Sauf à Harry Keogh, Nécroscope. Et ce qu’ils lui disent est terrifiant…

Car dans les montagnes des Balkans, un mal effroyable se relève. Depuis longtemps enterré en terre sacrée, enchaîné par la terre et l’argent, le maître vampire complote et intrigue : Thibor Ferenczy a faim de liberté et de revanche.
Pour arriver à ses fins, il se sert de Boris Dragosani, son instrument humain. Issu d’une agence ultra-secrète d’espions soviétiques, Dragosani est un élève passionné, impatient de sonder les profondeurs démoniaques de l’esprit du vampire. Ferenczy lui enseigne les horribles techniques de la nécromancie, lui donnant ainsi le pouvoir d’arracher leurs secrets aux esprits et aux corps des morts.

Le seul à se dresser contre lui : Harry Keogh, champion des morts et des vivants. Pour le protéger, les morts mettront tout en œuvre, jusqu’à se lever de leurs propres tombes !



Depuis que j’ai lu Necroscope, je sais que les vampires existent.”commente H.R. Giger en 4eme de couverture. Un sentiment partagé.

J’ai découvert Brian Lumley avec ses chroniques lovecraftiennes, de très bons exercices de style ou le disciple excelle. « Nécroscope » est une œuvre de grande ampleur, tournant autour d’un personnage principal aux compétences surnaturelles dans un monde plus sombre et menacé qu’il ne paraît. La politique autour d’une Guerre Froide en perte de vitesse joue un rôle important. Il n’est pas nécessaire de bien connaître cette période historique mais cela aide à entrer plus profondément dans l’histoire. Celle de cet ado chétif qui va grandir et évoluer parmi... les morts, les vampires, les ennemis de la nation (et du monde), des gens dotés de pouvoirs psychiques, les alter égos britanniques et quelques proches qui auront bien du mal à suivre.

Dans ce premier tome, la saga démarre sur les premiers pas du Nécroscope, en la personne d’Harry Kheog, qui découvre son don unique : parler avec les morts. Et les morts adorent discuter avec Harry car ils ne le font pas vraiment entre eux. Harry a ses propres soucis, des choses à régler et on entre également dans le vif du (second) sujet : Les Vamphyris, vampires de leur état, qui n’ont en tête que le contrôle du monde et la destruction de leurs ennemis. Et Harry va y être mêlé, et comprendre qu’il est le seul à pouvoir empêcher les vampires et leurs alliés, des humains manipulés dotés de pouvoirs terrifiants. Ils pensent, à tort, qu’ils se servent des vampires pour servir leur cause, celle de l’URSS.

Seigneur Vamphyri

Le seigneur Vamphiry Thibor Ferenczy est enfermé dans un tombeau, piégé par des humains qui n’ont pu le détruire. Il entreprend de pervertir Boris Dragosani en lui apprenant la nécromancie. Ce dernier est venu jusqu’à lui, quant à la perversion, il en connait déjà un rayon depuis qu’il sert les services secrets russes. Alors apprendre un nouveau moyen d’extorquer les informations des ennemis de la nation est une bénédiction pour lui. Il garde naturellement pour lui sa relation avec le vampire, une filiation dont seul le vampire peut sortir vainqueur s’il obtient ce qu’il désire depuis si longtemps : La liberté. Inutile de préciser que l’ambition de Boris Dragosani est en totale adéquation avec celles des vampires.

D’un coté Harry Kheog qui découvre son talent et imagine comment en faire une première utilisation, de l’autre Boris Dragosani qui augmente ses compétences maléfiques, une double histoire menant à la rencontre des deux personnages que Brian Lumley sert très efficacement avec un style simple, parfaitement adapté aux romans horrifiques. Certaines scènes plutôt viscérales (comme quand Dragosani extorque des informations à un... cadavre incapable de les garder avec son esprit en témoin spectral), donnent à l’histoire sa dimension macabre et horrifique qui lui convient. L’ironie est que Dragosani est aussi une sorte de Nécroscope au détail près qu’il fait parler les morts avec un style beaucoup plus personnel, où le consentement a autant d’importance que pour lors d’un viol.

Des vampires, aucune romance


Les vampires dans « Nécroscope » ne sont pas des enfants de chœur ni des amoureux romantiques, gentlemen devant la jeune fille qui les a percés à jour. Ferenczy donne plutôt l’image du guerrier sanguinaire trahi par des humains plus malins que lui dans un passé de guerre et de destruction en Malachie. Petit clin d’œil à Dracula qui évoque aussi ces guerres « saintes » où la cruauté n’avait, semble-t-il, pas de limites. Le sang est un besoin vital pour les vampires mais le manque ne les tue pas. Ils restent actifs et terriblement dangereux malgré les années, les centaines d’années qui peuvent passer sans qu’ils se nourrissent. Ils aiment combattre, contrôler et pervertir les humains auxquels ils se sentent supérieurs et la résistance les motive. Humains, vampires ou autres, ils aiment écraser l’adversaire. On verra, dans les tomes à venir, que les seigneurs Vamphyris ont même un certain respect pour ceux qui réussissent à lutter contre eux, surtout s’ils ont des pouvoirs.

Pour revenir, et en finir, avec ce premier tome de la saga « Nécroscope », Brian Lumley nous ouvre la porte d’un univers violent, viscéral et pris entre espionnage et horreur vampirique. Une saga qui a sa place parmi les classiques de la littérature d’horreur. Pour ceux qui ont été mordus (comme moi), 18 tomes composent la saga et seulement les trois premiers ont été traduits en français et édités par Bragelonne. On attend le 4eme avec impatience... et les suivants.
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Titre : Nécroscope, tome 1
Auteur : Brian Lumley
Traduction de l’anglais : François Truchaud
Couverture : Stéphane Collignon
Éditeur : Bragelonne
Collection : L’Ombre
Site internet : page roman (site éditeur)
Pages : 495
Format (en cm) : 15,3 x 23,8 x 4
Dépôt légal : mars 2009
ISBN : 9782352942771
Prix : 22 €



Ludovic Causse
15 mai 2010


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