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Bokurano (T8)
Mohiro Kitoh
Asuka

Un coup de caméra sur sa fille et l’émission du père d’Aiko fait un tabac. Mais surtout, alors que depuis quelques temps, les pilotes de Zearth étaient détestés de tous, une vague de compassion prend soudain le public à la vue de cette jeune fille, seul rempart contre une invasion extraterrestre. Il est trop tôt pour que le monde soit averti de la véritable conséquence d’une défaite du robot. Alors la petite Aiko va devenir le porte-parole de ces enfants sacrifiés pour le salut de l’humanité, ultime geste avant cette fin inéluctable, que le combat finisse par une défaite ou une victoire.



Kanji est le fils de deux architectes, mais il a un lien très particulier avec la dernière réalisation de sa mère, la tour Chuten. C’est là qu’elle s’est suicidée en se jetant du haut de la plateforme. Elle avait découvert que la tour était dangereuse à cause de nombreux défauts de conception. Mais pour une raison qui lui est propre, elle n’a pas voulu dénoncer ces malfaçons. Il faut dire que le père de Kanji travaillait lui-aussi sur cet immeuble. Alors quoi d’étonnant que le garçon ait choisi le quartier de la tour pour son propre combat. Mais son ennemi va utiliser une méthode totalement innovante. Plutôt que d’opter pour le combat au corps-à-corps, l’ennemi quitte le Japon pour Hawaï et décide de commencer un pilonnage en règle. Si Zearth est en danger, la population l’ait tout autant car les premiers tirs d’ajustement ratent le robot. Mais Kanji refuse de fuir, quitte à condamner la Terre.

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La fin de l’histoire d’Aiko marque un changement total d’appréciation du combat mené par nos jeunes héros. Le sacrifice télévisé de la jeune fille va ouvrir les yeux de l’opinion public, ou du moins commencer ce travail. Toutefois, Mohiro Kitoh ne va pas résister à la tentation de laisser libre cours à cet antiaméricanisme primaire qui végète chez nos cousins nippons. En présentant les États-Unis comme le seul pays à refuser l’évidence, il nous rappelle ces cicatrices indélébiles qui va pourrir les relations nippo-américaines : Hiroshima et Nagasaki. Alors les américains sont présentés comme une bande de présomptueux, convaincus qu’ils sont seuls à pouvoir jouer les sauveurs de l’humanité. Il va d’ailleurs les ridiculiser ouvertement en anéantissant la force d’intervention US lancée au secours d’Hawaï.

L’histoire d’Aiko était certainement la moins glauque de la bande, simplement entre guillemets un problème de communication avec son père. Pour Kanji, c’est un peu plus triste, même si elle n’est pas sordide comme certaines précédentes. Kanji a symbolisé la tour Chuten comme la cause de la mort de sa mère et, par conséquent, cet immeuble se doit d’être détruit pour qu’il puisse mourir dignement en vengeant, en quelque sorte, sa mère. Mais peu à peu, il va vouloir autre chose de ce lieu, quitte à mettre sa mission en danger par cette lubie.

Ce 8ème tome sera celui du sacrifice non seulement des enfants mais des militaires. Mohiro Kitoh va redorer le blason de cette armée assez inefficace en montrant l’abnégation d’un soldat allant au bout de la conception de son travail : protéger son pays au péril de sa vie.

La force de ce manga ne finira jamais de me surprendre, chaque histoire des enfants est poignante mais aussi sonnant tellement vraie. “Bokurano” est certainement une des séries les plus surprenantes par cette capacité de provoquer tant d’émotion chez le lecteur avec une telle simplicité dans le dessin, mais avec énormément de travail dans l’élaboration de ce scénario passionnant. Car malgré une certaine répétition dans le découpage du récit, nous n’entrons jamais dans la monotonie ou dans la lassitude, bien au contraire. “Bokurano” est une très grande réussite.


Bokurano (T8)
- Auteur : Mohiro Kitoh
- Traducteur  : Jacques Lalloz
- Éditeur français : Asuka
- Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 208 pages
- Date de parution  : 25 mars 2010
- Numéro ISBN : 2-84965-776-8
- Prix : 7,95 €


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Frédéric Leray
21 avril 2010




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