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Tennen, Pur & Dur 1
Satoshi Yoshida
Delcourt (Akata)


Le jeune moine Tennen est un saint : il multiplie les pains !

Lorsque l’histoire commence, le héros s’appelle Taiji Gokô. Vingt-et-un ans, coiffé de dreadlocks, les yeux cachés par une paire de verres fumés, l’attitude arrogante des voyous qu’on peut croiser à Shinjuku - ou dans les pages de GTO, Young GTO, Psychometer Eiji et autres titres abordant le thème des gangs de jeunes -, notre apprenti yakuza est venu assister à l’agonie de son vieil oncle Kunen, bonze itinérant qui a choisi de s’éteindre parmi les siens au temple Enraku.

Certes, Taiji ne se trouve pas au chevet du mourant par pure bonté d’âme. Il se la joue rebelle et s’est contenté de répondre à la convocation de Kunnen. Pourquoi ? Tout simplement parce que le jeune homme possède l’étonnante faculté de voir les esprits errants, et le futur défunt voudrait bien savoir si ses ex petites amies, toutes décédées, sont venues le chercher pour l’emmener dans l’autre monde.

Vous y croyez, vous, à un motif aussi superficiel, de la part d’un vieux bonze ? Bon, d’accord, les petits vieux que l’on croise dans les mangas sont souvent d’épouvantables pervers, comme Tortue Géniale dans Dragonball. Mais Kunnen ne saigne pas de la narine à la mention de ses anciennes fiancées. Son œil reste alerte et ce qui lui importe véritablement, c’est mettre son petit-neveu sur la voie de l’ascèse. Car Taiji vit son don comme une véritable malédiction. C’est son calvaire quotidien. Kunnen lui promet que s’il devient bonze et pratique la voie de l’ascèse, il cessera d’être harcelé par la vision des esprits errants.

Evidemment, devenir bonze, cela n’enchante pas notre jeune chef de gang. Mais l’esprit de Kunnen ne cessant de lui apparaître, il va finir par craquer.

Huit mois plus tard, le voici donc devenu Tennen, le nom de moine que son grand-oncle lui a donné avant de rendre son dernier soupir. Tennen signifie « nature, naturel ». Et du naturel, le nouveau bonze n’en manque pas !

Mauvaises manières, mauvais penchants, tempérament rebelle, mais aussi profond sens de la justice et une certaine générosité, Tennen est vraiment un dur au cœur tendre, un de ceux qui croient à tort que se laisser aller à leur élans de bonté serait acte de faiblesse et chemin vers leur propre perte. Mais la perspective de connaître la paix, de ne plus être hanté par tous ces fantômes errants est la meilleure des motivations.

Et puis l’oncle Kannen, le responsable du temple, n’est pas un mauvais bougre. Même s’il ne croit pas en la faculté paranormale de son neveu, même s’il se montre pitoyable de lâcheté devant les yakuzas, il n’en éprouve pas moins une sincère affection pour Tennen, et s’investit réellement dans leur relation de maître à disciple.

Un manga à l’humour décapant malgré la violence de certaines situations. Le graphisme joue davantage sur l’expressivité et la caricature que sur l’esthétisme, mais cela s’accorde bien avec l’esprit du scénario.

Quelques précieuses clefs de compréhension du bouddhisme et des rites funéraires japonais sont fournies en fin de volume.

L’auteur est un homme bien mystérieux, au sujet duquel je n’ai pu trouver aucune information biographique.

En conclusion, Tennen, Pur & Dur n’est pas le manga du siècle, mais il a le mérite d’être drôle. De quoi passer un agréable moment sans se prendre la tête.

A noter que le tome 2 doit paraître le 25 octobre 2006.

Fiche technique :
- Titre : Tennen, Pur & Dur
- Scénario : Satoshi Yoshida
- Dessin : Satoshi Yoshida
- Traduction : Mari Kuroda
- Éditeur français : Delcourt (Akata)
- Editeur japonais : Shogakukan
- Pages : 224 pages (couverture couleur, intérieur noir & blanc)
- Dépôt légal : Septembre 2006
- ISBN : 2-7560-0206-2
- Prix public : 7,5 €



Nathalie Dau
30 octobre 2006




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Tennen T1



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Tennen (T2)



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