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Dinosaure
Film américain de Ralph Zontag et Eric Leighton (2000)
29 novembre 2000

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Genre  : fable préhistorique en images de synthèse
Durée  : 1h22

Avec les voix de Max Casella / Jamel Debouze (Zini), D.B. Sweeney / Bruno Choel (Aladar), Alfre Woodard / Micky Sebastian (Plio), Ossie Davis / Med Hondo (Yar), Hayden Panettiere / Marie Sambourg (Suri), Kron : Samuel E. Wright / Richard Darbois (Kron), Neera : Julianna Margulies / Ninou Fratellini (Neera), Peter Siragusa / Marc Alfos (Bruton), Joan Plowright / Lily Baron (Baylen), Della Reese / Perette Pradier (Eema)

A son tour, Walt Disney décide de nous faire son « Jurrasic », bien qu’ici, il s’agisse plutôt du Crétacé. S’il faut avouer, comme le soulignait très justement Thibaud Sallé dans Imagivore #11, que la célèbre firme américaine prend de sérieuses libertés avec les réalités paléontologiques, il est nécessaire de replacer DINOSAURE dans le contexte qui lui revient, c’est-à-dire un grand et magnifique divertissement à l’intention d’un large public, dont celui des enfants, et qui ne voulait aucunement rivaliser avec la superbe reconstitution que nous avait offert la BBC, grâce à son admirable série documentaire, « Sur la terre des dinosaures », réalisée par Tim Haines.
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De toute façon, Eric Leighton et Ralph Zondag, les deux réalisateurs, annoncent tout de suite la couleur en donnant voix à ces avatars de créatures disparues, leur offrant ainsi un véritable statut de personnage, comprenant raisonnement et sentiment (sans pour autant, comme c’est souvent le cas, les pousser à la chansonnette).

Aladar, le héros de cette histoire, est un iguanodon que les circonstances de sa naissance font se retrouver sur une petite île, peuplée presque uniquement d’inoffensifs lémuriens (quand je vous disais qu’ils ne s’embarrassaient pas avec les inexactitudes, chez Disney).
La scène d’ouverture, sans dialogue, est absolument magistrale. La caméra, surnommée « Dino-Cam », commence à se frayer un passage au cœur d’une colonie de milliers de dinosaures, lui permettant de nous présenter plusieurs dizaines d’espèces, allant des plus petites aux plus gigantesques, sans en oublier les volantes, puisque l’œuf contenant notre héros va se retrouver parachuté, non sans avoir traversé de nombreux paysages variés, depuis la Floride à l’Australie, en passant par le Venezuela, sur une île aux allures hawaïennes.
Recueilli par Yar, le doyen des charmantes petites bêtes poilues, Aladar grandit paisiblement sur cette petite île paradisiaque, se liant d’amitié avec Zini, un jeune lémurien aussi espiègle qu’ébouriffé et P’tit Rex, un ankylosaure, l’un des rares représentants du peuple dinosaure de l’île, assimilé par tous comme le petit chien du groupe.
Mais, époque charnière, moment à caractère pédagogique du film, Aladar, devenu adulte et haut de 5 bon mètres, est témoin de la chute d’une énorme masse stellaire, l’une des fameuses météorites qui sont l’argument principal de la disparition des grands sauriens préhistoriques. Obligé de se jeter à l’eau, face à la destruction imminente de l’île, il comprend qu’il peut nager, et transporte les membres de sa famille d’adoption sur le continent totalement dévasté.
Face à la menace des vélociraptors, toujours à l’affût des individus plus faibles ou isolés, la petite troupe hétéroclite se joint à l’exode d’un troupeau de rescapés du cataclysme, à la recherche d’un territoire plus hospitalier, qu’ils nomment « la terre des nids ».
Rapidement, Aladar va se retrouver confronté à l’autorité de Kron. Un autre iguanodon adulte, chef autoproclamé de la caravane de reptiles géants, et dont les décisions ne sont gouvernées que par les lois de la sélection naturelle : seuls les plus forts et les plus résistants survivront, et tant pis pour les autres.

Mais, le jeune Aladar ne parvient pas à accepter ce manque de compassion. Alors qu’un petit groupe de carnataures, des prédateurs sanguinaires de 7 mètres de haut, a pris la caravane en chasse, Aladar décide de soutenir les traînards, et va ainsi commencer à s’attirer des sympathies, dont celle de Neera, la propre sœur de Kron.

Bien entendu, face au désastre écologique et aux créatures en présence, le ton de DINOSAURE est assez éloigné des habituelles productions de la compagnie Disney. La violence, la cruauté sont forcément présents dans une épopée de cette envergure, réalisme oblige, mais sans, pour autant, que cela en devienne choquant, même pour le plus jeune public. De toute façon, ce ne sont que les grands sentiments, comme le respect de la différence, l’aide à son prochain et la solidarité dans l’épreuve, qui peuvent remporter les débats, que ce soit sur l’écran ou dans la salle.

Toujours est-il qu’avec DINOSAURE, la compagnie Walt Disney frappe fort et continue de bousculer le domaine du long métrage d’animation, tant ces créatures de synthèse, parfaitement immergées dans des paysages réels, sont une totale réussite (mais il me faut avouer, tout de même, avoir un petit faible pour ce genre d’expérience).
En effet, pour recréer l’ambiance préhistorique du film, les techniciens ont dû retravailler numériquement les prises de vues réelles, afin de pouvoir y insérer les différents personnages entièrement générés par ordinateur.
Bien que certains points de la narration soient volontairement éloignés des réalités scientifiques, il a été apporté un grand soin à la représentation et aux mouvements des dinosaures.
En marge de ces considérations paléontologiques, il ne faudrait pas oublier de souligner le soin avec lequel cinéastes et techniciens ont donné vie et parole aux héros de cette aventure.

De plus, la version française qui, au vu des publics ciblés, fera certainement l’unanimité, intègre la prestation vocale de Jamel Debouze dans le rôle du petit Zini, le copain poilu d’Aladar, et dont les interventions, un brin décalée préhistoriquement parlant, ne manqueront pas de faire sourire les plus grands (les réactions de notre Rédacteur en Chef, au cours de la projection, sont là pour en attester).

FICHE TECHNIQUE

Titre original :Dinosaur

Réalisation : Ralph Zontag et Eric Leighton
Scénario :John Harrison et Robert Nelson Jacobs d’après un scénario original de Walon Green à partir d’une histoire de Thom Enriquez, John Harrison, Robert Nelson Jacobs, Ralph Zondag

Producteur : Pam Marsden
Coproducteur :Baker Bloodworth
Musique originale :James Newton Howard
Image  : David R. Hardberger, S. Douglas Smith
Montage :H. Lee Peterson, A.C.E.
Distribution des rôles :Mary Hidalgo, Ruth Lambert
Création des décors :Walter P. Martishius
Direction artistique :Cristy Maltese
Superviseur des effets visuels : Neil Krepela, A.S.C.
Superviseur des effets numériques : Neil Eskuri

Production :Walt Disney Pictures
Distribution :Gaumont Buena Vista International (GBVI)
Effets spéciaux :The Secret Lab (TSL), Vision Crew Unlimited



Bruno Paul
29 novembre 2000



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