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Ange de l’abîme (L’)
Pierre Bordage
La trilogie prophétique, suite et fin.

L’Ange de l’Abîme , bien qu’étant le tome 2 de la trilogie des prophéties en marque la fin, pour ce qui nous concerne... puisque l’auteur autorise cette liberté.

La trilogie en effet n’est pas à prendre comme un feuilleton, c’est un triptyque, ou plutôt une trinité, si l’on veut respecter les références religieuses qui planent sur l’ensemble de l’œuvre, sans jamais l’asphyxier.



Les Chemins de Damas, tome 3, puisent leur titre dans les actes des apôtres et représentent le Fils. La jeunesse y est centrale avec les disparitions d’enfants, mais aussi par la lueur d’espoir qu’ils représentent au bout du tunnel sombre : demain tout peut recommencer.

- L’Évangile du serpent, tome 1 se rattache bien évidemment aux Évangiles dont il reprend la trame, et révèle la lumière de la sagesse de Vaï Ka’i, l’Esprit... saint.

-  L’Ange de l’abîme, le volet central est beaucoup plus sombre, courbant sous le poids de l’influence du Père. Un père colérique, passéiste et despotique nommé « L’Archange Michel » :

Comme c’était déjà le cas dans les autres volumes, l’Europe va mal, très mal.

L’extrémisme islamiste déjà amorcé dans L’Évangile du serpent s’est confirmé et a suscité un autre extrémisme en miroir, le christianisme de guerre selon l’Archange Michel.

L’obscurantisme règne, muselant la science, renvoyant les femmes à leur foyer et niant la notion même de liberté de conscience.

La guerre n’est pas seulement idéologique puisque sur des fronts comparables à ceux de 14-18, meurent des soldats, Européens et « Oussamas », puisque les habitations et les vies sont menacées en permanence par les bombes, qui leur tombent dessus.

Dans cette ambiance sombre, on traverse les chapitres du récit comme autant de rideaux pourpres levés sur des existences-impasses. Jeunes soldats, anciens combattants, femmes délaissées, troupes d’orphelins pilleurs (les cailleras comme les nomme l’auteur avec un clin d’œil), militants, médecin de village, clandestins « oussamas », hauts dirigeants, écrivain... des personnages à qui on aurait tort de trop s’attacher.

Au milieu de cette foule de condamnés, avancent, déterminés Pibe et son amie Stef.

Il a 13 ans, elle en a peut-être 16 ou 17.
Pibe, se rappelle avoir vécu dans une maison avec une famille.
De Stef (surnommée Fesse), on ne saura presque rien, à part ses discours, étranges parfois, sages souvent, sa beauté, son sang froid...
Tous deux poursuivent un destin qui se dessine sous leurs pieds, au fur et à mesure qu’il se réalise.

Ils tuent, sans haine, accumulent les « coups de pot » et semblent tirer le fil lumineux et fragile, qui relie L’Évangile du serpent aux Chemins de Damas. Ils tracent la voie de l’espoir pour une société perdue, dont les ressemblances troublantes avec la nôtre ne tiennent jamais du hasard.

L’Ange de l’abîme est sans doute le volet le plus dense d’une trilogie SF qui se lit comme une peinture, à peine assombrie, de notre actualité.


- Voir aussi sur la Yozone :

L’Évangile du serpent
Les Chemins de Damas

Titre : L’Ange de l’abîme
Auteur : Pierre Bordage
Nombre de pages : 560 pages
Éditeur : Éditions Au Diable Vauvert (2004)
ISBN : 2846260664

Prix : 23 €


Ketty Steward
1er mai 2006


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