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Chevaliers du Ciel (Les)
Film Français réalisé par Gérard Pirès (2005)
9 novembre 2005


Genre : aventures aériennes (adaptation de la BD)
Durée : 1h42

Avec Benoît Magimel (Cne Antoine Marchelli), Clovis Cornillac (Cne Sébastien Vallois), Géraldine Pailhas (Maëlle Coste), Alice Taglioni (Cne Estelle Kass), Philippe Torreton (Bertrand), Jean-Baptiste Puech (Ipod), Christophe Raymond (Stan), Fiona Curzon (Mrs Redgrave), etc,.

Au cours d’une patrouille de routine en Mer du Nord, deux pilotes de l’Armée de l’Air Française abattent un Mirage 2000 volé lors d’un salon aérien et visiblement hostile. En fait, ils n’avaient pas l’ordre de tir et ils vont être radiés des cadres pour avoir descendu à tort cet avion en pleine mission secrète. Mais tout est bidon, évidemment.
C’est que la manœuvre, machiavélique en diable, vise à récupérer deux as du manche pour les impliquer dans une mission “illégale”, destinée à faire la nique aux Américains sur un gros contrat de vente d’avions pour un pays du Golfe... Mais voilà, quand on bascule du côté obscur de la force, rien n’est jamais simple et derrière le mur du son et des apparences se cache un complot terroriste impliquant beaucoup de monde...

Pour le cinéphile sans mémoire, Gérard Pirès est le réalisateur à succès de quelques blockbusters francophones pas franchement intellos du museau (« Taxi 1 » -cependant, le meilleur de la trilogie-, « Riders », « Double Zéro »). Qui se souvient aujourd’hui que ce réalisateur venu au cinéma après une carrière télévisuelle sixties (« Dim Dam Dom ») a aussi réalisé quelques jolis petits films emblématiques d’une époque aux tendances post 68 affirmées ? « Elle court, elle court la banlieue » (1972) en étant le représentant le plus intéressant avec un Jacques Higelin et une Marthe Keller tout simplement parfaits. « Erotissimo » (1968), « Fantasia chez les Ploucs » (1971), « Attention les Yeux » (1975) ou « Rends-moi la clef » (1981), confortant l’impression d’un style oscillant entre humour décalé et contestation sociale (avec en prime, une pléiade d’acteurs connus et reconnus -Annie Girardot, Jean Yanne, Francis Blanche, Lino Ventura, Mireille Darc, Claude Brasseur, Jacques Dutronc, etc.)

Pourquoi vous dire tout cela et quel rapport avec « Les Chevaliers du Ciel » ? Et bien, jeunes gens, rien n’est simple derrière une caméra et pour la première fois depuis bien longtemps, Gérard Pirès touche enfin une distribution à la hauteur de ses espérances. Benoît Magimel parfait en Capitaine Marchelli, Clovis Cornillac qui s’acquitte justement d’un rôle de macho bien lourd (Capitaine Vallois), Géraldine Paillas (Maëlle Coste) excellente en jeune énarque aux dents longues, Philippe Torreton (Bertrand) qui obtient enfin un rôle grand public et Alice Taglioni (Capitaine Kass), une fois de plus impressionnante en méchante de service sévèrement burnée. Bien sûr, les mélancoliques pleureront les héros de la BD originelle. Ici, point d’“Escadrille des Cigognes”, disparue la chanson de Johnny, au revoir Tanguy et Laverdure... Exit la mélancolie et son côté forcément kitsch et vive l’efficacité !

En ne gardant que la trame de la BD (le duo de pilote) et en remixant le tout sur un fond moderne (terrorisme de masse, conspiration commerciale, attentats, guerre des services), le scénario de Gilles Malençon revitalise fort adroitement le mythe. La réalisation de Gérard Pirès est efficace en diable et les fondus d’aviation se régaleront devant la qualité et le feeling ébouriffant dégagés par les scènes aériennes tout simplement bluffantes. On nous dit que les images réelles ont toujours été privilégiées au bourrage d’effets spéciaux 3D habituel dans ce genre de production, on veut bien le croire, tant la véracité des prises de vues s’impose aux yeux du spectateur.

Seule petite réserve, un montage parfois aléatoire, qui a vraisemblablement zappé une ou deux scènes de liaison qui manquent vraiment au finish. L’enchaînement entre la fin de l’épisode désertique africain et le passage direct au 14 juillet étant à revoir de toute urgence. Durant deux ou trois minutes, on a réellement l’impression de ne plus être dans le film, d’avoir raté quelque chose et perdu des personnages en route...

Néanmoins, petite cerise sur le gâteau, l’histoire est pour une fois dans une production française, plutôt bien ficelée sans être d’une complexité extrême (je vous rassure). Alors oui, on peut aller voir « Les Chevaliers du Ciel » sans aucune honte. Tout simplement, pour le fun, pour ces aspects distrayants et des séances à Mach 1 et 2 qui vous calleront bien au fond de votre fauteuil. Maintenant, « Les Chevaliers du Ciel » font-ils la nique à « Top Gun » puisqu’il s’agissait aussi d’une partie du challenge ? Et bien, tout en étant moins glamour sur le fond et dans la forme, il faut bien admettre que sans une certaine dose de mauvaise foi, ça le fait et plutôt bien !Une production française à “l’américaine” qui vous laisse sur votre postérieur et vous scotche à votre fauteuil, c’est pas tous les jours qu’on a ça en rayon.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Gérard Pirès
Scénario : Gilles Malençon d’après les personnages créés par Jean-Michel Charlier & Albert Uderzo

Producteurs : Éric Altmayer, Nicolas Altmayer, Laurent Brochand
Producteur exécutif : Philippe Schwartz

Musique : Chris Corner
Photographie : Pascal Lebègue A.F.C.
Images aériennes : Éric Magnan
Photographie & prises de vues aériennes : Éric Dumage A.F.C.
Conseiller technique aéronautique : Commandant Stéphane Garnier
Décors : Jean-Pierre Fouillet
Costumes : Chattoune
Son : Lucien Balibar, Ken Yasumoto, Sélim Azzazi, Jean-Paul Hurier, Marc Doisne
Montage : Véronique Lange
Distribution des rôles : Nathalie Cheron

Production : Mandarin Films et Ousider Productions
Distribution : Pathé Distribution (France)
Presse : AS Communication (Alexandra Schamis & Delphine Olivier)

SITE INTERNET

http://www.leschevaliers-lefilm.com

Copyrights photos : JM Leroy/H&K & Images Armée de l’Air (France, 2005).


Stéphane Pons
6 novembre 2005



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