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Lune d’Ombre (T1) La Pirate Andalouse
Les Humanoïdes Associés
Sylviane Corgiat & Christelle Pécout


Un frêle esquif s’approche de la forteresse de Shuqayr. À son bord, neuf hommes bien décidés à pénétrer au-delà des murs épais pour enlever un homme et toucher l’énorme rançon promise par le Régent d’Alep. Menée par Soledad, la fameuse Pirate Andalouse, l’équipe parvient à ses fins.
Rapidement confrontée à la trahison, la belle pirate entame une course-poursuite navale. Pour survivre, Soledad doit employer son pouvoir, dont elle raconte ensuite l’origine à Imâd et Malik, ses amis.

Ce premier volume permet de découvrir les origines de la Pirate Andalouse, ce qu’elle a vécu et ce qui l’a poussé à devenir ce qu’elle est. Le récit se termine cependant avant son entrée dans la piraterie, ce qui laisse présager d’une bonne partie du tome 2.
L’histoire de Soledad n’est pas franchement originale et la BD reprend absolument tous les poncifs du genre (forteresse, trahison, esclavage, vengeance).
Si elle se laisse lire sans déplaisir, elle n’apporte pas l’imprévu ou le dépaysement attendu dans cet Orient du douzième siècle. Soledad est même assez caricaturale dans sa façon d’être, et seul son pouvoir apporte une touche d’originalité.

Le dessin de C. Pécout est plaisant même si les visages sont rarement expressifs et certaines cases peu fouillées. Par contre, la couleur de Delphine Lacroix laisse l’impression de découvrir un conte, ce qui n’est pas désagréable.

Un premier tome sans relief particulier avec un schéma classique, à lire dans la perspective d’une suite plus débridée.

Chris de Savoie

Note d’Eiff’el : beaucoup ont salué cette première BD d’un énorme coup de chapeau tout bonnement parcequ’elle est réalisée par trois femmes et qu’elle a comme principal personnage une héroïne, une autre femme. Une réaction que je trouve tout bonnement caricaturale (et qui est bien digne de plumes tenues par des hommes !!!) et un fait qui ne suffit pas à faire de Lune d’Ombre une bande dessinée remarquable.
Pour ma part, je suis resté déçu de cette arrivée de Sylviane Corgiat (auteure inspirée de nouvelles et de romans d’Imaginaire) en ce monde de l’image illustrée car comme Chris, je trouve cette histoire assez banale, sans réelle surprise si ce n’est d’avoir relié la piraterie et le monde des Mille et une nuits, l’Orient et la magie.
Une petite remarque sur un dessin qui a besoin de se délier et de trouver une aisance au niveau de l’expressivité et des mouvements des personnages.
Bien entendu, cette BD est largement supérieure à une grande partie des brouets insipides que nous sert le business (essentiellement franco-français) en matière de Fantasy et a le grand mérite de s’inscrire dans un projet de série qui ne joue pas sur le surf systématique de la parodie outrancière gorgée d’humour répétitif et de mauvais goût.
À réserver aux femmes (non, je déconne...), à un public ado-adulte pour découvrir comment les épreuves d’une vie ont poussé une femme à devenir la pirate nommée Soledad.

Le second tome, La Tour du silence (Humanoïdes Associés, mars 2005) , nous dira si cette Lune d’Ombre est véritablement capable de s’extirper de la masse sans cesse plus grouillante et plus compacte de l’édition de bandes dessinées.



Fabrice Leduc
15 mars 2005




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La pirate andalouse



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La Tour du silence



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