C’est dans les années 70 que Ted Bundy sévit, faisant officiellement 32 victimes. « Ce salaud insensible », comme il se définit lui-même, a choqué l’Amérique autant par son sadisme que par sa parfaite adaptation sociale qui le mettait au-dessus de tout soupçon.
Ce récit nous propose de retracer sa biographie et surtout son arrestation.
Davantage que sur le personnage, Dobbs s’étendra sur le manque de coordination inter-états des forces de l’ordre américaines qui est la cause de la si longue carrière du « tueur de femmes ».
Voici donc l’histoire de Ted Bundy, tristement célèbre assassin avant lequel on n’employait pas le terme de « serial killer ».
Cet album s’inscrit dans la catégorie Dossier de la collection Serial Killer de Soleil, ce qui indique qu’il retrace la biographie du tueur d’après des faits réels et ne s’étend pas dans la fiction. Dès les premières pages, le ton est donné. On sera tout le long spectateur d’un récit évitant toute subjectivité et tout pathos. Le narrateur est un agent du FBI qui instruit ses élèves de manière très académique, sans entrer dans les détails ou en ne faisant que les suggérer.
Nous aussi gentil élève, nous suivons ce qui nous est dit sans que le récit ne cherche à nous impliquer. Au moins, on ne pourra pas reprocher à l’album d’enjoliver les fais pour nous vendre du croustillant et nous délecter de détails sordides. Un article Wikipédia est surement aussi polémique que ce récit lisse et froid.
Évidemment, le fond reste intéressant et on peut être surpris en voyant le nombre d’analogies entre ce tueur sans âme et le personnage de Thomas Harris. Hannibal Lecter, tout comme Ted Bundy, est un monstre parfaitement adapté à la société, qui se fond dans la masse et a des allures d’homme charmant. Comme lui, il négocie sa peine en échange d’aide pour coincer un autre « confrère ».
Sans demander de déformer les faits et entrer dans une fiction comme le « Silence des Agneaux », la manière dont est présentée l’histoire de cet être insensible aurait pu trouver une forme plus originale, plus attrayante.
On a l’impression d’être dans la facilité, comme c’est le cas au niveau graphique. Le dessin à la va-vite, pauvre en détails et aux traits épais, est empiré par une colorisation numérique minimaliste à peine contrastée. Ça sent l’album rentabilisé à fond, qui a un titre attrayant mais qui a été réalisé avec dans délais trop courts.
Un titre franchement moyen donc qui se laisse lire mais ne restera certainement pas dans les annales.
Ted Bundy
Série : Jason Brice
Scénario : Dobbs
Dessin : Alessandro Vitti
Couleur : Ronan Le Maître
Éditions : Soleil
Collection : Serial Killer
Dépôt légal : janvier 2010
Format : 234 x 323 mm
Pagination : 48 pages couleur
ISBN : 978-2-30-200-931-8
Prix public : 12,90 €
© MC Production / Dobbs / Vitti (2010)
